Topic des Childfree-No Kid : pas de débat relatif au choix d'avoir des enfants ici

[Booberry]

@CriKir Personnellement, je le vois comme @Chat-au-Chocolat : c'est une façon pour les hommes de montrer aux yeux du monde "Regardez, je suis un bon père et je m'occupe de mon enfant, j'ai même une photo de lui sur mon bureau !", même si celui-ci ne s'en occupe absolument jamais et n'en a pas grand chose à faire. Mais je suis peut-être biaisée par mon vécu.

 

[Marre des]

Ma cheffe a ramené plusieurs fois son bébé au boulot.
Super de travailler quand bébé pleure, elle a même demandé à des collègues de s'occuper du bébé (et le travail dans tout ça Osef ?)
Super quand tu es au tel (car t'es en open space et que la collègue qui garde le bébé est en face de toi...)
Elle (la cheffe) aurait pu prendre un congé garde d'enfant malade (car oui bébé était malade) mais "tu comprends il y a du travail" mais quand tu lui demandes un truc super important ben... Non tu vois je change bébé / je donne à manger...
Et elle passe son temps à te déranger genre un truc super important à te demander, en fait c'est pour montrer des photos de l'enfant... Elle aurait pu demander à son mari mais non "tu comprends mon bébé a besoin de moi je suis sa mère" (et après on s'étonne que des hommes s'occupent peu de leur enfant, ils ont pas de place, en tout cas toutes mes copines, mes collègues actuelles et anciennes collègues ont le même discours "ouais mais les hommes ils savent pas" donc chez la femme c'est inné ?! Wtf j'ai vraiment du mal avec ce discours...)
D'autres collègues passent leur temps à parler enfants, que "quand tu rentres t'es tranquille moi j'ai une autre journée qui commence" euh ouais mais non, tu as choisi cette vie...
De plus, il faut presque que je me justifie sur pourquoi j'ai pas d'enfant, c'est "bizarre".
Sachant qu'à la base je voulais des enfants, puis j'ai appris que ça serait difficile car peu fertile, puis j'en ai plus du tout envie pour plein de raisons. (j'en avais envie vers mes 30 ans, j'arrive petit à petit vers mes 40...)
Bref, les parents au boulot ça me saoule.
Les personnes pensant que je suis bizarre me saoule, pourquoi on ne peut pas s'empêcher de juger ?

 

[PousseMoussue]

@Marre des : Franchement, je suis désolée, ça me consterne que ce soit aussi commun de ramener son enfant au boulot. Pour moi ça devrait être une exception totale en cas d'urgence, pas une solution de confort (et de ce que je comprends pour ta cheffe, son conjoint pourrait totalement le garder mais elle refuse ?). Outre les problèmes d'assurances (si l'enfant se blesse alors qu'il n'avait rien à foutre là où qu'il dégrade du matériel/les locaux), et le fait de perturber les conditions de travail et la productivité des collègues (ainsi que du parent), ça donne quelle image aux clients ? Que ce soient ceux qui sont au téléphone ou en visio et qui entendent un gosse brailler en arrière-plan, compliquant ainsi les conditions d'appel ou ceux qui viennent irl et qui se retrouvent dans une ambiance de garderie ? Ce n'est ni professionnel, ni sérieux, ni respectueux pour les collègues qui se retrouvent malgré eux à devoir subir la présence de l'enfant en question.

Puis alors le coup de venir interrompre les gens pour leur montrer des photos de bébé...

 

[Lyt'chiie]

C'est complètement délirant d'amener son bébé au travail. C'est inadapté pour le bébé en premier lieu, pour les collègues en second, pour les éventuels clients, et pour soi même. Quel niveau de confort sérieux !?
Je ne comprends pas. Ça ne me viendrait jamais à l'esprit.
Que tu viennes avec exceptionnellement parce que l'école/crèche/ass mat/centre aéré est en grève, que tu n'as pas de famille et que tu es parent isolé et donc 0 solution de garde, je peux l'entendre même si aujourd'hui le télétravail se démocratise énormément. Mais admettons que vraiment tu ne puisses pas ni prendre congés ni avoir aucune autre solution.
Mais tu te mets dans un bureau fermé, tu ne déranges pas les collègues, tu te fais discret.e etc.
Sérieux faut faire de même avec son animal de compagnie pour lui montrer ! Un jeune chiot idéalement qui aboie, fait pipi et joue avec tour ce qui traîne ! ^^

 

[PousseMoussue]

@Griffith : Perso je suis désolée mais ça me choque encore plus dans un cadre d'études que de boulot. J'ai vu pas mal de témoignages de gens (surtout basés aux US) qui se sont retrouvés en EXAMENS ou pendant des cours très importants pour leurs études avec un gosse qui courrait/pleurait dans la salle parce que le parent n'avait pas pu le faire garder.

Franchement je trouve ça horriblement égoïste. Je suis ok pour qu'il y ait plus d'aménagements pour faciliter la vie aux parents dans l'espace publique (genre des garderies sur les lieux de boulots ou les campus) mais ramener ton gosse à un exam ou un cours c'est tirer dans les jambes de tes camarades de classe qui sont en train de bosser pour leur avenir. C'est putain d'égoïste et ça devrait être interdit, je comprends même pas que lea prof ait rien dit.

 

[Marre des]

Merci de trouver comme moi anormal de ramener son bébé au boulot !
Apparemment j'étais la seule à trouver ça anormal (au boulot)
Ça arrive une fois OK je comprends mais la c'est arrivé souvent et comme c'est la cheffe ben on doit rien dire... Et oui elle pouvait faire autrement mais ne voulait pas.

Ramener son enfant à la fac... Quelle bonne idée...

Franchement certains parents me gavent vraiment...
Pas tous heureusement, j'ai une copine qui a une fille de 6 ans maintenant, quand on se voit elle s'arrange pour pas avoir la petite (elle le dit elle même "quand je vois les copines c'est en tant que femme pas en tant que mère"
On s'arrange sur les horaires (normal), et elle parle parfois de sa vie de maman mais tout ne tourne pas autour de son enfant.
(bon elle est peut être une exception)

 

[Iroise]

Je me permets de passer une tête au sujet du questionnement actuel parce que c'est une chose qui fait beaucoup débat dans mon milieu pro depuis un moment (enseignement supérieur et recherche).

Il y a quelques mois, il y a eu un tollé sur Twitt*r suite à la publication d'une vidéo dans laquelle on voyait une chercheuse en mathématiques appliquées intervenir lors d'un colloque. Elle était sur scène, avec un micro...et avec son fils de 2 ans dans les bras parce qu'il était malade et qu'elle s'était retrouvée à la dernière minute à ne pas savoir quoi faire entre annuler sa venue au colloque ou rester chez elle garder son enfant.

Vous vous doutez que si la question s'est posée en ces termes, c'est qu'elle n'avait visiblement pas de solution de garde. Je ne connais pas sa situation personnelle mais on peut supposer que si conjoint·e il y a, iel ne pouvait pas garder l'enfant, que la structure d'accueil habituelle (crèche ou assistante maternelle) a dû le refuser du fait de sa maladie et qu'aucun proche n'était dispo.

Les commentaires étaient globalement répartis ainsi : ceux émanant principalement de femmes, qu'elles soient mères ou non, étaient compréhensives et dénonçaient cette situation très récurrente pour les chercheurs et plus majoritairement pour les chercheuses. Ceux émanant principalement d'hommes insultaient l'intervenante du colloque en lui disant qu'ils ne venaient pas à une conférence scientifique pour voir "un môme".

L'exemple dont je parle tient de l'exception en ce qui concerne cette personne et il n'est donc pas à mettre sur le même plan que quelqu'un qui ramène systématiquement son enfant au travail En revanche, d'un point de vue structurel, cet exemple traduit une problématique bien ancrée dans la société, problématique touchant majoritairement les femmes qui pour beaucoup sont obligées, si elles veulent maintenir leur activité professionnelle, de jongler de manière parfois totalement hasardeuse avec leurs enfants ce qui peut amener à cette situation : parler devant un amphi bondé avec un bébé dans les bras.

Dans l'enseignement sup, qui est le milieu que je connais le mieux, c'est quelque chose d'assez fréquent et oui, il arrive qu'un·e prof vienne faire cours avec son enfant dans la salle. Ce n'est pas normal, effectivement, mais dans ce cas, ce n'est pas les parents qui sont à blâmer je pense mais un dispositif qui les empêche de fonctionner autrement

 

[Bastet]

@Iroise Alors je vais pas spécialement rebondir sur la chercheuse pour son colloque, on est sur une situation exceptionnel et je suppose qu'un colloque tu peux pas le programmer en un claquement de doigt donc je comprends qu'elle ait voulu venir le tenir (meme si je comprends aussi que ça ait pas été specialement agreable pour les spectateurs et la chercheuse, un enfant de 2 ans et malade peut pas etre calme tout ce temps )
Par contre sur la situation des profs qui amènent leurs enfants je vais etre beaucoup plus critique. Heureusement qu'a la fac ça ne m'ait jamais arrivé et pourtant dans une filière artistique donc on pourrait penser plus chill de ce coté la. En tant qu'etudiante je suis la pour bosser pour avoir un diplôme pas voir un/une prof pas concentrer, le cours coupé toute les 10min. Les cours en amphi ça dure plus de 2h avec un enfant si en plus malade c'est l'enfer et selon l'age faudra le changer, entendre des cris qui resonneront super bien en amphi etc bref pas du tout adapté et un enfant qui serait bien mieux chez lui.
Faut pas oublier que pas mal d'étudiants boss a coté, viennent en cours en etant deja ultra fatigué parfois eux aussi malade, crève la dalle accessoirement donc non vraiment non.
A vrai dire c'est arrivé une fois qu'un prof annule son cours a la dernière minute pour cause d'enfant malade. Cours en amphi donc cours théorique, il a fait le choix de nous envoyer le cours par écrit 2 jours plus tard (et ça a du etre une sacré charge de travail en plus de nous synthétiser tout ça) pour qu'on puisse assimiler et poser toute nos questions pour le cours suivant sans prendre trop de retard sur le programme.
Franchement si j'avais eu des profs qui amenaient leurs enfants (meme une ou deux fois dans le semestre) et ba j'aurais plus jamais choisit de suivre des cours avec eux par la suite.

 

[Iroise]

@Bastet ah mais je suis totalement d'accord avec toi sur le fait que suivre un cours alors que le·a prof doit garder un œil voire carrément s'interrompre pour s'occuper de son enfant peut très vite devenir insupportable !

En revanche, si c'est insupportable pour les étudiant·es, ça l'est aussi pour le·a prof pendant toute la durée du cours. Mais d'après moi, si ce phénomène se produit (et qui plus est s'il persiste chez un·e prof en particulier) c'est qu'il y a un problème structurel derrière, les parents dans cette situation ne le font pas par gaieté de cœur, c'est une contrainte

C'est pour cela que je pointe le fait (sans apporter de solution, malheureusement) que la plupart du temps les individus ne sont pas responsables de cette situation et qu'il y a des problèmes derrière d'ordre systémique (manque d'implication des conjoints - je genre volontairement au masculin ici -, nombre limité des congés enfant malade, manque de structures d'accueil proches des lieux de travail notamment sur les campus etc.)

 

[PousseMoussue]

@Iroise : Honnêtement je suis totalement d'accord avec toi sur le fait qu'il y ait un manque d'aménagement général pour permettre d'associer sa vie pro à sa vie de parent. Je sais qu'en Allemagne (il me semble, mais je suis pas sûre, corrigez-moi si je me trompe) c'est plutôt commun d'avoir des garderies sur le lieu de travail, et je suis pour le fait que ce soit plus répandu pour éviter des situations comme toutes celles qui ont été citées plus haut.

En revanche, est-ce que c'est pourtant correct (lorsque ce n'est pas le cas) de faire peser la présence de ses enfants sur son lieu de travail ou (pire, selon moi) sur un lieu de formation/d'études ?

Pour moi, non. Je suis sincèrement désolée, ça peut paraître injuste de ma part, mais je pense qu'il vaut mieux que le parent prenne une absence (une annulation ou un report dans le cas du colloque dont tu parlais, une absence rémunérée ou non, un congé enfant malade, demander de rattraper les heures plus tard, un ajournement exceptionnel en cas d'examen ou s'arranger avec des collègues/camarades de classes pour avoir accès aux infos qui ont pu être manquées, etc.)

(Edit : Le message est parti avant que j'ai fini de le taper.)

Pour conclure : Je comprends que ça demande des efforts supplémentaires aux parents qui en font déjà beaucoup. Je comprends le fait que ça pénalise les femmes d'autant plus. Par contre, faire des efforts supplémentaires dans sa vie de tous les jours c'est inhérent au choix d'être parent. C'est un choix. C'est injuste de demander à des personnes totalement extérieures de le subir.

 

[PousseMoussue]

@Whynaute :

Spoiler

Ce contenu est réservé aux membres inscrit.es. Inscris-toi par ici.

 

[Alzire]

Je trouve qu'en disant qu'en tant que parents, on sait d'avance qu'il sera difficile de concilier vie pro et parentalité, etc., on occulte un peu l'injustice pour les femmes (même si vous le rappelez ailleurs dans vos messages) : c'est surtout difficile pour les mères de concilier leur maternité et leur vie pro, c'est surtout elles qui abandonnent leur carrière notamment dans la recherche, etc. Or elle est là l'injustice, le décalage entre les mecs qui peuvent continuer leur carrière pépouze qu'ils deviennent pères ou pas, alors que les mères se retrouveront avec des bâtons dans les roues.

Du coup les mecs qui se permettent de dire qu'on ne vient pas à une conférence avec un bébé, ça me met hors de moi : eux-mêmes ne seront jamais confrontés à cette situation de devoir mettre en péril leur carrière pour assumer la charge de leurs enfants même s'ils ont des enfants, et ce sont ces mêmes mecs qui ne font absolument rien pour que des solutions de garde soient créées ou améliorées.

Du coup je suis d'accord qu'un bébé ne devrait jamais se retrouver dans une salle de conférence ou dans une salle d'examen, mais ma colère ne sera pas dirigée vers ces femmes qui probablement ne sont pas venues présenter leur conférence ou passer leur examen dans ces conditions si peu propices de gaité de cœur, mais vers tous les mecs qui ont rendu cette situation possible (les pères qui pendant ce temps ne s'en occupent pas, les mecs au pouvoir qui se gardent bien de créer des solutions de garde, etc.).

(Evidemment, ce que je dis ne concerne pas le cas de celle qui venait volontairement travailler avec son bébé alors qu'elle avait d'autres solutions, ça me parait aberrant )