@PrincessMey
Un pull à 500€, c’est extrême, je pense que comme partout il y a des marques qui abusent malheureusement. Après je ne tricote pas, mais s’il est fait-main on est peut-être pas loin d’un salaire horaire normal.
En Amérique du Nord on a la chance d’avoir un nombre vraiment croissant de marques locales qui placent l’éthique au coeur de leur processus de production, et je pense qu’il y en a pour tous les goûts et pas mal tous les budgets dans la limite du raisonnable. Ce n’était pas le cas il y a dix ans, et c’est chouette de voir les styles et les mentalités évoluer.
Mais bien sûr qu’il y a différentes manières de consommer éthique, et le seconde main en est une (et je connais pas mal de marques qui fonctionnent avec du seconde main, ça c’est vraiment cool
). Ce qui me désole ce sont les consommateurs qui voudraient le beurre et l’argent du beurre. Non, s’ils souhaitent « consommer » un design indépendant, je ne peux pas leur produire un combishort éthique neuf pour moins de 60€, il y a forcément un perdant quelque part.
Je pense qu’on est tous.tes en mesure de mettre notre curseur là où il convient à notre démarche, au moment où on est dans notre vie, aux valeurs qui sont importantes pour nous et surtout à nos moyens. Personne ne force personne à acheter quoi que ce soit où que ce soit, et encore une fois je ne jugerai jamais quelqu’un qui consomme de la grande production. Tout comme le choix de consommer du IKEA ou de se tourner vers un artisan sur-mesure. Le tout est d’avoir conscience de ce qui se cache derrière le prix des choses, que ce soit une pièce de designer « trop » chère ou un tee-shirt H&M Conscious « pas assez » cher.
Pour le fait-main, c’est aussi une solution mais elle ne prend pas en compte la production des fibres et des étoffes (si pour une personne c’est un facteur important, en tout cas c’est une des portions qui a le plus d’impact sur l’environnement par exemple). Et les fournitures achetées en tant que particulier ne sont pas données, sans compter le temps passé (et pour le coup je trouve que c’est un luxe d’avoir vraiment le temps de faire ses vêtements à la main).
Faire changer les choses de l’intérieur, qu’on travaille pour un grand groupe ou à notre compte, c’est un vrai challenge pour toute la génération de créateurs qui s’en vient. On essaie tous les jours de résoudre cette contradiction d’avoir des préoccupations éthiques urgentes et de faire partie d’une des industries les plus polluantes au monde (de la production de la fibre à la fin de vie du vêtement). Mais les lignes bougent, petit à petit.
(Perso ce que j’ai remarqué aussi c’est que j’ai moins « besoin » de m’acheter des vêtements après avoir investi dans des pièces plus durables (que ce soit niveau qualité que style).
)