Bon, je suis allée voir la psy une 3e fois et toujours pas hyper convaincue. Une copie m’a conseillée de faire 3 à 5 séances avant de décider si le feeling n’est pas mauvais (et il ne l’est pas), donc je vais y aller une 4e fois mais je vais chercher quelqu’un d’autre en même temps. J’ai juste suuuuuuper la flemme de devoir à nouveau raconter les trucs que j’ai dit à une nouvelle personne…
Donc la dernière séance était beaucoup moins désagréable mais à la fin, je ne voyais pas trop la valeur ajoutée du professionnel… Je lui ai même dit car elle me demandait ce que je pensais de la thérapie (je voulais pas la vexer non plus donc j’ai pas TOUT dit ce que je vous ai dit par contre). Je lui ai dit que je voyais pas encore très bien en quoi c’était différent de parler avec une psy ou mes amis. Elle m’a répondu “mais je ne suis pas votre amie!” et j’ai commencé à lui dire que je racontais aussi des trucs persos à des gens que je connaissais à peine ou n’ait jamais rencontrés, mais avant que j’ai fini ma phrase, elle m’a demandé si par exemple j’avais déjà parlé des trucs dont je venais de lui parler à mon entourage et j’étais en mode “bah oui”. Parce que lol, je raconte tellement tout à mes potes et sur Madmoizelle que je raconte même le détail de mes échanges avec ma psy
Là, j’avais l’impression d’avoir passé une heure à parler de trucs racontés mille fois, et je ne sais pas si elle a mal interprété en mode elle venait de m’aider à mettre le doigt sur des événements marquants dont je n’avais pas conscience, que j’avais besoin d’en parler, mais j’avais absolument conscience depuis longtemps de tout ce que je lui disais, à tel point que j’avais parfois presque l’impression de construire un argumentaire promotionnel pour lui démontrer que vraiment, quand je dis que j’ai probablement un blocage quelque part et que ça date pas de Romain, je sais de quoi je parle, voici les preuves.
Elle a fini par dire que oui, j’avais sûrement un blocage, mais elle n’arrêtait pas de recommencer à me demander ce que je pensais que je devais faire pour résoudre mon problème et me conseillait encore une fois des trucs pratiques pour rencontrer du monde et je répétais “non mais j’ai pas besoin de m’inscrire à un club d’escalade ou de rencontrer du monde”, et elle a fini par en conclure que je ne voulais pas vraiment rencontrer un mec parce que je n’étais pas prête à faire des démarches. Ce qui en soit est pas forcément à exclure mais je repoussais surtout ses solutions parce que je trouvais que comment je rencontre des gens, je sais gérer mais c’est surtout comment ça évolue vers plus mon problème et donc ses conseils pratiques, je ne les trouvais pas du tout intéressant. A un moment, je lui ai dit que de toute façon c’est pas sur Tinder ou au club de macramé que j’allais rencontrer des gars qui me plaisent, elle m’a demandé pourquoi je disais ça et dans ma tête j’ai pensé très fort “purée mais t’as vu la dégaine des gars du coin, alors aller là où va le nec lambda de la ville non merci” mais je voulais pas vexer son identité régionale
Même si ma pote m’avait dit que ça pouvait justement être intéressant de discuter de ça.
Bref, elle a fini par me dire qu’elle était déroutée elle-même quand je lui ai dit une 15e fois à sa question “vous voulez faire quoi en venant en thérapie?” que je ne savais pas quoi faire pour identifier et lever mes blocages. A la fin, elle m’a quand même dit un ou deux trucs intéressants, notamment elle s’est mis en tête que je fuis les sentiments négatifs. Je l’ai déjà posé comme hypothèse ici il y a longtemps donc j’allais pas dire non c’est faux mais je ne savais pas à quel point c’était son observation ou justement mon auto-analyse que je lui avais fais adopter. Parce qu’au final, je me demande vraiment si on peut dire que j’évite absolument ces sentiments vu que ma stratégie quand je me sens mal, c’est d’en parler à quelqu’un de confiance ou ici plutôt que vraiment d’essayer de nier ou étouffer mon ressenti. Est-ce que quand les gens sont tristes, ils se contentent de rester triste sans rien faire pour que ça passe?
Mais bref, ce que j’ai quand même trouvé intéressant, c’est qu’elle m’a dit qu’elle trouvait que je racontais mes histoires comme une histoire mais que je ne parlais pas de ce que j’avais ressenti. Elle mentionnait notamment l’histoire de mon harcèlement scolaire que j’avais raconté comme une anecdote du passé, sans vraiment parler de mes ressentis. Bon, je pense que c’est parce que ça date d’il y a 20 ans et que ça n’a absolument plus de poids émotionnel pour moi, ça fait vraiment partie d’un passé révolu, donc je n’y associe plus spécialement de sentiments négatifs, même si je n’exclus pas que ça puisse continuer à m’impacter inconsciemment. Mais c’est vrai que ça et la plupart des trucs que je lui disais, c’était des récits, des histoires, pas vraiment des émotions, alors même que je les racontais dans le but d’examiner mes émotions. Donc j’ai trouvé ça intéressant, mais d’un autre côté, ça m’a donné une image professionnelle assez moyenne parce que je me suis dit qu’en principe, selon l’idée de que je me fais d’une psy, ça aurait dû être son job de ne pas me laisser raconter tout ça comme une simple histoire d’une heure et me rediriger vers mes émotions avec des questions du style “comment l’avez-vous vécu” plutôt que de me demander “et que s’est-il passé?” qui me faisait lui raconter une autre histoire.
Donc bon, je ne suis pas sûre qu’elle soit vraiment très efficace pour moi… mais j’ai aussi un peu peur de voir quelqu’un d’autre, déjà parce que j’ai pas envie de répéter mes histoires et en détail et aussi parce que j’ai un peu peur de devoir défendre ma perception de mon histoire avec Romain. Je vais forcément parler de cette histoire et je sais très bien l’image que ça renvoie, cette femme éprise d’un gars en couple qui finit par la lui faire à l’envers mais elle s’obstine à penser que tout n’était pas bidon, et je ne suis pas d’accord avec cette image mais j’ai trop bataillé, y compris avec ma meilleure amie, pour essayer de prouver que je n’avais pas tort de ressentir les choses comme ça que je me doute que la majorité des gens veut forcément essayer de “me faire prendre conscience” que je me fourvoie.
Bref, la psy avait semblé accueillir mon récit Romain sans préjugés au début mais à la dernière séance, elle a fait un commentaire du genre je m’étais mise dans une situation où je n’aurais jamais ce que je voulais en commençant une histoire avec Romain. Je lui ai dit que non car au début, je voulais justement éviter de tomber sur un truc sérieux, c’était justement une des raisons pour lesquelles j’avais accepté ses avances, mais que j’ai changé d’avis après. Là, elle m’a répondu que oui, on finit généralement par s’attacher, surtout les femmes et j’avais l’impression qu’elle sous-entendait que c’était juste moi, et ça m’a un peu saoulée parce que ça m’a fait beaucoup de peine de penser que Romain s’en foutait, mais que maintenant je ne pense pas qu’il s’en foutait. Donc je lui ai dit que je pensais que c’était pas juste moi, qu’il y avait vraiment quelque chose de mutuel, même si c’était pas des sentiments amoureux, il y avait quelque chose, et là, j’avais vraiment l’impression qu’elle me croyait totalement dans le déni. Elle m’a demandé si Romain m’avait déjà dit ça (j’avais l’impression que c’était un peu en mode “tu te bases sur des choses concrètes ou c’est dans ta tête?”), et j’ai commencé à lui citer les différentes choses que Romain m’avaient dites mais je me sentais super bête et frustrée parce que j’avais l’impression que je donnais l’image d’une fille qui s’accroche à la moindre phrase et se fait avoir par un beau parleur, et j’avais pas l’impression qu’elle était très convaincue, alors que ce n’est pas du tout mon opinion. Et bref, j’ai vraiment pas envie de repasser par ça avec une autre psy. Peut-être que je suis dans le déni en vrai hein, mais je ne pense pas du tout que ça m’apportera quoi que ce soit pour évoluer sur ma problématique si c’est le cas que de me convaincre qu’une des seules relations amoureuses où j’ai ressenti une connexion sincère, celle qui m’a fait réaliser que je voulais plus, était en fait complètement bidon
Bref voilà mon journal de psy
Et toujours merci à toutes comme
@Nefertii ou
@GingerBraid, tous vos retours d’expérience m’aident à mieux cerner si ça me convient ou pas!