Veille permanente racisme, xénophobie...

[Zébule]

@Vespah Vivi, c'est pour ça que j'ai dit "pas tout à fait d'accord". Je n'étais juste pas d'accord avec le fait qu'un prof de yoga doive nécessairement apprendre tous les fondements à ses élèves et être allé en Inde : pour moi, le yoga touchant à tous les éléments de la vie, c'est à l'élève de faire l'effort.
En fait, il y a même un ministère du yoga en Inde qui vise en particulier à exporter la pratique dans le monde entier et les efforts de diffusion ont même été une façon pour les indiens de se libérer de l'emprise colonialiste anglaise. A partir de là c'est difficile de dire que c'est de l'AC.

Cependant en fouillant un peu le net j'ai vu que le problème du yoga vidé de sa substance que je pensais minime aux Etats-Unis a l'air bien plus répandu. Je ne sais pas trop ce qu'il en est en France.

J'ai trouvé cet article qui dit que faire du yoga n'est pas de l'AC intéressant (mais écrit par une blanche...)
http://www.slate.com/articles/doubl...s_not_cultural_appropriation_to_practice.html
Et cette vidéo qui explique dans quel cas c'en est :
http://www.decolonizingyoga.com/exploring-yoga-cultural-appropriation-nisha-ahuja/

Mais j'ai vu qu'il y avait vraiment débat, même en Amérique du Nord, entre les indiens pour dire que c'est de l'AC ou pas.

 

[Vespah]

pour moi, le yoga touchant à tous les éléments de la vie, c'est à l'élève de faire l'effort.

Oui et non.
Un professeur de yoga n'a pas vocation a donner des cours magistraux en guise de préambule au cours mais s'il se contente de dire que c'est un truc qu'on fait pour lutter contre le stress, dans ce cas là, nous serions en plein dans l'AC. C'est l'idée qui est répandue aux States conjointement au port du Bindi par Gwen Stefani et des tattoos mal placés représentant des divinités Hindou.es.

 

[Diophantienne]

Perso, je ne me vois pas apprendre le yoga d'un·e prof qui ne vient pas des cultures concernées par le yoga (ok c'est méga mal formulé mais il me semble que le yoga ne concerne pas que les indiens au départ ?). Et y a une quantité impressionnante de gens qui profitent de la popularisation du yoga sans que rien ne revienne directement à l'Inde. Il suffit de voir la quantité de livres et d'articles sur le yoga écrits par des personnes blanches par exemple.

J'ai vu passer un article sur pourquoi le pilates (inventé par un allemand) se 'vendait' moins que le yoga, j'essaierai de le retrouver ><

(accessoirement, j'en profite pour dire que j'en ai marre de voir des meufs blanches qui font du yoga dès que je fais la moindre recherche sur pinterest oui même quand je cherche des références de poses de ski pour du dessin et j'en peux plus des articles '15 poses de yoga pour perdre du bide' et autre association fitness=yoga >_>)

 

[Vespah]

Perso, je ne me vois pas apprendre le yoga d'un·e prof qui ne vient pas des cultures concernées par le yoga

J'ai beaucoup de mal avec le fait d'enseigner une discipline sans même prendre la peine de se rendre dans le pays d'où elle tire ses origines. Je ne me serais jamais permise d'enseigner l'anglais sans avoir jamais posé un pied dans un pays anglophone.
Bonjour la crédibilité.
Question de bon sens quoi.

 

[Zébule]

Je change temporairement de sujet mais je viens de voir la dernière vidéo d'Usul2000 et elle est vachement bien . Je la poste ici car en fait elle parle des attentats, des explications "culturelles" vs sociologiques (y'a un extrait de Philippe Val complètement islamophobe qui donne envie de vomir), de jesuischarlie et de l'état d'urgence.

Mon seul souci c'est qu'il ne "fait parler" quasiment que des blancs, et surtout des hommes d'ailleurs (heureusement qu'il y a Monique Pinçon-Charlot).

Truc intéressant appris dans la vidéo : les gender, cultural et postcolonial studies américaines sont en fait issus de la sociologie française (french theory) donc quand (par exemple sur le forum) on dit "arrêtez avec vos concepts américains, ce n'est pas notre vision", beh en fait ces concepts viennent de notre belle Frônce.

Sur le yoga et le fait d'aller dans le pays je suis dans le fond d'accord mais le truc c'est qu'aller en Angleterre pour apprendre l'anglais c'est pas le même prix que d'aller en Inde pour apprendre le yoga. Du coup ça en ferait quelque chose d'élitiste alors que le yoga s'oppose à ça. De plus, des maîtres yogis sont venus en "Occident" dans les années 80-90 pour enseigner à des occidentaux la pratique afin qu'ils l'enseignent ensuite, donc je ne sais pas ... Il y a quand même une stratégie d'exportation de la part de l'Inde donc c'est assez ambigu.
Mais après je suis d'accord, je pense que je suis passée à côté de l'étendue de la pratique "fitness" du yoga (je ne pratique pas du tout en salle, je m'intéresse juste à l'histoire et j'en fais parfois avec des vidéos youtube ... ce qui est p-e encore pire ?). Je pensais vraiment que la plupart des gens savaient que c'était une philosophie dont les figures physiques ne sont qu'une toute petite part mais apparemment aux Etats-Unis c'est pas du tout le cas !

 

[Maurivie]

Hey

je ne sais pas si certain;e;s d'entre vous l'ont vu mais voici la dernière vidéo de Naya Ali avce des deux des militantes de MWASI qui expliquent l'afro féminisme et le pourquoi de cette association

Et je voulais partager cet article que j'ai trouvé très instructif sur l'islam (découvert grâce à la militante afro féministe Amandine Gay ) et le port du voile venant du blog "les yeux noirs"
Féministes mais anti-voile : un argumentaire à l'usage du féminisme non-excluant
http://angryaboutthings.tumblr.com/post/97561177885/féministes-mais-anti-voile-un-argumentaire-à

 

[madmoizelle N]

@Zébule La vidéo est bien cool, je vais réutiliser "bigoterie républicaine". Et ça prouve quand même que les journalistes (certains en tout cas) sont bien complaisants parce que présenté comme cette vidéo ça a l'air tellement "facile" et "évident" de démonter certains propos.

Ici un papier d'Acrimed qui décortique l'intervention de Wiam Berhouma :
(Sur le fait qu'elle soit assise dans le public et pas à la table du débat) "Cette disposition n’est pas dénuée de sens. Wiam Berhouma n’est pas à la table où prennent place les deux invités : elle est à la périphérie, à l’extrémité d’une banquette, comme si les distinctions sociales (banlieue/Paris, peuple/élite, exclus/inclus), trouvaient ainsi une traduction spatiale. Comme si l’invitée était simplement admise, à condition de ne pas quitter la place qui lui est réservée."
"Quoi que l’on pense (il faut y insister) des propos de Wiam Berhouma, c’est une autre France (pour conserver cette présentation malvenue) qui va faire effraction, en refusant le rôle de simple témoin, comme le sera quelques temps après un syndicaliste de la RATP, invité à apporter son« témoignage ». Par-delà l’opposition entre Alain Finkielkraut et Daniel Cohn-Bendit, ce sont « deux France » de la prise de parole qui sont présentes ce soir-là, comme tant d’autres soirs, celle des propriétaires consacrés de la parole publique et celle des dépossédés de cette parole auxquels, par formalisme démocratique, la plupart des tenanciers de l’espace médiatique condescendent à laisser la possibilité de dire uniquement ce que ces mêmes tenanciers jugent dicible."

"- Wiam Berhouma : On vous a énormément entendu sur presque tous les plateaux, je n’ai que quelques minutes pour parler. J’aimerais que vous ne me coupiez pas, s’il vous plaît. Donc…
On ne saurait mieux dire. Non seulement Alain Finkielkraut est dans quasiment tous les médias dominants depuis plus de trente ans, mais en plus il considère que sa contradictrice, qui, elle, intervient pour la première fois dans un grand média, a largement outrepassé son droit à la poignée de secondes qui devaient lui être concédées pour poser humblement une question avant de retourner à son néant médiatique.
Ce que David Pujadas s’empresse de confirmer implicitement en invoquant la contrainte de temps qui devrait s’imposer à une éphémère figurante qui devait uniquement servir de faire-valoir d’Alain Finkielkraut.
- David Pujadas [15] : C’est bien de dialoguer en même temps, on n’aura pas le temps après."

Je vais pas tout citer mais c'est hyper intéressant cet article, voir comment on peut faire passer des messages en faisant certains choix éditoriaux plutôt que d'autres.
(J'aime bien Acrimed et en plus ils ont de l'humour, fin et drôle oui madame Gorafi prend exemple)

 

[Eclise]

Petit jeu du jour : reliez Madmoizelle au Parti des Indigènes de la République.

"Le site féminin/féministe, qui embaucha Naya Ali, participante à des conférences avec le groupuscule Mwasi, proche du très problématique Parti des Indigènes, avec lequel ils avaient organisé la manifestation communautariste de la Marche des Dignités."

Toute ressemblance avec ce communiqué de FO étant bien sûr fortuite et non-intentionnelle : http://fo-francetele.tv/dpda/

Sinon si vous n'avez pas peur du grand jeu des 7 poignées de main, il y a une conférence sur l'afro-féminisme le 13 février à la Sorbonne :

C’est à partir des années 60 que nait au sein du mouvement féministe nord-américain, en plein cœur de l’Amérique ségrégationniste, le féminisme noir. Digne héritier du mouvement des droits civiques, l’afro-féminisme se caractérise par une approche intersectionnelle visant à inclure les problématiques de race, de genre et de classe.

En France, ce mouvement émerge dès les années 70, à travers l'initiative de femmes étudiantes et militantes issues de la diaspora africaine qui ont pour ambition de se réunir en vue de recréer une "identité noire".

Aujourd’hui, parler de sa pertinence en France revient à définir une ligne claire dans l’intemporel combat contre le racisme et la lutte pour l’égalité femme-homme : Dans quel contexte est apparu l'afro-féminisme en France? En quoi cette question est encore d'actualité ? Quelle est la place de ce mouvement aujourd'hui ?

Lydie Dooh-Bunya, fondatrice en 1981 du MODEFEN (Mouvement pour la défense des droits de la femme noire), Françoise Vergès, politologue et militante féministe antiraciste, Many Chroniques, enseignante certifiée d'histoire-géographie et auteure du blog Many Chroniques, Naya Ali, journaliste et vlogueuse afro-féministe, et enfin le collectif afroféministe Mwasi viendront toutes nous éclairer sur ces questions fondamentales.

Rendez-vous donc le samedi 13 février à 14h, au sein de l’Université de la Sorbonne, amphithéâtre Guizot - 17 rue de La Sorbonne 75005 Paris.

Entrée nominative et réservation obligatoire à [email protected] (fin des inscriptions le mercredi 10 février minuit).

 

[madmoizelle N]

@Eclise Mais ils sont pas sérieux chez FO??? Je vais finir par penser que trainer avec vous crée une espèce de dissonance cognitive mais en pire. En vrai, je suis victime d'hallucinations parce que je n'ai pas vu "Des paroles (de haine) et des actes (manqués)" (la poésie syndicaliste un courant majeur..)
Juste ça :
"Il n’est pas acceptable que, sur le plateau de l’émission de référence du service public, une invitée, Wiam Berhouma, puisse tenir durant près de dix minutes un discours manifestement militant et soigneusement appris sans être véritablement recadrée par David Pujadas qui animait la soirée."

En vrai il n'est pas acceptable que vous décidiez qui a le droit de parler et qui a pas le droit. Il n'est pas acceptable que hors enarques, sciencepoistes et journaleux-philosophes personne n'ait le droit d'ouvrir la bouche dans ce pays, il n'est pas acceptable que vous trouviez qu'un pédophile auto dénoncé a plus droit à la parole qu'une jeune femme musulmane quand on parle d'islam. Au delà du racisme, c'est la même avec N. Cadène. Après la majorité et la majorité sexuelle maintenant la majorité du droit de parole sur les chaines que tu finances avec tes impôts. Apparemment en France tu peux prendre la parole qu'à partir de 50 ans si tu es biologiquement né homme et laïc (sic).

Et ça aussi
"Lors de son interminable intervention, Mme Berhouma a eu tout le loisir de tenir à l’égard du philosophe Alain Finkielkraut un discours dans lequel l’agressivité et la haine étaient à peine dissimulées, sans amener à plus de réactions de la part des responsables de l’émission."
Non pas interminable les gars elle a parlé moins de 5 minutes et a été interrompue 25 fois. A part le début de sa prise de parole (1'40) elle n'a pas pu parler plus de 35 secondes sans être interrompue. Si vos femmes vous font croire que 35 secondes c'est interminables, c'est pour pas vous blesser les gars mais en vrai ça l'est pas.

"Est-il tolérable que Mme Berhouma puisse accuser France Télévisions de participer à un climat de racisme anti-musulman sans être immédiatement reprise et rappelée à l’ordre?"
On reparle de Nadine Morano chez Ruquier ou vous avez la mémoire sélective??

Cette histoire me gonfle vraiment parce qu'elle me décourage. Si on écoute toujours les mêmes on avancera pas. On peut s'ouvrir à autre chose ou on continue vos trucs de mecs blancs et vieux qui marchent pas?

 

[Vespah]

Sur le yoga et le fait d'aller dans le pays je suis dans le fond d'accord mais le truc c'est qu'aller en Angleterre pour apprendre l'anglais c'est pas le même prix que d'aller en Inde pour apprendre le yoga.

Et bien c'est pourtant le prix à mettre si tu veux enseigner cette discipline et en tirer une source de rémunération.
@Lemon Curd l'a souligné, le coût de la vie en R-U est loin d'être bon marché.

 

[Colibri_]

Mais que vois-je ? Que vois-je ?

Conférence débat sur l'afroféminisme ! Avec Naya Ali et le collectif Mwasi entre autres.
Lydie Dooh-Bunya, fondatrice en 1981 du MODEFEN (Mouvement pour la défense des droits de la femme noire), Françoise Vergès, politologue et militante féministe antiraciste, Many Chroniques, enseignante certifiée d'histoire-géographie et auteure du blog Many Chroniques, Naya Ali, journaliste et vlogueuse afro-féministe, et enfin le collectif afroféministe Mwasi
(https://www.facebook.com/events/440566579468793/)

 

[Kallisto]

@Eclise : c'est marrant, on dirait que FO ne veut pas entendre parler de militants, alors qu'ils sont eux-mêmes des militants syndicalistes (mais bon, eux ils sont du bon côté de la barrière, n'est-ce pas ¬¬). Par contre, ils vont faire un communiqué sur l'atteinte à l'éthique d'Alain Finkielkraut qui a passé son temps à couper la parole à Wiam Berhouma ? Non, parce que "il n’est pas acceptable que, sur le plateau de l’émission de référence du service public, un invité, Alain Finkielkraut, puisse couper la parole et intervenir de manière déplacée durant près de dix minutes sans être véritablement recadré par David Pujadas qui animait la soirée" !