@MorganeGirly :
De mon côté, j'ai passé trois super semaines de vacances dans des configurations différentes et rencontré plein de personnes intéressantes à différentes étapes de leur vie qui voyaient toutes les choses de manières variée dans la limite de l'échantillon social disponible. C'était rafraichissant d'avoir autant de profils (bon, au niveau de l'âge et du genre, sinon, c'était quand même CSP+ ou moyenne et très blanc). Sur la dernière semaine, c'était une sorte de camp d'activités pour adultes auto-organisé et il y avait des couples, des gens en couples venus seuls, des personnes célib... Et c'était très bien de voir que certains couples laissent la place aux vacances solo.
Par exemple : louer une villa avec piscine avec un groupe de potes, c'est un peu mon idée potentielle de l'enfer juste après le bateau de croisière : tout met tellement de temps à s'organiser que tu finis par ne rien faire, il y en a tjs qui resquillent les courses/la vaisselle, il y a des vieilles rancœurs qui ressortent... bref, très film français. Alors qu'il y a des gens qui adorent. Ben si jamais je me remettais suffisamment en couple pour que la question des vacances se pose, j'aimerais que la configuration soit telle qu'il passe une semaine à bronzer à la piscine en buvant du pastis si tel est son souhait mais qu'il ne m'en tienne pas rigueur si je veux marcher dans les traces de Stevenson ou faire un stage de mosaïque plutôt que de payer des coups à son pote Joris qui ne lève pas le cul de son transat et m'appelle une fois sur deux par le prénom de ma prédécesseuse.
Ça m'a pris environ trente ans (dont douze à organiser mes vacances et quatre à organiser des vacances en tant que célibataire) pour arriver à une formule qui me plaise autant.
Je n'ai rien prévu de structuré pour cette semaine et les deux suivantes seront tranquilles et familiales. Je me sen(tai)s un peu angoissée au retour (trois semaines hyper riches en nouveauté et sociabilisation -pour moi en tout cas!- VS le retour, certes au confort, mais aussi au planplan et au fait d'être seule).
C'est marrant, je pensais avec délices à la perspective de pouvoir glander sur mon canapé devant internet fraichement douchée quand j'étais réveillée par le froid à 5-6h du matin dans l'odeur animale de ma tente et maintenant je planifie ma semaine (aller à la FNAC, au recyclage... des trucs qui ne laissent clairement aucune place à l'approximation)
en me donnant des objectifs parce que le vide me stresse. Alors que je me suis octroyée cette semaine de farniente en prévoyant que je serais fatiguée par tant d'activités et d'interactions (et je crois avoir eu raison).
Sur un autre sujet, je regardais mes messages archivés pour en supprimer quand j'ai vu que Rational Man (que j'avais bloqué) m'avait envoyé un "ultime message" (bon, il dit ça à chaque fois et malheureusement, cela ne s'est jamais avéré être le cas jusqu'à présent)
pour me proposer un café puisqu'il sait que je déménage par notre ami commun (le bon côté des applis de rencontre, c'est qu'à part qq "slt ça va" tout pourris sur tous les RS que vous avez en commun, un ex de courte durée peut pas faire grand chose niveau nuisance (?)). Là, vu que c'était une rencontre IRL, nous nous rendions potentiellement à la même activité ce soir. Et nous nous sommes retrouvé à la même table.
C'est déjà arrivé et je me contente en général d'un bonjour/au revoir + je pose des Q° générales auxquelles ils pourrait théoriquement répondre. Là, il me demande de discuter en fin de café et je lui dis que j'ai dix minutes à lui accorder.
J'ai une théorie -il me semble étayée par les faits- sur ce qui n'allait pas dans notre relation et surtout ce qui ne me donnait pas envie de la poursuivre (hormis le fait que je n'envisageais pas une relation à distance) : il ne prenait pas en compte ce que je disais si cela ne lui convenait pas. Cependant, je ne l'avais jamais partagée avec lui (parce que 1) je ne l'avais pas quand nous étions ensemble 2) il ne m'aurait pas écoutée). Donc c'est ce que j'ai fait ce soir, à plusieurs reprises. Sans grand effet (parce qu'il ne prend pas en compte ce que je dis). Dix minutes de perdues, en somme.
A ceci près que je me suis rendu compte que j'étais plutôt en colère vis à vis de lui (et souvent, la colère que je ressens envers autrui, si je creuse, je la ressens vraiment envers moi. Mais qu'ai-je pu trouver à ce type ? Comment ai-je fait pour être la cheerleadeuse d'un mec qui ne me soutenait pas dans mes projets et dénigrait mes goûts ? Et en matière de sexe, la catastrophe intégrale que cela fut. Pourquoi avoir pensé que sa nullité au lit était une exception au sein d'une relation cool alors qu'elle était une illustration du fait qu'il était complètement autocentré et que l'idée de penser à moi/mon plaisir ne lui avait simplement pas traversé l'esprit alors qu'il prenait comme un dû les attentions que je lui prodiguais ?)
A côté de ça, j'avais entraperçu le Rustre alors qu'il allait faire ses courses pré-week-end (en vrai, j'habite à... dix minutes de son lieu de travail mais ne l'ai croisé que deux fois cette année, toujours de loin, merci le COVID et le télétravail, I guess) juste avant mon départ en rando. J'étais piétonne, il était à vélo concentré sur ce qu'il faisait : je pense que la reconnaissance ne fut pas réciproque. Toujours très lui : tshirt vert écolo (pas vu le message, mais cette nuance punchy et pas très seyante typique), pantacourt de daron Carrefour, vélo pourri, barbichette adolescente, rousseur marquée par le soleil vespéral, gestuelle flemmarde et sèche.
Je ne sais pas si cela m'a retravaillée en rando parce que je l'avais revu ou si la rando me sert à ruminer des vieilles choses pour passer au moins temporairement à la suite mais j'ai passé la première moitié de ma semaine d'itinérance sur cette histoire (et aussi les autres, tiens : les trucs que je reprochais à Rational Man et Bloc Ex sont remontés). Et puis, au retour de mon camp montagne, je me suis rendu compte que je n'avais guère pensé à lui pendant au moins les 2/3 des vacances (efficacité de la rando et du sport, de la vie de groupe, de la fatigue, du ruminage ?).
Cette histoire avec Rational Man m'a fait penser à mes autres ex, dont le Rustre. Et je me suis rendu compte que, dans un sursaut de radicalité et peut-être en voyant le caractère ridicule des messages intempestifs de Rational Man en début d'année ou en avril, j'avais supprimé son contact. J'admire le geste de mon moi passé et suis simultanément un peu incrédule. Je déménage, je n'ai pas son numéro, nous n'avons aucun cercle de sociabilité en commun. Ce qui ressemble vachement à ce que je me suis dit
l'année précédente il y a deux ans (
) à un détail près mais je remercierais mon cerveau s'il pouvait ne pas rester qué-blo sur cette histoire pas fameuse cette fois-ci.
J'ai un déménagement à effectuer, une formation à réussir, un trou à faire dans ma future ville, du temps, de l'énergie et de l'argent à dépenser dans des activités sportives/culturelles/associatives, des idées de carrière bis à envisager. Et je dois aussi ne rien faire, c'est écrit dans mon carnet.