Veille Permanente Classisme

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@Tcepa

Pour un prof titularisé oui, mais tous ne le sont pas, et notamment tous les intérimaires de l’Éducation Nationale (courants en début de carrière, notamment pour celleux n'ayant pas encore le CAPES) sont rarement à plein temps.

Ensuite, oui, ça peut suffire pour un foyer de 4 personnes (mais franchement, j'irais pas jusqu'à dire que ça permet de mettre largement de côté pour des vacances, surtout selon le lieu de vie). Par contre, au delà de 2 enfants, et si jamais en plus iels veulent faire des études, ça devient tendu. :P
 
27 Septembre 2011
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Peut-être, je ne sais pas. Par contre honnêtement ce n'est pas sur un topic sur le classisme que je vais plaindre une classe relativement confortable.

Une classe relativement confortable ??
J'essaye justement de te faire comprendre que non, l'accès à la culture ne garantit en rien un confort quelconque.
C'est un peu classiste justement de généraliser comme ça tout un groupe en fonction du métier. :dunno:

Oh ben toi tu viens d'une famille de prof, donc la vie a du être aisée. Sérieusement ? :neutral:
 

adita

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27 Décembre 2011
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@Denderah Tout dépends de ce qu'on met derrière le mot "aisé". Peut être qu'au niveau économique c'est pas la grande richesse (enfin on est loin du smic quand même) mais au niveau culturel oui tu es favorisé quand tu viens d'une famille de profs. Ne serait-ce parce que tu auras probablement des parents qui t'aideront à faire des devoirs, qui valoriseront les études longues, peut être même qu'ils t'achèteront des livres pour ton anniversaire etc.
Alors niveau économique ça permet peut être pas de payer des vacances aux US à ses enfants, mais ça leur donne quand même de sacrés clés pour réussir.
Ça peut devenir ensuite très compliqué pour financer les études de ses enfants, mais les études supérieures c'est quand même quelque chose qui va être envisagé comme "naturel", c'est vraiment pas le cas partout.
 
27 Septembre 2011
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Je ne nie absolument pas le fait d'avoir des avantages. Mais ce que je veux essayer de faire comprendre, c'est qu'à l'heure actuelle, avoir de la culture et pouvoir accéder aux études ne garantit rien du niveau de vie.

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Inversement, je connais beaucoup de gens qui sont passés par les voies de scolarité courte (et par là j'entends vraiment court, à savoir quitter l'école à 16 ans), apprentissage et cie, ou bac pro au plus élevé, et qui ont au final un niveau de vie bien plus stable voir meilleur que leurs anciens camarades d'école qui ont continué leur scolarité dite classique.
Du genre elleux, à pouvoir devenir propriétaire à 25-30 ans, faire des projets, voyager, etc.

Actuellement, d'ailleurs, de nombreux diplômés se redirigent vers des métiers moins qualifiés, se ré-orientent, refont des formations courtes, parce que mine de rien, ils en sortent nettement mieux en étant chauffeurs routiers, manutentionnaire ou garagistes qu'en étant ingénieur ou cadre. :dunno:

Je ne dis pas que l’ascenseur social n'existe plus, mais il perd beaucoup en sens, et il devient difficile de tirer des conclusions trop tranchées.
 
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Si jamais tu mets le doigt sur ce que tu as l'impression qu'il manque, mentionne moi, ça m'intéresse :happy:

(Ah oui bien sûr ! C'était juste pour souligner qu'on va souvent qualifier les œuvres populaires de "sous-littérature" parce qu'artistiquement et intellectuellement c'est très faible, en oubliant que dans certains milieux ce qui compte c'est avant tout le divertissement, la détente et la facilité, et que de toute façon on n'a pas les références artistiques pour se permettre de juger sur ce point là. Un peu comme si quelqu'un disait que les mangakas ne savent pas dessiner parce que les proportions ne sont pas respectées, sans se poser la question de la culture dans laquelle ils ont été créés. Tu vois ce que je veux dire ? :hesite: )

Disons que pour moi c'est un des principaux sujets sur lesquels on peut agir individuellement et au quotidien, mais qui est largement sous-estimé. De la façon où je comprends le mot, le classisme c'est le fait que ta CSP (plus précis que classe sociale) détermine ta liberté d'action et ton identité ou du moins la façon dont elle est perçue. Pour lutter contre ça, il faut évidemment rééquilibrer les capitaux économiques, mais c'est quelque chose qui se joue au niveau du système en lui-même et des pouvoirs politiques en place. Alors que lutter contre les stéréotypes ou la dévalorisation de certaines cultures c'est un peu à tout le monde de le faire !
Pour faire un parallèle avec la lutte contre le sexisme, certains vont te dire que l'égalité des salaires c'est suffisant, que le reste relève des individus et que libre à toi de dépasser les stéréotypes de genre si t'es assez malin. A mes yeux, les deux relèvent du féminisme et l'un n'est pas plus important que l'autre. J'ai même tendance à penser que quand les mentalités auront changé, les différences économiques se règleront en un claquement de doigt.
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Je crois que ce qui me chiffonne est récurrent lorsque je suis confrontée à la sociologie : d'une part ce sont des concepts éclairants, d'autre part, ben je trouve qu'ils réduisent toujours la réalité. Alors oui, je sais une typologie c'est par définition un peu réducteur... mais bref. Je vais illustrer pourquoi ça me pose souci ici.
Je reprends le contexte de mon père parce que je le connais de près. C'était clairement une famille très très modeste - père ouvrier, un seul salaire... - à part le petit dernier qui a étudié un peu, toute la fratrie a été rapidement au travail. (Cela dit, pour l'un d'eux, ça a très bien marché économiquement : il a pu monter son affaire qui marche bien...)
Bref "capital culturel pauvre", parents sans diplôme, etc. MAIS le papa jouait de l'accordéon, encourageait ses enfants à faire de la musique et plusieurs en ont fait : flûte à bec, guitare, chant choral... Alors modestement, forcément. Il n'y aurait pas pu avoir de harpe à la maison.
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Autre exemple, le mouvement féministe auquel je participe travaille avec les milieux populaires (entre autres). Il y a des ateliers créatifs et j'ai vu leurs créations (plastiques et théâtrale). Alors certes il y en a qui sont chouettes simplement parce que c'est l'expression de qqch, mais il y en aussi qui sont carrément géniales.
Bref, avec ces deux exemples, je veux dire qu'il y a un art populaire, une culture populaire.
Du coup parler de capital culturel pauvre, j'ai l'impression que c'est "pauvre" d'un point de vue "bourgeois" précisément. Parce que justement, la culture ce n'est pas connaître Husserl. C'est plein plein plein de possibilités. Et ce n'est pas parce qu'il n'y a pas la reconnaissance "bourgeoise" que ça n'est pas réel. Et ce n'est pas parce que c'est divertissant que ça n'est pas aussi culturel.
Par contre, la main mise du marché sur la "culture populaire", ça c'est un autre problème. La TV (et je parle de celle qui, au-delà de divertir, formate les goûts, diffuse des idées stéréotypées malsaines - dont la consommation comme vecteur de bonheur) qui remplace l'accordéon de mon grand-père ou autre expression culturelle populaire, ça c'est un souci. Et c'est là, toujours pour en revenir à la pièce que j'ai vue, que ça mériterait d'être développé !
Et dire il y a des problèmes dans les classes (collège/lycée) parce qu'ils sont pauvres et qu'ils ne lisent pas Balzac... euh, non.
Je pense qu'une meilleure hypothèse (elle est toute fraîche dans ma tête et vaut ce qu'elle vaut) c'est qu'il y a une conscience-inconsciente du fait que l'ascenseur social est franchement HS (je suis plus dure que @Denderah sur le diagnostic de l’ascenseur). J'imagine ce qui se passe - toujours de manière relativement pas/peu consciente - dans la tête des ados : ouais bon, t'es gentil avec ta géo, ta trigo, ton Shakespeare et autre Hugo, mais on sait très bien que ça ne va pas nous sortir de la précarité. Je l'imagine bien parce que comme je ne trouve pas de travail, avec mon joli master, je suis allée faire une formation que je pensais plus pragmatique - en fait non, c'était beaucoup de blabla et de remplissage - "que" 6 semaines, heureusement. J'ai vite percuté que ça ne serait pas très efficace. Qu'on fait genre on forme les chômeurs. Alors bon : si je ne venais pas, je risquais précisément des ennuis avec le contrôle des chômeurs. Alors je suis venue. Je respecte les gens, donc je n'ai pas chahuté. Mais j'ai dessiné pendant toute la formation. (Comme l'examen était très facile et que mon cerveau enregistre un peu pendant que je dessine, j'ai quand même eu mon papier :cretin:.)
ça n'était que 6 semaines. J'imagine les ados, avec ce manque d'enthousiasme, cette impossibilité d'y croire, toute l'année. Chaque année. Je ne les justifie pas. J'ai pas aimé être face à une classe.
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Je voudrais que tout le système d'enseignement soit radicalement différent, ne soit pas une préparation au marché. Mais pour moi, ce qui est central c'est le capital économique. La précarité touche presque toutes les professions. Par contre, si 'papa-maman' ont une entreprise, un capital, un héritage familial, etc., qui permettra d'élaborer quelque chose, qui sert de filet, ou même d'avoir un accès facile au logement, alors "il y a de l'espoir" - plus que dans les autres situations.
Je sais que je suis un peu schématique (ce que je reproche justement à la socio :cretin:). Et j'ose croire qu'on (on = toutes les personnes qui ont des compétences en tout genre mais pas de boulot ou un boulot précaire) va pouvoir créer quelque chose - je sais pas encore comment, ni avec quels moyens. Mais c'est la galère et le pouvoir du "capital culturel" (considéré comme tel), euh, j'ai des doutes. (Ce qui ne veut pas dire qu'il faut y renoncer, mais il ne permet pas de sortir de la précarité.)
Bon voilà, pensées nocturnes de mon cerveau qui pense en dormant et me réveille:joy:. A voir à la lumière du jour si c'est clair :cretin:.
 

adita

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@Denderah En fait je pense qu'on est d'accord, juste qu'on ne parle pas tout à fait de la même chose. On peut avoir un très bon capital culturel et être précaire financièrement. Je trouve que globalement on a plus "d'armes" pour se débrouiller dans la vie, mais ça n'empêche pas les galères.
Et pour le coup j'ai l'impression que la pauvreté ne va pas se traduire de la même façon selon son niveau d'origine. Ça reste des impressions mais les jeunes précaires issus de milieux "intellectuels" vont galérer mais d'une manière différentes que les jeunes issues de milieux populaires. La galère va aussi se traduire en débrouille, troc, et décroissance, quand à l'inverse chez une partie des classes populaires c'est plutôt la surconsommation de trucs cheap qui va prévaloir.
Enfin on voit souvent des témoignages sur Madz de filles qui avec des revenus vraiment très mini se débrouillent pour manger bio, des trucs venant d'amap etc. Ça se sont des "réflexes" qui ne va pas y avoir forcement chez les jeunes issus de milieu très populaires.

Pour la suite je digresse un peu mais ton post m'a fait penser à certaines choses sur les études et le marché du travail. J'ai l'impression mais je me trompe peut être que dans les classes favorisés (au niveau culturel) les études sont envisagés comme quelque chose dont le but est de se cultiver, alors que dans les milieux populaires le but des études c'est de trouver un travail, notamment en poussant ces enfants, selon leurs facilités à l'école, vers des voies très courtes ou très techniques. Et du coup cette vision des choses ça marchait très bien pendant les 30 glorieuses et un peu ensuite, quand il était moins difficile de trouver du travail et des postes qualifiés, mais maintenant, et encore plus depuis la crise de 2007, c'est une vision assez utopique du monde du travail.

Pour rebondir sur quelque chose de plus perso, ma mère voulait absolument que je fasse des études post-bac S très courtes et très techniques, pour que je trouve du travail facilement et rapidement, elle m'avait pas du tout encouragée à aller à la fac, c'était vraiment quelque chose qui l’inquiétait... idem pour ma sœur, qui elle avait fait un bac L, elle était pas du tout enchantée qu'elle s'oriente vers des études longues et fort probablement sans débouchés à l'université. Sur le moment je l'ai trouvé assez dur et avec le recul je comprends très bien sa position.

Je me rappelle également que lorsque j'ai commencé la fac, en L1 il y a eu de grandes manifestations contre la loi LRU d'autonomie des universités. Et je me rappelle qu'une des principales revendications des gens qui bloquaient la fac c'est que l'université c'était fait pour "se cultiver, pas pour se former à un travail".
J'avais trouvé ça assez fou en fait à l'époque que trouver du travail plus tard ne soit absolument pas une priorité des études supérieures.
Parce que cette vision était très belle quand le marché du travail était au beau fixe, mais maintenant... bah la culture seule, si tu n'as pas de pistons ni rien, ça n’amène pas forcement à un travail, c'est plutôt un aller direct pour la précarité (et de sacrés désillusions).
 
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@adita : ce que tu dis m'éclaires pas mal. Pour le choix des études et leurs motivations : c'est marrant parce que je regrette que personne ne m'ait tenu un discours plus pragmatique quand j'avais l'âge de choisir ma branche. ça m'aurait pas plu, mais je ne plaindrais pas de ne l'avoir pas eu :cretin:. Je sais pas trop d'ailleurs d'où ça me vient l'idée (à laquelle je n'adhère plus, en tout cas plus telle qu'elle) qu'il faut s'épanouir dans ces études ou un truc du genre. Mes parents, sans savoir, pensaient que master = travail. Je me souviens d'ailleurs qu'à la rentrée - mais ça date d'avant 2007 :cretin: - on nous a précisément rassurés : ok vos études sont pas très pragmatiques mais master = travail.
@Denderah
Et pour le coup j'ai l'impression que la pauvreté ne va pas se traduire de la même façon selon son niveau d'origine. Ca reste des impressions mais les jeunes précaires issus de mileiux "intellectuels" vont galèrer mais d'une manière différentes que les jeunes issues de milieux populaires. La galère va aussi se traduire en d"brouille, troc, et décroissance, quand à l'inverse chez une partie des classes populaires c'est plutôt la surconsommation de trucs cheap qui va prévaloir.
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Par contre, je déchante un peu. La débrouille, le troc, ... je me demande si c'est pas plutôt un truc de "pas si pauvres" (tu sais la simplicité volontaire : "oh chéri-e on a pas besoin de gagner tous les deux, 3000 par mois, on va travailler moins et gagner en qualité de vie !" - j'aime bien le concept de simplicité volontaire hein, mais quand je lis dans un bouquin que j'ai "pas besoin de 3 services à vaisselle", euh ouais j'en ai 1, acheté sur une brocante - et il fait très bien son office).
Bref, dans mon coin, des gens créent une accorderie (un peu comme les SEL, on échange du temps de travail). Repas de bienvenue pour rentrer en contact etc. : 21 euros. Pfff, sérieux quoi :mur:.
 

adita

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Par contre, je déchante un peu. La débrouille, le troc, ... je me demande si c'est pas plutôt un truc de "pas si pauvres" (tu sais la simplicité volontaire : "oh chéri-e on a pas besoin de gagner tous les deux, 3000 par mois, on va travailler moins et gagner en qualité de vie !" - j'aime bien le concept de simplicité volontaire hein, mais quand je lis dans un bouquin que j'ai "pas besoin de 3 services à vaisselle", euh ouais j'en ai 1, acheté sur une brocante - et il fait très bien son office).
Bref, dans mon coin, des gens créent une accorderie (un peu comme les SEL, on échange du temps de travail). Repas de bienvenue pour rentrer en contact etc. : 21 euros. Pfff, sérieux quoi :mur:.

Toi aussi tu as lu Zéro Déchet de Bea Johnson? :cretin: (par rapport aux services à vaisselle).
Et sinon oui je suis entièrement d'accord avec ta réflexion sur "l'économie de partage", c'est vrai que ça donne l'impression que c'est plus un trucs de gens qui veulent gagner moins d'argent/gagner plus en confort de vie, choses auquel tu commences à penser quand tu es plutôt à l'aise économiquement...
Bon la débrouille, les brocantes etc. ça existe aussi dans les milieux populaires, mais il y a une vraie différence entre ce qui est une démarche choisie et une démarche de survie.

Dans le même registre ça me rappelle un peu les listes de gestes écolos à faire... C'est marrant mais quand je les lis je me rends compte que c'est des trucs que je fais depuis toute petite. Bah oui la plupart des gestes écolos c'est des trucs qui font faire économiser de l'électricité, du chauffage et donc... de l'argent. Donc ma mère c'était la première à râler quand on prenait une douche trop longue ou qu'on mettait pas un couvercle sur la casserole d'eau qui boue.

Edit:
Je me demande précisément pourquoi, d'où vient cet élan d'intérêt, etc.
Je me demande si ça vient pas simplement du rejet du capitalisme, de la mondialisation, et de la société de surconsommation. C'est des concepts qui te sont forcement familiers si tu viens de milieux culturellement favorisés. De même on va pas avoir les mêmes modèles de vie si on vient d'un milieu populaire ou pas, vu qu'on n'a pas forcement les mêmes loisirs, les mêmes supports culturels etc. (modèle de réussite matériel et de "gloire" de Nabilla par exemple, ou modèle de réussite "de chemin de vie" avec Béa Johnson par exemple).

Et il y a surement aussi le côté introspection et vouloir "donner un sens à sa vie" et "se sentir utile", du coup tu rejette (un peu mais pas trop) le confort matériel que tu as, pour "vivre mieux" (mais sans renoncer à son confort que tu considères comme "de base"), et ça c'est quand même assez présent comme pensée dans les milieux culturellement favorisés.
En gros dans les classes populaires je dirais qu'il y a une frustration à ne pas pouvoir "consommer beaucoup" comme nous le vend la publicité et la société entière, alors que dans les milieux plus aisé ce stade là a été dépassé, et on se rapproche de l'adage "Consommer moins pour consommer mieux".
 
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Toi aussi tu as lu Zéro Déchet de Bea Johnson? :cretin: (par rapport aux services à vaisselle).
Et sinon oui je suis entièrement d'accord avec ta réflexion sur "l'économie de partage", c'est vrai que ça donne l'impression que c'est plus un trucs de gens qui veulent gagner moins d'argent/gagner plus en confort de vie, choses auquel tu commences à penser quand tu es plutôt à l'aise économiquement...
Bon la débrouille, les brocantes etc. ça existe aussi dans les milieux populaires, mais il y a une vraie différence entre ce qui est une démarche choisie et une démarche de survie.

Dans le même registre ça me rappelle un peu les listes de gestes écolos à faire... C'est marrant mais quand je les lis je me rends compte que c'est des trucs que je fais depuis toute petite. Bah oui la plupart des gestes écolos c'est des trucs qui font faire économiser de l'électricité, du chauffage et donc... de l'argent. Donc ma mère c'était la première à râler quand on prenait une douche trop longue ou qu'on mettait pas un couvercle sur la casserole d'eau qui boue.
Ah non, c'était L'art du désencombrement (Alice Le Guiffant et Laurence Paré) - heureusement que je l'ai pas acheté :cretin:.
Là aussi, c'est un truc de personnes assez aisées - on est des accumulateurs de bazar dans la famille : ce n'est pas pour rien -> ça peut encore servir ! et si jamais on en a besoin après, il faudra racheter... Bon comme j'aime pas me sentir encombrée, je lutte contre cette tendance, mais j'en connais les racines. Et puis il y a des choses qui effectivement servent à un moment donné.

Ah les conseils écologiques mais ouiiiiii : j'ai eu un débat avec une amie qui se targuait d'être écolo pendant nos études. Je lui expliquais que quand tu es dans la dèche forcément tu fais gaffe à ta consommation d'eau, d'électricité, de chauffage. Le foin à la maison pour une lampe oubliée (pour leur excuse, c'était avant les ampoules économiques). Et c'est pas compliqué pour l'eau chaude : le chauffe-eau ne chauffait que quelques heures la nuit, donc s'il n'y avait plus d'eau chaude... ben plus d'eau chaude.:cretin:
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Ce qui est marrant c'est que quand les gens connaissent mon mode de vie, ils font genre "ah ouais t'es écolo toi" - mais j'ai gardé de cette époque qu'il est hors de question que je la joue donneuse de leçon (ça doit être pour ça que ça les surprend quand ils s'en rendent compte:cretin:). (J'ai d'ailleurs trouvé très juste la dernière BD de Cy sur ce sujet.)

@hysteriiia : Moi je trouve qu'il y a un autre concept à penser. Je veux dire que la simplicité volontaire, je le comprends comme : t'as la possibilité d'avoir beaucoup, mais tu choisis d'avoir moins - d'où c'est volontaire. Du coup faudrait quelque chose comme "la simplicité involontaire-mais bien vécue quand même" (quoi, c'est un peu long?!). Et personnellement, j'essaie vraiment de trouver ça dans ma vie - pour le moment ça n'est pas le cas. Je veux dire : je vis bien de ne pas avoir de TV super écran (c'est facile, c'est un choix de ne pas en avoir du tout) mais je vis moins bien les courses alimentaires par exemple. J'aimerais être capable de manger bio-mais-moins, mais ça m'angoisse. Donc je voudrais travailler là-dessus : je ne peux pas décider d'avoir + d'argent du jour au lendemain mais vivre ce genre de choses plus sereinement, ça me plairait. Je pense que c'est là qu'on touche quelque chose en termes de capital culturel (?) ou ambiance économique familiale ? Quand tu te sens rassuré (il y a de l'argent de côté, la famille, le patrimoine...), ça me semble plus facile de choisir d'avoir moins.

@Denderah : y a en effet le mythe des études "qui servent à quelque chose" : je pensais naïvement que si j'avais fait d'autres études (genre sciences exactes, ingénieur, compta...) j'aurais du boulot. Mais dans les recherches d'emplois je croise aussi des ingés, scientifiques, comptables qui cherchent du boulot.
Mais si je pouvais voyager dans le temps et me parler à moi-même, je me dirais de choisir des études non pas pour leur contenu mais pour le métier auquel elles mènent. C'est là que j'aurais aimé un discours plus pragmatique (mais bon personne dans mon entourage n'aurait pu me le tenir...).
 
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@Tcepa :
(je réagis sur ce qui me fait réagir, mais je suis globalement d'accord avec ce que tu dis;))
Ce qui me gène dans le fait de mettre sur le même pied l'accordéon de mon grand-père (ça reste un exemple hein, j'ai pas connu mon grand-père) et les Anges de la télé-réalité, ça n'est pas tant la question de la 'qualité' ("bonne" ou "mauvaise" culture) que celle de la provenance. Dans le cas des Anges de la télé-réalité, les concepteurs ne font pas partie des classes populaires! contrairement à l'accordéon ou, pour prendre un exemple plus branché et actuel, contrairement au rap qui peut se créer et exister à l'échelle d'un quartier. Je ne suis pas spécialiste du domaine, mais je pense à Keny Arkana ou Abd al Malik - oui très connu-e-s maintenant mais issu-e-s des classes populaires, et à ma connaissance, travaillant toujours dans ce contexte. Je suis sûre qu'il y a plein de rappeurs/euses, slameurs/euses, graffeurs/euses, etc. qui ne sont pas connu-e-s mais qui sont générateurs de culture populaire et font réellement partie des classes populaires. Les Anges de la télé-réalité (et autres) ça n'est pas du tout issu des classes populaires, ça me paraît plus relever du produit qu'on sert aux classes populaires que de la culture populaire. La question du coup, c'est : est-ce que la culture populaire est ce qui est "consommé" ou ce qui est créé, mis en oeuvre par les classes populaires?
(Si je critique ce genre de productions - Anges... - ça n'est de nouveau pas parce que c'est "bête" mais parce qu'il y a une idéologie derrière. Accessoirement, j'aurais l'air fine de critiquer le divertissement alors que je peux bingewatcher une série plutôt que lire un bouquin :lunette:.)

Je n'accusais pas la socio sur le raccourci : boxon en classe = pas cultivés. Je faisais référence à la pièce qui m'avait fait réagir et sur un message récurrent que j'entends beaucoup ces derniers temps.
Pleinement d'accord sur l'intériorisation de l'idée qu'on ne va pas réussir, j'ajouterais même l'intériorisation plus subtile que même si on "réussit" à l'école/au collège/au lycée, ça ne servira pas à "réussir" économiquement - du coup, à quoi bon se fouler (c'est ce que je voulais dire avec l'idée de conscience-inconsciente).
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@Liza Radley : J'ai été une grande fan de Pierre Rabhi. Mais je le suis moins : les formations qu'il propose sont méga chères et donc s'adresse à ...? je sais qu'à côté il fait des choses chouettes dans les autres pays où y a moins d'argent mais ça a tiédit ma fanitude :cretin:. Après, c'est vrai que l'expression "sobriété heureuse" sonne mieux que "simplicité involontaire mais bien vécue quand même".
 

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