Re les gens (pas trop la force de réfléchir ces derniers temps)
Pour revenir sur ce que tu écris
@Tcepa
Mon avis est que c'est pas grave s'il n'y a que 30% d'admis en L2, parce que en fac "classique" (hors médecine par exemple) il y a plein de gens à qui la formation, voire même le sujet d'étude ne correspond pas du tout. Après de mon point de vu ce n'es pas une catastrophe, c'est même important de pouvoir se tromper, de réaliser que "non, c'est pas ça qu'on a envie de faire". J'ai fait une L1 de droit, et je suis bien contente d'avoir pu repartir ailleurs. Faire une ultra sélection à l'entrée du M1 ou M2 c'est stupide de mon point de vue, les facs ont tout à perdre à faire ça car elles ont déjà investi pas mal dans les 3 premières années....
Le problème c'est que les facs elles n'ont plus d'argent en fait (le pas de chauffage en hiver, c'est une vérité, les profs qui achètent leurs craies, feutres de tableau aussi, les tableaux qui tombent en miette et les bâtiments aussi!). Et donc sélection car pas d'argent, et qu'un L1 qui rate son année coutera quand même moins cher qu'un M1 (sachant que les stages sont désormais rémunérés à partir d'un mois, il faut que les labos dépendant des facs aient aussi les sous pour payer ça, ce qui n'est pas toujours le cas, et c'est bien dommage)
Pour la différence éllitisme/classisme, oui je suis d'accord avec toi sur la définition des deux et que ce n'est pas la même chose. Sauf que ça se rejoint. De tout temps l'aristocratie était l'élite, sans aucun autre mieux que son noble sang. Donc on veut séparer les 2 termes, mais ça marche moyen. Donc quand j'utilise élitisme, c'est pour souligner le fait qu'à mon avis, les deux termes sont toujours interchangeables.
Quand je regarde autour de moi (dans mon labo par exemple, ou en conférence) les gens de ma génération et du dessus (25-35 ans), très (mais alors très peu) ont eu des bourses tout leur parcours (j'en fait partie), et les personnes noires, arabes et chinoises sont des gens en France en cotutelle (ils sont là pour leurs études, ils n'ont pas grandi en France).
Après ok, celà va tout à fait dans le sens que tu dis, à savoir que la fac masque les inégalités en prétextant permettre à tout le monde de s'en sortir (et de fait ce n'est pas le cas). Et c'est là justement que ça m'énerve les écoles à concours (parce qu'on est loin d'avoir un concours uniquement basé sur l'originalité et les compétences pour toutes les formations post concours). Parce que dans le package "école", il y a tous les bons contacts, toutes les promesses d'embauche à la fin, etc... Et cette mainmise des écoles sur l'emploi elle est vraiment très pesante pour les gens qui sortent de l'université, ce qui entraine le cercle vicieux: plus d'argent dans les écoles -> plus de sélection au concours pour ne garder que l'élite -> l'élite trouve du bouleau en passant le pont école-entreprise -> l'école augmente en élitisme. Et en parallèle à la fac -> pas de concours donc "on ne sait pas" si les candidats sont bons -> difficile de trouver du taf en entreprise -> ah c'est bien ce qu'on pensait ils sont nuls ceux de la fac -> moins de sous pour la fac (ils sont nuls). Donc les gens qui s'en sortent de la fac, c'est qu'ils se sont accrochés désespérément pour courir après leur rêve (et il n'y arriveront probablement jamais), avec papa-maman derrière, ou en éclusant toutes les combines bourses+petits jobs+gros jobs en été, et en ayant vécu 5-6 ans avec 500€ par mois (Toulouse, Toulouse, oh la ville rose). Alors c'est sur quand à 25 ans tu vois tous tes potes avec un salaire au dessus de 1000€ (ce qui te parait énoooorme) c'est dur de se dire, sisi je continue.
Bref tout ça pour dire que si l'élitisme voulait se séparer du classisme, il faudrait un bon investissement dans les facs (qui a priori sont quand même bien placées pour faire fonctionner l'ascenseur social vu le nombre d'étudiants qui passent par là).
Et en effet, je considère que les élites devraient régler tous les problèmes (dans l'idéal hein), parce que c'est ce qu'on nous vend depuis notre enfance comme système. Parce que l'argent qui a servi à former ces élites il est public, la moindre des choses c'est qu'ils rendent service au système qui leur a permis d'être où ils sont (oui oui, je suis aigrie)
Le système nous donne envie de faire partie de la classe du dessus, parce que c'est plus mieux. Et nous fait miroiter l'ascenseur social comme moyen d'y arriver. Sauf que ça marche pas. Etcaynul.
Du coup nos élites (qui pour moi ne sont pas assez (mais pas du tout assez) issus de la population majoritaire en France qui ne fait pas partie des classes supérieures), ils sont pas très efficaces, et en effet en politique, ils sont pas très forts. Et on peu même pas comme pour le boulanger celui qui fait le meilleur pain, parce que tous leurs projets sont bancaux et/ou intéressés.
Donc oui, j'espère qu'un jour un miracle aura lieu, et qu'on pourra, quelle que soit notre origine sociale, faire le travail qui nous plait et dans lequel nous nous épanouissons et réussissons. Et je pense qu'il faudrait tout raser pour repenser notre système (en particulier éducatif) mais promis je construit pas des bombes dans ma cave