1) Je suis pret-e a croire que beaucoup (la majorite? je ne sais pas) de personnes trans ont peut-etre une difference neurologique par rapport aux personnes cis. Les etudes que tu presentes semblent indiquer cela - si elle ne sont pas niees dans le futur, peut-etre est-ce le cas. Le probleme, c'est l'interpretation que tu en fais. A partir d'un certain nombre de persones trans observees qui ont cette particularite neurologique, tu pretends tout a coup prendre le probleme a l'envers: au lieu de dire "certaines personnes trans ont des similarites neurologiques qvec les personnes cis assignees au sexe oppose" tu dis "seules les personnes avec cette particularite neurologique sont trans". C'est le premier biais que tu demontres. Aucune de tes etudes ne dit avec certitude "seuls deux genres existent, et ils sont toujours congruents avec la carte neurologique du cerveau". Ca, c'est tout toi, Luzgar, qui nous a repete plusieurs fois ne pas etre scientifique.
Non. Je dis que les personnes qui sont trans sont celles qui ont de la dysphorie de genre (vouloir être du sexe opposé et être en détresse significative pendant plus de six mois par rapport à ses caractéristiques primaires et secondaires sexuelles, c'est la définition, la base de la base). La logique c'est que si tu as de la dysphorie de genre,
il y a des chances pour que tu aies un cerveau qui ai des caractéristiques qui s'approchent du sexe opposés à des endroits où le cerveau est différencié sexuellement, parce que
c'est ce que les études révèlent sur les personnes transsexuelles (donc
qui remplissaient le diagnostique de la dysphorie de genre). Ce n'est pas une
certitude, parce qu'il y a des diagnostiques mal faits etc etc, et d'une façon générale, je ne peux pas démontrer que toutes les personnes trans ont un cerveau du sexe opposé (c'est fondamentalement impossible). Cependant,
c'est l'hypothèse la plus crédible, parce que, y'en a pas d'autres en fait, et que les études de maintenant montrent que c'est le cas. Donc ça, c'est un homme de paille que tu me fais déjà, tu me fais dire ce que je ne dis pas (après il est possible que je l'ai dis à un moment, dans ce cas-ci j'ai fais un raccourcit et je peux corriger).
Aucune de ces études ne diront qu'il n'y a que deux genres, parce qu'il est impossible de prouver que quelque chose n'existe pas en fait. Cependant, d'après la définition du genre, ainsi que des papiers scientifiques que j'ai lu, il y en a deux, car c'est par rapport au sexe, et qu'il n'existe pas de troisième sexe. C'est logique.
2) Ou sont donc tes pseudo-preuves scientifiques que'il n'y a que deux genres? Jusque la, tu commence par whitesplainer des cultures, bien qu'on t'ait fait remarque que c'etait raciste, puis tu nous fais tout un post ou tu nous sors des temoignages tumblr (et meme si tu dis avant que cette partie n'est pas scientifique et "revele tes bias", ca veut juste dire qu'elle n'avait rien a faire dans ton argumentaire si tu voulais rester sur ton cheval blanc de la science, ou que oui, faut AUSSI nous ecouter qund on te presente des temoignages personnels pour appuyer nos propos). Du coup ton argumentaire pseudo-scientiffique, il est ou?
Voir petit 1). Tu devrais relire la chose que j'ai répondu à April par rapport aux genres dans les autres cultures. Je fais une "traduction" de ce qui était à l'époque, la biologie n'a pas changé depuis ces deux milles dernières années à ma connaissance, donc même si
culturellement un homme exclusivement attiré par d'autres hommes n'était pas
appelé un homosexuel (ce qui est vrai, je ne nie pas ça), s'il remplit la
définition d'être un homme homosexuel (homme exclusivement attiré par d'autres hommes), il
est homosexuel. Dire le contraire, c'est déjà effacer une bonne partie de l'histoire des homosexuels, et en plus de ça, c'est dérangeant sur le plan moral. Un homme gay
reste un homme biologique et ne devient pas "autre chose" sous prétexte qu'il est gay, on serait tous d'accord pour dire que c'est homophobe de dire le contraire aujourd'hui. Aussi, encore une fois, d'un point de vue anthropologique, je suis quasi sûr que c'est de l'exotisation, les gens des autres cultures ne sont pas biologiquement différents de nous et respectent les mêmes lois physique, quand bien même ce n'est pas
vu de la même manière dans
leur culture. Donc le raciste, ici, c'est très certainement pas moi, parce que je respecte leur culture et ne porte aucun jugement dessus et je les estime de la même façon que ce que j'estime un autre être humain. Les mêmes lois physique et le même respect. J'appellerai pas quelqu'un qui est two-spirit par exemple, autre chose que two-spirit, parce que c'est sa culture. Par contre, je sais dans ma tête que ça se rapporte à une culture sur les
rôles genrés. Tu peux être non-binaire d'un point de vue culturel, mais c'est un rôle genré, pas un troisième sexe, et donc rien à voir avec le transsexualisme. Être non-binaire ne fera pas de toi moins un sexe (femelle ou mâle), une sexualité ou un genre (dans le sens, sexe du cerveau). Moi, je suis féministe, donc je ne crois pas aux rôles genrés, ils sont socialement construits, mon but de féministe c'est de détruire les idées préconçus de ce qu'un homme est censé avoir comme rôle, ou une femme. Ça ne veut pas dire qu'il y a des réalités culturelles sur les rôles genrés d'homme et de femme, comme la sociologie le montre, mais le but du féministe, c'est de faire en sorte que sociologiquement, ces rôles soient détruits. Qu'on soit traités pareils indépendamment de notre sexe.
Les témoignages (qui ne sont pas essentiellement de tumblr
du tout) sont importants d'un point de vue militant pour rétablir la voix de ceux qui ont été silencés. Désolé si ça te plaît pas, y'a des milliards de témoignages ultras positifs partout sur le net, si bien que les gens ont rarement connaissance de ceux-là, ça va te tuer, et pourtant, déjà, ça te dérange. Prévenir que ce n'était pas scientifique et ne pas le faire valoir comme tel, c'était la seule chose que je pouvais permettre tout en rétablissant une partie cachée qui me semble importante. Ça veut pas dire qu'il faut s'en servir pour argumenter, d'ailleurs, j'essaie de ne pas m'en servir pour argumenter.
3) Le genre est social, le genre est culturel. Il y a deux siecles, il y avait deja des personnes qu'aujourd'hui on qualifierait de trans, mais qui te dit que si on avait une machine a remonter le temps, iels ne se diraient pas plutot lesbienne,g GNC ou non binaire? Tu dis avoir parle a des gentes de culture amerindiennes, as-tu parle a des gens qui sont effectivement Two-Spirit? Qu'est-ce qu'iels en pensent, eux? Est-ce qu'iels se definissent comme homosexuel-les? Ce n'est pas parce que ce qu'on decrit comme homosexuel est percu dans d'autres cultures comme un autre genre que cette autre culture est transphobe, ca veut juste dire que leur culture est organisee differemment. Je n'ai plus les sources, mais je suis a peu pres sur-e qu'etre Two Spirit donne une place specifique dans la societe, qui n'est pas la meme que les personnes qui sont juste GNC ou homosexuelles, c'est cette place particuliere qui en fait un genre a part entiere.
Non. les
rôles genrés sont culturels et sociaux, mais pas le
genre tel qu'il est définit dans les études scientifiques, c'est de ça que je parle. Sans doute que ces personnes se diraient autre chose que trans, parce qu'ils n'avaient pas la connaissance que c'était aussi une possibilité, étant donné que nos avances sur la science n'étaient pas encore au point où elles en sont aujourd'hui.
J'ai parlé avec un gars sur tumblr qui était amérindien et qui ne se réclamait pas two-spirit parce qu'il considérait ce mot homophobe et transphobe mais il était straight trans. C'est le seul avec qui j'ai pu parlé, c'est pas une preuve, mais du coup, me dire que "tous les amérindiens pensent pareils", c'est faux dans mon expérience, et ça me semble tellement peu probable (j'ai cherché le mec, mais son tumblr a été deleted, comme beaucoup d'autres, donc chercher les posts où il en parlait va être fastidieux, désolé). Le fait que ça donne une place spécifique dans la société ne change rien, ça peut être positif ou négatif, tu donnes un autre
rôle genré à quelqu'un qui a des caractéristiques biologiques innées, c'est déshumanisant.
Culturellement, dans notre société, certaines personnes considère les homo comme des erreurs de la nature, et comme je l'ai dis à April, ça veut pas dire
qu'une part de ça est vrai, c'est juste que culturellement,
des gens pensent ça. Il faut faire la distinction entre ce qui est
culturellement admis, et ce qui a été
physiquement démontré. Je ne m'intéresse pas à la culture, je m'intéresse ici à la biologie, sur des sujets qui, comme je l'ai déjà dit, ne sont pas affectés de façon sociale (d'après les reviews que j'ai mis). Si biologiquement, ce n'est pas influencé par la culture, ça veut dire que tout argument culturel n'a vraiment aucun rapport avec le fait, ça me semble logique.
4) Je suis non binaire. Je suis une personne AFAB dysphorique et je ne suis pas un homme. Je n'ai pas de probleme avec la masculinite (je me presente d'une facon masculine en ce moment) ni avec la feminite (j'ai nvie de enviede pouvoir remettre des robes quand ma transition sera plus avancee), mais en fait, tout ca n'a rien a voir avec ma non binarite. Je suis non binaire parce que quand je dis, "je suis une femme", c'est faux : le groupe femmes n'est pas mon groupe, et quand je dis "je suis un homme", c'est faux aussi : quand on me dit monsieur, ca fait mal. Ca fait moins mal d'entendre Monsieur que Madame, ca ne veut pas dire que ca me correspond pour autant.
Témoignage personnel. Le fait de dire "je suis une femme" ou "je suis un homme", ça dépend de ta définition de femme ou homme dans le contexte en fait. Si tu définis "femme" comme autre chose que "de sexe féminin", alors ce dont tu parles, c'est les
rôles genrés. Parce qu'être une femme, au fond, c'est juste être de sexe féminin. Tout ce qui s'enrobe autour, c'est la société qui l'a construite, et c'est un rôle genré. Donc, ça peut te faire mal oui, mais faut chercher les raisons pour lesquelles ça te fait mal, est-ce que c'est par rapport au sexe, ou est-ce que c'est par rapport aux rôles genrés ? Pourquoi ça te fait mal d'être appelé femme, pourquoi ça te fait mal d'être appelé homme ? Ce sont des questions compliquées auxquelles répondre, ça demande à t'interroger sur ce que c'est qu'un homme et ce qu'est une femme à tes yeux, si ce ne sont pas juste des sexes biologiques et de déconstruire les idées préconçus de ce qu'est un homme ou une femme (ce à quoi normalement sert le féminisme).
Ca me fait grave rire (jaune) que mon amie tres chretienne ait le meme discours que toi, a l'envers: elle, sa bible lui dit que je suis forcement une femme, meme si elle accepte de me genrer correctement,, toi, tes recherches mal interpretee, que tu prends comme parole d'evangile, te disent que je suis un homme. Bah ecoute, entre les deux, je sais pas lequel je prefere -au moins, elle, elle ne nie mon identite qu'en prive, elle n'en faitopas un sujet de forum.
Argument ad hominem et fausse équivalence. Elle se base sur une religion qui parle constamment de chose scientifiquement fausses, je me base sur des recherches scientifiques actuelles. Aussi, vu que tout ce que tu as "contredis" et tout ce que tu penses que "j'interprète" dans les études scientifiques, je suis certain que tu n'as pas compris mes arguments avancés. J'ai encore une fois dis que si les études découvraient un troisième sexe, je l'accepterai, mais pour le moment, c'est pas le cas, et ça semble très peu probable.
Edit: Je rajoute aussi un autre element: Non, il n'est pas necessaire de pathologiser la transidentite pour qu'elle soit remboursee. En fait, elle est deja depathologisee en theorie: depuis 2010, il n'est plus necessaire d'avoir une lettre de psychiatre (legalement, en realite c'est malheureusement encore tres demande) pour avoir l'ALD. De plus, les personnes enceintes sont remboursees de leurs frais de sante alors que la grossesse n'est pas consideree comme une pathologie.
Oui. Du coup, comme je l'ai expliqué dans une page avant, voilà mes possibilités niveaux hormones en France :
En type d'hormones je n'ai qu'un truc valable, remboursé à 60% par la sécurité sociale (donc pas 100%, il faut une mutuelle ou l'ALD), qui est l'injection intramusculaire de testostérone, qui me cause des symptômes de dépression si j'ai le malheur de tomber à un mauvais niveau et c'est tout. Les crèmes n'existent plus, les patches n'existent plus, et les deux autres trucs qui existent sont l'injection intra musculaire qui dure 2 à 3 mois qui coûte 200€ la prise (et il faudrait que je la prenne tous les deux mois dans mon cas), et le gel c'est 80€ la bouteille, c'est 60 prises et il m'en faudrait 3 par jour (donc ça va vite).
Tu penses pas qu'on devrait pas se battre pour rendre plus accessible quelque chose qui est déjà hyper accessible, mais de se battre pour avoir plus de soins disponibles remboursés par la sécurité sociale ? Du coup est-ce que tu penses que c'est compatible, logiquement parlant, de dépathologiser une condition neurologique pour accéder à ces soins-là ? Moi je trouve pas ça cohérent comme démarche militante, pour moi, ça me dessert de me dire que ma condition n'est pas pathologique, ça ne caractérise pas bien du tout mon vécu, parce que j'en souffre, et un corps sain ne souffrirait pas comme ça.
Ensuite, pour les opérations, je te détaille le prix que j'ai pu trouver sur internet :
Mastectomie :
1000€ à 4000€
Hystérectomie :
300€ à 2000€
Phalloplastie :
5000€
Scrotoplastie :
3000 à 5000€
http://ftm-transsexuel.info/
Sauf si tu passes par les chirurgiens du parcours officiel, c'est pour ta poche. Quand je dis que la transition est coûteuse, c'est pas pour rien. L'ALD ne rembourse pas beaucoup plus (autour de 300/400 euros pour la mastectomie). Donc, il n'y a aucune raison de dépathologiser une condition qui nécessite des soins médicaux, mais en plus de ça, ce serait bien de pouvoir avoir tous ces soins gratuits et plus de soins disponibles. Dire que le transsexualisme n'est pas une pathologie, c'est aller dans le sens inverse à ça.
Même si tu dis "oui on a dépathologiser le truc et pourtant on a toujours les soins" ça veut pas dire qu'il faut continuer à aller dans ce sens, ça n'a déjà aucune logique, et en plus de ça, ça n'aide absolument
personne. Au lieu de dépathologiser une condition neurologique, peut-être il faudrait financer plus d'études sur le sujet, se battre pour plus de remboursement, plus de choix etc etc. Mais non, on en parle jamais de tout ça, et quand on pose la question "bah c'est comme ça" "on peut rien faire". La pression publique peut faire dépathologiser une condition neurologique sous aucune base scientifique, par contre, on peut pas récupérer des sous ou se battre pour avoir plus de soins remboursés ? Bref.
La grossesse et le transsexualisme ne sont absolument pas comparables, ni en terme de comment ça vient, ni en terme de ce que ça cause, ni en terme de temps que ça dure.
@Luzgar C'est là où on est pas d'accord, in fine. Tu veux absolument considérer qu'être trans, c'est être en souffrance intolérable dont on DOIT vouloir guérir. Sans nier ces souffrances et sans rien présumer de la manière dont les autres NB le percoivent, je ne le ressens juste pas comme ça. Je n'ai pas envie qu'on me soigne (et de toute façon c'est impossible) de qui je suis, j'ai envie de l'accepter et de trouver mes propres moyens de le vivre sereinement.
C'est pas moi qui considère ça. C'est le DSM qui dit que c'est une
souffrance significative pendant plus de six mois. Si tu ne veux pas guérir de tes troubles, de ce qui te fait du mal, bah... Ecoute je sais quoi te dire, c'est possible, mais c'est pas sain comme façon de penser. Ça me donne l'impression que ton identité, tu la tournes autour de ce qui te fait souffrir. Moi être trans, même si j'en parle beaucoup (parce que c'est le sujet hein), c'est qu'une partie de ma vie, c'est totalement pas tout ce qu'il y a dans ma vie, et cette souffrance, j'apprends à l'accepter car je n'ai pas le choix. Mais si y'avait moyen de pas passer ma vie sous injection et de pas aller faire des opérations qui coûtent des milles et des cents, bah écoute, je préférerai, ça m'économiserai du temps et de l'argent pour d'autres choses. Genre des voyages, acheter une maison, etc etc. Le fait d'être trans, c'est juste chiant.
(apparté : par la sociologie, et non pas juste "les féministes". C'est une erreur fréquente, la sociologie est mal vue car elle serait idéologique, au service des minorités blablabla. En fait c'est l'inverse. La sociologie nourri les discours des militants, parce qu'elle décrit des phénomène qui étaient déjà, pour certains, observés par eux auparavant, certes sans méthode)
Je sais bien ça. Relit ma phrase :
En tout cas, les féministes radicales, elles sont pas trop d'accord sur le fait que les féministes libérales sachent faire la différence entre sexisme intégré, identité, rapport au social, rapport au corps, rapport à soi-même.
Je parle pas de sociologie ici, et je parle même pas de ce que moi je pense. Je dis que c'est pas si simple que ça, que des groupes militants qui se réclament de la même idéologie ne sont pas d'accord sur cette question.
Donc, le genre défini par la sociologie est déjà à la croisée entre histoire personnelle de l'individu, la société dans laquelle il s'inscrit (être une femme au Japon médiéval, ce n'est pas la même chose qu'être une femme en France aujourd'hui), sa biologie aussi oui (que ce soit dans le rejet ou dans l'acceptation, bien sûr il y a un rapport au corps et au sexe qui entre en jeu, bien sûr que les taux hormonaux et le cerveau ont un impact quelque part, mais c'est bien plus complexe que tu n'as l'air de le croire), bien sûr qu'il y a une part de psychologie, de rapport à l'enfance, aux parents ou à tout ce que tu veux. Bien sûr qu'il y a une part d'intellectualisation du ressenti, qui a la fois le construit et le modifie.
Je ne parle pas du genre défini par la sociologie, ce sont les rôles genrés ça, je n'y touche pas, je m'en fiche, je pense que c'est une construction sociale. Moi je parle du genre biologique. Les rôles genrés, ça n'est pas le sujet, ça ne l'a
jamais été. L'étude des cultures sur leurs rapport au genre était pour démontrer qu'il n'y avait pas de troisième genre au sens où la science l'entend et qu'il s'agissait donc de
rôles genrés.
Une femme asiatique et une femme européenne restera une femme dans le sens biologique hein. C'est pas si simple, mais c'est pas non plus hyper complexe. Dire qu'une
femme asiatique est sexuellement différente biologiquement qu'une
femme européenne, c'est la base de beaucoup de pensées racistes. Ce qui fait une femme, c'est ses chromosomes, ses hormones et l'apparence de ses organes génitaux, si tout ça c'est majoritairement féminin, alors c'est une femme au sens biologique. Donc vraiment, c'est pas
si compliqué non plus. Bien sûr, y'a des différences biologiques en terme de couleur de peau, caractéristiques faciales etc, mais ça change pas le sexe tout ça.
Moi j'étais trans même avant de savoir que c'était un truc qui existe. Donc c'est pas vraiment ni une construction ni une intellectualisation d'un ressenti, j'avais ma dysphorie de genre, je me demandais what the fuck, et c'est bien plus tard que j'ai appris que ça avait un nom et que ça
ne se basait pas sur les rôles genrés. Tout le fait de ramener le transsexualisme aux rôles genrés, c'est un problème aussi pour les gens qui, comme moi, ne comprenaient pas ce qui leur arrivaient, et qui voyaient des interviews à la télé parlant de
rôles genrés plutôt que tous les mots que j'ai employé dans la première page. C'est de la désinformation qui est dût à la mauvaise compréhension de la part des personnes trans, mais aussi des médias, sur le sujet. Chose que j'essaie de combattre.
Enfin tu touches à quelque chose d'intéressant, félicitations
Cela dit, ce n'est pas parce que c'est personnel et culturel que ce n'est pas possible de l'étudier. Mais j'sais pas j'ai comme l'impression que pour toi la science c'est qu'une histoire de scanner et d'éprouvettes, et là effectivement ça risque de compliquer les choses.
Dans
aucune science tu peux étudier quelque chose sans définir les mots avant. Genre,
aucune. C'est la base de la base pour la recherche, que ce soit du côté sociologique ou biologique. La sociologie considère le genre comme étant les
rôles genrés. La biologie définit le genre comme le
"sexe" du cerveau.
Je n'arrête pas de vous demander, si le genre n'est pas tel qu'il est définit dans les papiers que j'ai donné, c'est quoi le genre au sens biologique, alors. Je parle de biologie, pas de sociologie ici (j'ai l'impression de me répéter).
EDIT : et peut être juste que tu t'attirerais moins de foudres dans ta démarche si tu ne te permettais pas des jugements à l'emporte pièce du style "toi tu es dysphorique, toi pas, toi tu devrais juste voir un psy, toi tu penses que c'est mieux d'être trans (alors non, mais je pense que c'est pas mieux d'être cis
) et ainsi de suite. Ce serait déjà moins tendu.
Tu as parlé de "mériter" une transition, comme si c'était un cadeau, excuse moi d'avoir pensé que du coup tu pensais qu'être trans c'était mieux que d'être cis, mais c'est largement ce que ce mot faisait penser. Tu ne t'es jamais excusé.e sur le fait que peut-être je trouvais ça insultant de dire que moi j'avais "mérité" ma transition. Je trouve pas avoir
mérité d'avoir transitionner, j'ai pas
mérité d'être trans. C'est juste comme ça.
C'est pas un jugement, c'est une critique, si t'es pas ouvert.e à la critique ou à être critique, ou à te remettre en question, bah tant mieux pour toi, c'est pas ma démarche. Les questions que je pose à autrui, je me les suis posées aussi, je me suis demandé d'où ma dysphorie me venait, si c'était vraiment par rapport au corps ou aux rôles genrés etc etc. C'est une démarche saine de se questionner sur soi et autrui. Ça "n'invalide" personne et c'est certainement pas transphobe de vouloir se comprendre et comprendre autrui.
Enfin, si tu parles d'avoir mis en gras les passages où tu disais que tu ne voulais pas transitionner médicalement et que tu ne te sentais pas du sexe opposé bah... Je veux dire, je m'en réfère au DSM là. Tu ne remplis pas les
deux conditions majeures de la pathologie, donc il y a quand même beaucoup de chance que tu ne l'ai pas. Je dis pas que je sais ce que tu as, je dis que c'est certainement pas de la dysphorie de genre. Ça peut être plein de choses d'autres, j'en sais rien, c'est ta vie, je suis pas psy, je te connais pas.
Si tu avais l'occasion de faire une IRM du cerveau et que tu découvrais que ton cerveau n'est pas dans le cas que tu décrit (cad que il correspond bien a ton sexe de naissance et non pas a celui auquel tu t'identifie), comment est ce que tu réagirait?
Les IRM sont des images (donc différentes des biopsies par exemple) traduites d'un ordinateur, et les choses différentes sexuellement dans le cerveau humains ont des valeurs moyennes qui sont plus stables à l'échelle d'un échantillon représentatif, mais moins par rapport à un individuel. Par exemple, il y a des hommes qui ont moins de testostérone que d'autres, et pourtant, qui sont parfaitement sain de cette façon là, sans aucun problème physique ou autre. Tu prends un autre mec, pour lui, le niveau de testostérone du premier mec serait carrément insuffisant et lui causerait des problèmes de santé. Prend ça un peu comme un test pour une maladie, il y a des faux positifs et des faux négatifs, aucun test n'est fiable à 100%, ce n'est pas possible. Avoir une échelle de valeur pour un échantillon, c'est différent que la valeur moyenne destinée à dire que quelqu'un individuellement est trans ou non. Donc, même si c'est une aide pour nos connaissances de science, c'est difficile de dire qu'aujourd'hui on peut totalement sans problème diagnostiquer quelqu'un
essentiellement à l'aide de ça. C'est pour ça que les symptômes sont importants à prendre en compte (tels qu'ils sont décrits dans le DSM).
Ensuite, le soucis c'est qu'aujourd'hui, vu que je suis sous testostérone, mon cerveau à déjà très certainement commencé à changer, donc les résultats obtenus en IRM seraient pas du tout fiables. :')
Bref, j'en serai très étonné. Je pense que la solution logique à ça, ce serait de retrouver un psy, et de me laisser plus de temps de réflexion pour voir si je me sens toujours pareil et si je souffre toujours autant de ma dysphorie. Je sais pas si je le ferais pendant aussi longtemps que ce que j'ai fais avant (j'ai fais un an et demi) pour être honnête. Vu qu'il est possible que ça soit un "faux négatif", pour les raisons que j'ai évoqué plus haut, je garderai le fait qu'il soit possible que je sois trans, juste c'est
moins probable vu que l'IRM ne le montre pas. Je ne raisonne pas en absolu, en tout cas j'essaie, mais en terme de probabilité d'hypothèses.
Si mes symptômes persistent, je ferais le choix de transitionner, vu que je respecte les symptômes décrits dans le DSM, en toute connaissance de cause que ça ne pourrait pas être la solution pour moi (ce que je fais déjà, en fait !). Et si ça ne l'est effectivement pas, bah je détransitionnerai. Si ça l'est, bah j'en serai heureux et je me dirais que la science à encore des choses à trouver pour affiner son diagnostique physique et que donc, ils ont besoin de fonds pour pouvoir rechercher tout ça. Donc le militantisme en faveur de tout ça continuerait sans doute.
Je n'ai pas spécialement peur de me tromper, ça fait partie de la vie et j'aurai eu toutes les clefs pour guider mon choix, contrairement à beaucoup d'autres personnes. Aujourd'hui, j'ai pas de dysphorie par rapport à tout ce qui est devenu plus "mâle" chez moi, au contraire, l'attente pour avoir les prochains changements est longue. Donc mon hypothèse reste que je suis trans, aujourd'hui. Si dans trois ans, je me rends compte qu'en fait ça n'était pas pour moi, si je me reconnais pas dans la glace, ou si j'ai un autre symptôme de dysphorie lié au genre que je pense avoir, eh bien, j'arrêterai tout. Ce sera dur, mais je suis préparé à la possibilité que ça puisse se produire, et je l'accepte, ça ne sera pas la fin du monde. Le tout, c'est que je fasse ce qui est le mieux pour moi.
J'ai vu beaucoup de détransitionneurs, et je me suis beaucoup questionné sur leurs témoignages par rapport au mien, ça à été une étape très importante pour me dire si je devais transitioner ou non. Donc, je sais ce qu'il se passe si je détransitionne, si je me suis trompé, je sais que je serais pas tout seul (y'a une petite communauté de détransitionneur) parce que sans doute que j'aurai besoin d'aide à ce moment-là et que le mouvement trans n'est pas réputé pour être bien sympathique avec ceux qui se sont trompés (encore une raison pour laquelle je n'y suis plus tiens). Accepter le fait que ça peut m'arriver, ça a été compliqué, mais c'est fait, et ce n'est pas grave, ni la fin du monde, ni la fin de ma vie si ça arrive.
J'ai l'impression que la position que tu penses que j'adopte c'est : si l'IRM ne montre pas que tu es trans, tu n'es pas trans. Mais c'est pas du tout ça, surtout que ça serait assez illogique parce que je n'ai pas passé d'IRM avant d'aller sous Testo (j'avoue j'aurai bien aimé).
Ma position c'est : si tu n'as pas de dysphorie de genre (dans le sens du DSM), tu n'es pas trans. Si tu penses avoir de la dysphorie de genre, il faut aller voir un psy, car tout un tas d'autres troubles psy peuvent ressembler à de la dysphorie de genre, et il est important de les évacuer avant de faire un choix déterminant dont tu ne pourras pas revenir en arrière. Si rien n'est trouvé dans un temps imparti et un travail sérieux (moi j'ai fais un an et demi à raison d'une séance par semaine, Buck Angel a fait 10 ans, c'est difficile donc de mettre un chiffre sur tout ça, mais je pense qu'un an c'est une bonne base. Aussi il faudrait que les patients aient l'ouverture d'esprit de se dire que peut-être ce n'est pas être trans, de vouloir guérir etc, et ça, on y est pas encore), alors la transition est indiquée pour gérer les troubles de dysphorie de genre.
C'est tout, y'a pas d'IRM là-dedans. Car même si l'IRM montre sur des études que les personnes trans ont un cerveau qui ressemble au sexe opposé, c'est difficile aujourd'hui de produire un test fiable tant qu'on ne comprend pas bien les mécanismes de la dysphorie de genre. De la même façon qu'on ne fait pas d'IRM à des gens qui ont des traumas, ou de la dépression ou de la schizophrénie, pour prouver qu'ils ont un trouble. Ils font du psy et ils prennent des médicaments pour gérer mieux leurs soucis. Le problème c'est que la testostérone, tu peux pas la prendre comme tu prends un anti-dépresseur, parce que ça te cause une nouvelle puberté, avec des changements physiques (et donc sociaux) importants. Si tu arrêtes la testostérone car tu n'en as plus besoin, tu ne changeras pas comme tu étais avant, donc c'est important de garder ça en dernier recours si toutes les autres hypothèses ont été évacuées.
Ça ne me semble pas sorcier ni méchant comme façon de faire. Et oui, l'attente, l'année de psy, c'est pas drôle, et c'est chiant, et la dysphorie c'est horrible, mais c'est important comme travail pour parvenir à un diagnostique fiable et d'avoir les traitements qui vont avec. Tout bon médecin devraient avoir l'approche de trouver les meilleurs traitements en terme d'effet/qualité/coût/difficulté pour ses patients.