Je vais essayer de ne pas m'énerver. Je suis une de ces personnes en genre. Je suis lesbienne / pansexuelle, voir queer. Je suis née avec des ovaires, avec un utérus mais je considére que ça ne fait pas de moi une femme. Je me sens homme, dans ma chair et mon sang, je me sens homme sous une apparence que je choisis. Je choisis des codes féminins s'ils me plaisent, je choisis des codes masculins s'ils me sied.
La biologie et le conditionnement social ne sont pas la même chose du TOUT. Je n'ai pas été crée dans un quelconque but. J'ai été crée parce que ma mère s'est dit "tiens, j'aimerais des mômes. Tiens ca sera une gonzesse". Ma mère, mon père n'ont aucun DROITS sur mon corps, mon genre et de surcroit mon identité. PERSONNE au monde n'a de droits sur cette identité tout comme je me dois de respecter l'identité d'autrui.
Tu dis qu'il faut savoir affirmer son identité sexuel, hors je crois que tu parle d'un sujet que tu ne connais pas ou peu.
As tu des amis homosexuels / transgeanre / transexuel ? Sait-tu qu'on pratiques le viol de punition sur une femme lesbienne en Afrique et même en France ? Sait-tu qu'on refuse logement et travail à quelqu'un de gay ? Sait-tu que les transexuels ne sont pas admis par la société même administrativement ?
Et enfin, sais-tu que je serais probablement niée et honnis par mes propres parents s'ils découvraient, outre mes choix politique, le choix de ma sexualité ? Pour toi, ce n'est rien, mais je crois que tu ne sais pas ce que c'est de vivre dans la peur de ne pas pouvoir tenir la main à une fille, d'avoir honte de ce sentiment amoureux ou physique qui te transperce parce qu'on te dis que "l'homme va avec la femme, point barre et donc tu es contre nature". Parce que la religion l'a dit.
J'emmerde la religion. Et je veux qu'un jour, si j'ai des enfants, je puisse leur dire "si tu veux aimer une ou plusieurs personnes, si tu veux être un garçon ou une fille ou autre, si tu veux être hétéro, ou homo ou + encore, tu le peux et nous, tes parents on t'aimera toujours autant, et la société ne te jugera pas".
Et ce travail, il commence aujourd'hui. En présentant le gender studies, on évite des milliers de frustration, de suicide, d'hétéro par dépit qui se découvre un jour gay (comme moi), qui n'osent pas affirmer leur choix parce que la société déciderait à leur place de ce qui bon ou nous et donc : la religion.
Enfin : qu'en sais tu que ça n'intéressera pas les élèves ? Tu penses également qu'à 16 ans on est encore un enfant ? Tu penses, pour extrapoler, qu'on est encore innocent à 16 ans, aujourd'hui, avec les violences auxquels n'importe quel personne est confronté, qu'elles soient familiales ou de société ? A 16 ans, j'avais déjà eu le temps de grandir et mûrir et je pense que je n'étais pas la seule personne. Je ne vois même pas en quoi étudier le "genre" est un soucis. Je pense qu'elle est une richesse, moins binaire que le 1+1 qui va ravir des tas de gens qui auront cette porte ouverte : tu es ce que tu veux être. POINT.
Et ça, aucun Dieu n'a le droit de décider de ce que je suis.