Veille Permanente Classisme

[Sorbitou]

@Chat-au-Chocolat
et suite au message de @Valentina- concernant la "meritocratie"
C'est en lisant cette veille et des livres sur le classisme et notamment concernant l'école que je me suis rendu compte que non seulement ça n'existait pas mais c'était une construction des classes aisées. Dans l'imaginaire que j'avais, le meritocratie c'est quand tu as bien travaillé à l'école et poursuivi ensuite tes études supérieurs et tu as un bon poste en adéquation avec ton niveau d'études.
Mais voilà, dans ce système la meritocratie laisse de côté tous ceux qui avaient des difficultés à l'école, et ceux qui ont le plus de difficultés sont bien sûr les enfants des classes populaires.

Ensuite, je trouve que ça enferme tous ceux qui viennent des classes populaires et moyenne dans le système de pensée que c'est normal de travailler dur quand on vient d'une classe pas aisée, que les autres sont des "fainéants". Alors que les classes aisées n'ont pas du tout ces problèmes là.
Je vais un peu vite mais mon impression avec la meritocratie, c'est que lorsqu'on a "réussi" on devrait être content d'avoir monter l'échelle sociale et tous les autres devraient faire pareil, donc on ne devrait plus avoir d'entraide avec les classes populaires et moyenne. Dans ce système, ça favorise les classes aisées qui ne sont pas remis en question sur leur privilège car le travail permet d'accéder à ce statut.

EDIT: @merbaltique je n'avais pas vu ton message mais cette vidéo explique très bien mon ressentie sur la meritocratie

 

[Valentina-]

Personnellement ce qui m'inquiète avec la méritocratie c'est son penchant négatif : Ceux qui sont riches le mériteraient, pourquoi pas, pour autant est-ce qu'on peut dire que certaines personnes "méritent" leur pauvreté ? Est-ce que des personnes méritent de vivre dans la rue, méritent leurs galères ? En fait pour moi, une personne, même si elle était feignante, ne mérite aucunement la précarité, donc le principe méritocratique, dès ce moment-là, ne me convainc pas.

Sans compter que la société actuelle a choisi elle-même les domaines considérés comme "méritants" : J'ai l'impression qu'on est, par exemple, dans l'ère de l'ingénierie et du commerce, l'époque où il faut au mieux passer un bac scientifique (alors que dans le passé la voie littéraire était mise en avant) et faire une école.
Alors quid de la personne bosseuse et talentueuse dans un autre domaine moins mis en avant ? Tu peux être le meilleur maçon du monde, ton salaire ne suivra pas celui d'un excellent commercial, car ton domaine n'a pas assez de valeur aux yeux de cette société .
(là mes potes vous diront que certains métiers valent plus que d'autres car plus "utiles", mais en cas de catastrophe naturelle, c'est bien le maçon qu'on remerciera et pas le commercial . Je plaisante mais le principe d'une hiérarchie des métiers me semblent juste absurde, tellement toutes les compétences sont utiles à notre société)

Et même si t'es né pauvre, que t'arrives au sommet de ton domaine car t'es un petit génie dans celui-ci, bravo, t'as sûrement beaucoup bossé (d'autres sûrement tout autant) mais il est où le mérite dans les compétences naturelles, dans le "don de la nature" ? Idem pour les études, certaines personnes sont scolaires, d'autres ont d'autres compétences/intérêts plus manuels par exemple, vont faire un CAP et n'ont aucun intérêt à aller faire un bac+8, en fait ça s'appelle la diversité humaine.

Bref, pour moi cette diversité humaine n'a pas à être hiérarchisée, donc si encore la méritocratie était un "travailler plus pour gagner plus" dans une société égalitaire, ça pourrait être logique, mais on est pas du tout là-dedans.

 

[MadCat1349]

@merbaltique Pour moi le beauf c'est vraiment le mec qui a aucune envie de s'ouvrir à autre chose et qui a un humour à ras les pâquerettes.

En gros quelqu'un qui va te sortir hahahaah mais tes bouquins ça sert à rien moi je préfère regarder TPAMP.

Ça peut paraître méprisant mais moi je leur colle cette étiquette.

JE regarde des conneries sans nom en replay du genre tellement vrai et compagnie. J'adore ce genre de truc mais à côté de ça je m'intéresse à pleins de trucs et j'essaie toujours d'entretenir mon esprit.

 

[MadCat1349]

@merbaltique Perso moi je l'attribue juste à ça en dehors de la classe sociale.
Je viens dîné petite ville de campagne et je vis en grande ville aujourd'hui.
Et des beaufs j'en ai croise dans toutes les strates.
Tu peux sortir de HEC et être un gros beaufs.
Il n'y a qu'à aller place saint Pierre à Toulouse pour en avoir 3000 exemple au mètre carré.

 

[schizophrenia]

Pôle emploi qui humilie les chômeurs.
Je voulais vous parler de l'article qui fait débat en ce moment (sur le sextoy et le tram) pas tant sur le fond du truc mais sur l'aspect hyper classiste. Est-ce que je suis la seule à avoir été choquée par le côté "apologie de la pauvreté". L'auteure explique être partie sur un coup de tête étudier à Berlin et vivre largement au dessus de ses moyens en mode "nous étions pauvres, mangions au resto tous les jours, yolo la vie est belle."
C'est un truc que je retrouve vraiment chez certains de mes camarades genre "être pauvre c'est cool parce que c'est la vraie vie", comprenez : boire des bières a trois euros et attendre que papa et maman renflouent le compte en banque.

 

[PetitePaille]

@schizophrenia

Ça me rappelle une connaissance (études prestigieuses, parents clairement aisés) qui avait posté sur les réseaux sociaux une phrase du genre :

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[olaflor]

@Falkor les ingénieurs que je rencontre à paris sont étrangers (et respectueux) mais genre les forums sur lesquels je suis tu vois que des ingénieurs ultra snob et méprisants des autres taff.
(Je préfère faire un taff « de merde « (= pas ingénieurs) et avoir un cœur et un cerveau perso. Je les imagine extrêmement malheureux. C est vraiment triste. Je sais à quel point c est dur de se sentir happy et ça demande beaucoup d amour envers soi même mais aussi des sutres et un certain niveau de discipline )

Ah, et ils se la petent en plus. L autre fois sur un forum d’entrepreneurs je dis qu’une meuf que je suis sur insta gagne 3k/mois et les américains me disent que c est peu et en taffant chez mc do ils auraient la même chose (bon la bas vu tous les trucs qu’ils doivent payer d’eux mêmes je me doute que c est peu ^^)
Bref , un ingénieur me répond » je suis français et je suis étudiant. J ai plein d amis ingénieurs qui sont à 3k/mois ». Et j ai répondu LOL, on sait tous les 2 que c est pas le salaire moyen en France du tout et tu es considérée comme gagnant très très bien ta vie avec ce type de salaire en France.

Bon après même si tu gagnes 15k/mois ca change rien et ca renforce juste qui tu es de base. Si t étais généreux pauvres tu le seras encore plus une fois riche. Si t étais con pauvre tu le seras encore plus une fois riche.

Et mdr l article sex toy + tram . Bon clairement t as pas de probleme d’argent quand tu choisis de vivre dans « la pauvreté ». Si mes parents me payaient tout j aurai pas besoin de sous sur mon compte vu que c est juste un moyen d acheter des trucs . J aime pas non plus les discours « l argent c est le mal ». Si c est si mal que ca donne ce que tu gagnes aux associations. Je comprends que l argent puisse être associée à des gens qui piétinent les autres mais c est pas obligé d’être une’ regle. Tu peux en avoir beaucoup en nourrissant l autre aussi et ça te permet d aider les autres un peu plus. Fin pour moi c est juste un outil pour faire plus de trucs. Ça fait pas de toi une personne de ouf. C est tes actions qui te définissent

 

[Tamiat]

@L'Oeil de la Lune Ce qui me gène dans le témoignage (un peu comme @schizophrenia) c'est que si tu peux te permettre de "faire tes expériences" sans penser aux conséquences, c'est que quelque part tu n'es pas pauvre, ou, en tout cas, que tu disposes d'un filet de sécurité (parents, etc.) qui t'empêcherait de subir des conséquences trop graves.

Ici j'ai l'impression encore une fois qu'une certaine image (fausse) de la pauvreté est glamourisée et mise en valeur et ça me dérange.

 

[Phyllie]

Le témoignage en question sautait même assez «bourgeois» à mes yeux en fait Pour partir à l'étranger sur un coup de tête, enchaîner les restos et les soirées, clairement il ne faut pas partir de nulle part.
J'ai surtout l'impression que, plus qu'un fantasme de la pauvreté, c'est surtout un «fantasme de la différence» qui est décrit. L'essentiel du témoignage repose là-dessus, sur cet aspect «goût du subversif», sur l'image cool de la différence, voire de ce que les autres ne peuvent pas faire.

Je repense notamment à la première partie, un paragraphe entier qui ne dit pas grand-chose (dans le sens : en lien avec le sujet du titre) si ce n'est à quel point elle était mature, différente des autres, vive d'esprit. Puis elle ajoute avoir détesté l'école mais vu le ton employé, on a (en tout cas j'ai) plus l'impression d'un «je valais bien plus que ça môa» que d'un quelconque malaise social comme elle le prétend... ça m'a paru assez hautain comme registre, au final c'est comme si le but était de se «distinguer de la masse» à tout prix, quitte à valoriser un mode de vie au jour le jour que beaucoup n'arriveraient pas à se permettre (d'autant que le tout semble être raconté sans aucun recul ni remise en question, si bien qu'on a l'impression qu'elle le pense encore).

Bref j'ai surtout eu le sentiment qu'elle aimait clamer avoir «un truc en plus» que les autres n'avaient pas.

 

[Lady Stardust]

Pour partir à l'étranger sur un coup de tête, enchaîner les restos et les soirées, clairement il ne faut pas partir de nulle part.

J'ai capté en lisant le médiateur que dans le témoignage elle parle pas de "restos" mais de "restos baskets" aka la pratique de partir du resto sans payer... je connaissais pas le terme donc j'avais pas percuté mais c'est pire en fait question romantisation de la pauvreté

 

[Kettricken]

En ce qui concerne le sujet en cours, j'ai toujours trouvé que la chanson "Common People" de Pulp décrit très très bien ce phénomène de "tourisme de classe" que je trouve totalement gerbant.
Le narrateur s'adresse à une fille qui a fait de hautes études et qui lui dit qu'elle veut vivre comme les "gens simples"
"Rent a flat above a shop,
Cut your hair and get a job.
Smoke some fags and play some pool,
Pretend you never went to school.
But still you'll never get it right,
'Cause when you're laid in bed at night,
Watching roaches climb the wall,
If you called your Dad he could stop it all."
(désolée pour l'anglais, j'ai pas le temps de faire la traduction mais en gros, la fin dit que "tu ne comprendras jamais parce qu'il suffit que tu appelles Papa pour qu'il te sorte de la "vie simple"").

La version longue de la chanson ajoute même
"'Cause everybody hates a tourist,
Especially one who thinks it's all such a laugh,"

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[Sukye]

@merbaltique
J'ai bien vu 160e pour un t-shirt noir, une journée où il cherche à dépenser le moins possible ?

Je sais que je peux avoir tendance à être trop stressée par l'argent, alors qu'actuellement ça va, et qu'il faut que je fasse attention à cette tendance, mais là tes deux vidéos m'ont fait pousser des cris intérieurs .