@skärgård Je suis pas sûre de bien comprendre ce que tu dis sur les parents qui envisagent un recours à l'ASE, comme quoi ce ne serait pas crédible : ton idée, c'est (de ce que j'ai compris) que les parents qui se placent dans cette posture ne sont pas honnêtes et chercheraient avant tout à dissimuler des violences sur leur enfant ?
Si c'est le cas, je suis pas méga d'accord avec cette idée car perso j'ai déjà vu une situation où une mère en était venue à envisager cette solution car elle était en grande détresse avec sa fille qui présentait des troubles du comportement assez sévères (des crises de colère très intenses et incessantes, des violences verbales et physiques envers sa mère et ses frères cadets, etc.) Cette mère s'en voulait énormément car elle considérait cette situation comme un échec de sa part à éduquer sa fille. Pourtant, elle n'était pas maltraitante mais "simplement" très isolée, n'avait pas ou peu de relai et devait gérer des choses très lourdes avec quasiment aucun soutien (le père étant absent la plupart du temps). Ce n'était absolument pas de la comédie ou une manœuvre tordue pour dissimuler d'éventuels sévices sur sa fille.
Par ailleurs, un placement n'est pas un abandon ! Des parents qui avouent de leur plein gré qu'ils n'y arrivent plus font preuve d'un grand courage à mon sens.
De ce que j'ai pu voir (je ne me prétends pas une grande experte de la question mais j'ai travaillé quelques temps en cabinet de juges des enfants, ceux qui décident des mesures de placement éventuelles), les parents réellement maltraitants ne se tourneront jamais vers l'aide sociale à l'enfance de leur propre chef. La plupart du temps, ils sont dans le déni des violences qu'ils infligent à leurs enfants, ils se pensent dans leur bon droit, car ce sont eux les parents, etc. Une mesure de placement ne sera quasiment jamais comprise et quasiment toujours vécue comme une injustice.
Là où je te rejoins, c'est qu'un enfant qui présente des troubles du comportement est souvent davantage le révélateur d'un problème plus large impliquant la famille entière qu'un problème isolé à régler. Les ados types We need to talk about Kevin (si vous avez vu ce film), ça fait de très bons sujets de cinéma mais dans la réalité c'est assez rare. Du coup se focaliser exclusivement sur l'enfant/l'ado sans chercher à comprendre le contexte général, ça n'a pas grand sens et ça ne risque pas de résoudre quoi que ce soit.