@Chasc je suis vraiment pas sûre qu'il faille chercher des trucs conscients et machiavéliques là-derrière. Mon copain vit seul dans sa vaisselle sale et sa pauvre nourriture depuis des années, s'il vit seul jusqu'à sa mort, ce sera comme ça jusqu'à sa mort. Il est bien comme ça.
Il n'est pas dans la recherche frénétique d'une femme corvéable à merci comme ça pouvait être le cas quelques décennies auparavant. Il n'y a pas de stratégie d'évitement : il est seul, et n'exprime même pas le besoin impérieux d'emménager avec moi pour "m'exploiter".
Ah, mais je ne pense pas que ce soit conscientisé et précisément : il me semble que même les hommes qui ne foutent rien chez eux et font montre de bien peu de considération pour le travail fourni par leurs épouses ne se disent pas qu'il font un truc "mauvais" et pourtant, ils profitent sans vraie contrepartie du travail gratuit de leur compagne (et donc on peut dire sans exagérer que, dans une certaine mesure, ils les exploitent ?).
Enfin, je sais par exemple que pour éviter de faire la vaisselle, couper du bois/... j'employais tout un tas de stratégies (dont celle du mauvais élève) qui visaient à m'épargner ce genre de corvée et qui avait pour effet collatéral de redoubler la charge de travail de ma mère, et bien que cela n'ait pas été le but que je visais en soi, je m'en accomodais très bien.
C'est ça qui me pose question : comment font-ils pour justifier et légitimer un comportement qui est problématique sur un plan éthique (maintenant qu'ils sont adultes et qu'ils ont choisi voire, soyons fous, qu'ils aiment, leur compagne) ?
Et pour le "rechercher une femme corvéable à merci" : je me doute que ça ne doit pas être le cas de ton ami (enfin, ça me semble être une ambition assez triste pour une jeune personne telle que lui) mais, pour prendre un exemple, c'est exactement ce que recherchait le mari de ma grand-mère en épousant celle-ci après la mort de sa première épouse (et il a donc pu se voir porter le petit-déjeuner au lit pendant une trentaine d'années supplémentaires tous les jours de sa vie).
Mais ce n'est pas pour autant qu'il s'est dit "tiens, plutôt que me payer une bonne, je vais me remarier et comme ça, j'en aurai une gratuite". Enfin, je crois pas, même si elle a eu cette fonction (parce qu'on ne peut guère se dire ça, si ?).
[EDIT : je viens de me rendre compte, après relecture de ton message, que cette partie est légèrement HS, desolée. Mon ami est un peu comme le tien, point de vue ménage et à part ne jamais emménager ensemble, je ne vois pas comment éviter ce problème, qui me semble insoluble : même si on se met d'accord sur un compromis, il ne satisfera vraiment personne et sera source de tensions. Il n'est pas plus légitime que l'un ou l'autre cède mais il me semble que c'est le conjoint le plus propre qui a le rôle le plus difficile (bon, je manque d'objectivité) : avoir le choix de vivre dans la crasse OU de harceler son conjoint pour qu'il fasse sa part OU tout faire me paraît moyen.
Comment font les couples homosexuels ? Est-ce que la même question se pose pour une colocation dans des termes semblables ?]
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@Trigger : tu as raison.
Et je me dis que cette mentalité est bien ancrée encore aujourd'hui : mon ami sait démonter-remonter son pc à l'aise et pourtant, il semble penser que je suis douée d'une affinité particulière avec les machines à laver puisqu'il me demande toujours comment on s'en sert quand il se retrouve confronté à ces machines honteusement sophistiquées.
[mais du coup on fait comment ?]