@Ana Mnèse Merci beaucoup pour le titre de l'ouvrage, ça a l'air d'être trop un truc qui m'intéresserait d'après ce que je lis dans cet article (qui semble résumer un TED Talks, mais j'imagine que c'est un peu similaire au contenu du bouquin) :
https://apprendreaeduquer.fr/agilite-emotionnelle/
C'est trop cool, merci car tu m'as déjà donné plusieurs fois des ressources qui m'intéressaient vachement! J'ai toujours eu l'impression que le rayon développement personnel de la librairie était un peu bidon genre Hocus Pocus à la sauce "capitalism américain", et du coup, chaque fois qu'on me conseille des titres de bouquins ou des concepts de manière abstraite, ça ne me tente pas des masses. Mais je me rends compte que ça pourrait beaucoup m'intéresser car quand toi tu m'en conseilles, au final c'est en lien direct avec des interrogations précises que j'ai (alors que souvent, ça me parait être une problématique très générique quand on m'en parle dans une conversation lambda ou que je regarde une vidéo YouTube ou autre).
Tu as l'air d'avoir beaucoup lu sur ce genre de sujets, non?
C'est d'autant plus intéressant qu'en lisant l'article sur le bouquin, ça a l'air de traiter une autre problématique que j'avais. C'est à dire que les courants féministes se sont aussi un peu intéressées à une injonction des femmes à la bienveillance/empathie/positivité, ce qui était nécessaire, mais du coup, j'ai l'impression que la ligne est fine entre nous libérer de l'injonction et nous appeler à renoncer à ces qualités pour "notre bien-être personnel", et qu'une forme de discours attache parfois des notions négatives aux concepts d'empathie ou ce genre de chose.
Du coup, c'était un truc qui m'avait beaucoup bloquée dans ma gestion de la crise avec Romain, c'est que j'avais très peur de "mal faire" et de ne pas "me respecter" en éprouvant de l'empathie pour lui tout en étant blessée par lui. J'avais l'impression que c'était "mal" de faire ça, que c'était un signe de faiblesse car les femmes sacrifient toujours leurs émotions pour penser à autrui etc., et donc que ce n'était pas une démarche très féministe.
Et puis depuis un moment, j'ai décidé que tant pis, je ressens beaucoup d'empathie pour lui, j'ai de l'affection pour lui et je ne vois pas pourquoi j'aurais honte de quelque chose qui est en fait supposé être une qualité. Je vois bien qu'il y a quelques amis qui grimacent quand j'explique ça, car ils voudraient que je ne sois pas "gentille" avec Romain qui ne le "mérite pas" (d'autres amis comprennent très bien ma position), mais honnêtement, je crois que cette démarche me permet vraiment d'être en harmonie avec moi-même, alors que j'avais l'impression qu'il fallait que je ressente du mépris pour "ne pas me faire de mal" au début. Et finalement, je crois que ça me fait beaucoup plus de mal de ressentir du mépris que de la bienveillance.
Et donc, je me disais que quelque part, c'était peut-être un peu contradictoire quand même de me dire qu'il faut que j'apprenne à mieux entendre mes émotions négatives, et qu'en même temps je me complais dans de la bienveillance et de l'empathie pour quelqu'un qui m'a blessée et ne me rend pas spécialement la pareille.
Mais je vois dans l'article qu'il est question de réponse émotionnelle en alignement avec nos propres valeurs donc peut-être que le paradoxe me paraitra moins fort en ayant un peu plus réfléchi à ça!
Et c'est marrant d'ailleurs de lire ça :
Mais le concept d’agilité émotionnelle développé par Susan David est plus qu’une simple acceptation des émotions. L’exactitude des mots et du vocabulaire émotionnel compte. Nous avons tendance à utiliser des expressions toutes faites, rapides et faciles pour décrire nos sentiments. « Je suis stressé » fait partie de ces expressions fréquentes.
Parce que c'est exactement MA grande expression pour expliquer mon mal-être de ces derniers jours en confinement
Par exemple, hier, j'expliquais à mes meilleures amies ce que j'ai expliqué dans mon dernier message et elles m'ont demandé plusieurs fois des approfondissements et je me rendais compte que j'arrivais pas trop trop à expliquer plus que "ben donc j'étais stressée et... j'ai ressenti un fort stress!". J'arrivais pas trop à expliquer ce terme de "stressée".
Le gros truc qui me laissait perplexe notamment, c'était mon collègue qui a quitté la conversation Whatsapp et ça m'a angoissée, alors que c'est franchement pas très important et que c'est vraiment pas un truc qui me préoccupe d'habitude, les détails liés aux réseaux sociaux de ce type. J'arrivais pas du tout à expliquer pourquoi je ressentais ça, alors que j'ai eu encore des petits pics de stress aujourd'hui en repensant à son départ brutal sans un mot de la conversation. Mais en dehors de "stressée" et "angoissée", je ne savais pas très bien comment expliquer autrement mon ressenti et ça me laissait très perplexe.
Donc je trouve ça intéressant aussi l'idée d'apprendre à développer un vocabulaire émotionnnel!
Et sinon d'ailleurs, je me sens quand même mieux par rapport à hier. Franchement, avoir pu parler de mon mal-être à mes copines ça m'a fait beaucoup de bien, même si je savais pas très très bien tout expliquer, ça m'a quand même permi d'avoir leur bienveillance, leurs encouragements, quelques conseils etc. (mais justement, pas en m'encourageant à la positivité spécialement, en faisant preuve de beaucoup d'empathie pour mes ressentis).
Et sinon
@Ana Mnèse par rapport à ce que tu disais sur l'engagement etc. En fait, je me ressens une pression maintenant effectivement et c'est problématique parce que j'ai l'impression de ne pas avoir "le droit à l'erreur" vu mon âge dans mon choix de mec maintenant, mais quand j'étais plus jeune, j'avais aussi plus de mal à franchir le pas avec quelqu'un qui m'intéressait qu'avec quelqu'un qui m'indifférait alors que je ne ressentais pas encore cette pression de l'horloge biologique.
Bon, je répondrai plus en détail plus tard, il faut que j'essaye de ne pas me coucher à des heures folles! Je reviendrai donc plus tard!