Je m'en veux de penser ça mais...

[Ziggie]

@adita j'ai pas du voir les confessions intimes sur ces sujets ou j'ai du m'empêcher d'intervenir pour ne pas froisser la morale mais mon impression n'est pas tenue au sujet du handicap, plutôt au ton ressenti.
Qui n'est pas le même pour tout le monde, je le conçois moi

 

[Cici22]

@pikalovescoke : Désolée de te répondre tardivement !
Tu dis ne pas vouloir être indépendante, ne pas être en mesure de le faire, mais tu parles avec ta vision actuelle, à travers le "prisme" d'étudiante d'une part, et celui plus subjectif qui a trait à tes peurs propres, ton incertitude massive, bref tout ce qui t'empêche d'avoir confiance en toi aujourd'hui. Je pense qu'une fois que tu seras sur ta voie, que ce que tu feras te passionnera, tu verras les choses bien différemment, et tu seras bien plus disposée à faire preuve d'initiative. Puis, à défaut d'être totalement indépendante, il y a des solutions qui existent, par exemple, tu peux te mettre en relation directe avec des vétérinaires qui seraient à même de te recommander, tu ne serais pas tout à fait dans la démarche active, mais tu pourrais avoir une activité qui roule un minimum (après, il faut être bien consciente que ça ne peut pas suffire, mais c'est toujours ça) !
Ah, et si tu constates au fil de tes recherches que ça ne se fait pas franchement, ne prend pas peur surtout, dis-toi qu'au contraire tu tiens un bon filon qui peut en intéresser plus d'un de professionnels du monde de l'équitation !

 

[madmoizelle N]

Ce que je trouve infiniment triste dans ces échanges (au delà des souffrances liées au handicap bien entendu) c'est qu'on est face à des jeunes filles qui ont tellement assimilé qu'elles vont en chier que 1400€ ça les fait presque bander. Je ne juge pas, je trouve ça juste assez dingue parce que ça n'a pas l'air de vous rendre heureuse de gagner ce genre de salaire, ça pue la résignation et ça dit beaucoup de choses de nos sociétés.
@IseriaQueen27 Tu n'envisages pas du tout le travail comme une source de satisfaction en dehors de l'argent ? C'est une vraie question, je ne juge absolument pas. Je m'interroge vraiment sur le fait qu'on assimile travail, argent et souffrance.

 

[Pinceau_]

@madmoizelle N
Je me permets de te répondre sur l'assimilation travail/souffrance surtout : pour ma part, je fais une nette distinction entre le travail salarié que je fais parce que j'ai besoin d'argent (mais qui ne m'intéresse pas ni ne m'épanouis), et le travail que je fais pour moi-même (j'essaie de monter mon affaire, passer des heures à faire un truc qui du coup pour l'instant n'est pas payé ne va pas me déranger puisque je le fais pour moi, je sais pourquoi je le fais, et je trouve que ça a un sens).
Mon job salarié actuel me prend la tête à un point inimaginable, ce que je fais n'a pas de sens, c'est débile, frustrant, aliénant, il n'y a pas d'évolution... Et vu mon caractère, aujourd'hui je pense que n'importe quel job salarié me ferait chier car j'ai du mal à me dire que je vais bosser "pour quelqu'un d'autre". Je préfère m'investir à fond dans mes projets (en espérant qu'un jour ça me rapporte des sous quand même ).

En fait je ne comprends pas l'intérêt de faire un travail qui ne nous convient pas. Malheureusement, c'est le cas de beaucoup de personnes et quelque part, je ne trouve pas ça bien : on n'a qu'une vie, ça me fait chier de passer 6h par jour à faire quelque chose qui ne me plaît pas.

 

[Loupit]

Désolé de vous couper sur la discussion avec l'autre mais ces derniers temps je m'en veux de penser un truc.

A la rentrée avec mon copain on a décidé qu'on allait vivre la moitié de la semaine ensemble (je suis en fauteuil roulant et j'ai pas envie que mon handicap lui pèse trop). Lui il est super heureux, un peu en mode : on sera tous les deux ça va être trop bien. Je m'en veux de penser ça, mais je me dis que ça va mal se passer, qu'il va se rendre compte que c'est compliqué avec le fauteuil, et qu'au final on va rompre à cause de ça.
Du coup j'ai du mal à partager son bonheur à cause de cette angoisse énorme. (je savais pas trop en qui en parler et ou le dire et comment le dire sans passer pour une égoïste)

 

[Pinceau_]

@Loupit
Déjà, tu peux lui en parler, lui dire que ça t'angoisse car tu as peur qu'il ne se rende pas compte des difficultés quotidiennes auxquelles il devra s'adapter.
Mais : il est avec toi en toute connaissance de cause, il se doute bien que ton quotidien n'est pas le même que le sien, s'il est heureux de vivre "à mi-temps" avec toi, c'est aussi probablement car il est heureux de partager encore plus ta vie, de pouvoir t'aider si besoin, de "s'occuper de toi" comme tout couple le fait au quotidien. C'est de toutes façons un gros changement que de s'installer avec quelqu'un et il faudra sûrement un peu de temps pour que chacun d'entre vous prenne ses marques, mais dans le fond si vous vous aimez et que vous voulez tous les deux vivre ensemble, vous saurez faire fonctionner cette vie à deux !

Mais surtout parles-en avec lui, vraiment ça aide énormément de partager ses angoisses et d'être deux pour trouver une solution.

 

[Loupit]

@Pinceau_
Merci de ton message
Je lui en ai parlé et lui n'est pas inquiet du tout. Pour lui ça va bien se passer

 

[Moonshade]

@Loupit : mais...pourquoi tu pense ça ? Ca fait combien de temps que vous êtes ensemble ? Si ça fait un moment, je pense qu'il réalise bien les contraintes que ça pose d'être en fauteuil... Il va pas d'un coup faire machine arrière, enfin je pense pas...A mon avis quand on se met avec quelqu'un en fauteuil on réfléchit peut être davantage avant de se mettre avec la personne mais plus tellement après. Si il t'aime il n'y a pas de raison que ça change juste parce que vous vivez ensemble une partie de la semaine !
Hésite pas si tu veux en parler en MP si ça peut peut-être t'apaiser un peu

 

[Loupit]

@Moonshade
ça va faire 6 mois. En fait il venait souvent dormir chez moi mais j'avais des auxiliaires de vie toujours présentes (dans la pièce à côté mais il y avait quelqu'un). En mai, j'ai eu des problèmes avec mes auxiliaires de vie donc pendant quelques jours la nuit elles étaient absentes. Du coup ça impose qu'il m'aide pour passer du fauteuil aux toilettes, et la même pour passer dans le lit. Lui ça ne l'a pas gêné et il a proposé ça pour la rentrée car dans sa tête c'est : on ne sera que tous les deux tranquilles.
Par habitude à cause de mon handicap je vois le côté : il va devoir m'aider plus car il n'y aura pas les auxiliaires.

Je pense qu'il réalise complètement les contraintes. Et je pense que ça me fait peur car c'est ce qui a fait partir mon ex (quand il s'est rendu compte du poids de l'handicap au quotidien (+ des histoires avec son pote mais ça c'est une autre histoire)).
Je lui en ai un peu parler. Pour lui ça s'est super bien passé en mai, il n'y a pas de raison que ça change en septembre et ça ne le gêne pas de m'aider (au contraire il se sent utile alors que j'ai tendance à être un peu indépendante dès que je le peux).

 

[jusdepomme]

Je m'en veux de penser ça mais je ne comprend pas pourquoi ma demi-soeur et mon demi-frère sont autant affectée par la mort de leur grand mère, ok c'était leur grand mère mais c'était surtout une parfaite con*asse qui les a totalement renié ... J'ai toujours eu du mal avec cette idéalisation des morts, après j'ai jamais vécu de drame comme ça donc c'est peut être pour ça

 

[Moonshade]

@Loupit : je comprend mieux... Mr Moonshade fait ses transferts seuls donc c'est différent de ce côté là. mais je pense sincèrement que si ce n'était pas le cas, ça ne me gênerait pas de l'aider à les faire quotidiennement (sauf que j'ai des bras de poulet..). En tout cas, ton copain a déjà eu l'expérience de passer du temps seuls chez toi tous les deux donc il a pu voir comment ça se passait. En plus il a l'air plutot enthousiaste C'est bien que tu lui aie parlé de ton stress et qu'il te rassure détends toi, je suis sure que ça va bien se passer.

 

[Loupit]

@Moonshade merci !!! ça me rassure d'avoir un peu l'avis de l'autre côté