Je m'en veux de penser ça mais...

[PetitePaille]

@celacanto

J’espère qu il aura un diagnostic rapide

@Rocksteady

Peut être aussi que la prépa et l’école était un but en soi : se prouver qu’on peut être meilleur que les autres et intégrer une bonne école et qu’une fois ce but terminé, ils se retrouvent sans trop savoir quoi faire ?

Pour l’histoire du boulot « inutile », je pense qu’il est possible avec un bagage d’ingénieur de trouver quelque chose de plus concret.
Par exemple : travailler dans une startup en santé plutôt que dans une très grosse boîte avec trois tonnes de procédures.
Du coup je suis pas sure que ce soit ça forcément le problème.

Je pense qu’ils étaient bons à l’école, qu’ils avaient comme but premier de rentrer dans une bonne école d’ingénieur mais qu’avant ça ils ne s’étaient pas vraiment questionnés sur ce qu’ils voudraient faire plus tard. Ils ont juste choisi une voie prestigieuse qui leur ouvrirait des portes car ils en avaient les capacités. Et après tu te retrouves sur le tard à te questionner sur ce qui te plairait.

 

[Membre supprimé 334599]

@Rocksteady bon j'arrive un peu tard, mais mon conjoint c'est cela. Très bon à l'école, INSA Lyon, et il a 30 ans l est ingénieur qualité aéronautique.. et il s'ennuie, trouve son travail absurde, surtout depuis que la direction à changé son poste en lui donnant 35 sous traitants mais en divisant son travail.. et ne va pas au travail de gaieté de cœur. et il se plaint des conversations ineptes de ses collègues, voir sexiste (a base de "celle la je la b ai serai bien), alors que lui est passionné par les vraies conversations profondes et intellectuelles.
Il continue, car son but est de devenir frugaliste, mais pour ca il faut gagner de l'argent, et le placer intelligemment.
mais oui, il y a une vraie remise en questions que le COVID a mis en avant via le télétravail, la mise en pause et le temps de la réflexion

 

[Sylvane]

@Rocksteady et celles qui ont répondu
Je trouve que le gros problème de l’orientation en général, c’est en effet le côté « tu es bon donc fais médecine ou prépa ingénieur ». Mais aussi qu’on oriente beaucoup selon les matières qu’on aime. J’aimais la biologie, j’ai fait une prépa en bio (avec quand même en vue une école et un métier bien précis). Sauf que rien ne prépare à la réalité des métiers de façon générale. Ce n’est pas parce qu’on aime les maths qu’on aimera être expert comptable, pareil avec physique / ingénieur, biologie/médecin etc. Et même pour les métiers plus manuels, ce n’est pas parce que tu aimes cuisiner que tu aimeras travailler dans une resto etc.
On devrait plus orienter par caractère. Finalement la matière ne compte plus trop je trouve quand on est dans le monde du travail. Ça va plutôt être : mon équipe est-elle sympa ? (critère numéro 1 maintenant pour moi, je préfère faire le boulot le plus chiant du monde si mes collègue sont sympas que l’inverse) Est-ce que j’aime prendre des initiatives ou pas? Est-ce que j’accepte facilement les ordres? Est-ce que j’aime diriger? Est-ce j’aime le contact client ou pas? Est-ce que je ne veux surtout pas être devant un ordi? Est-ce que j’ai besoin que mon métier soit en accord avec des valeurs éthiques, environnementales e? Est-ce que je veux être salarié ou indépendant? Etc etc.
Tout ça est finalement beaucoup plus pertinent pour évaluer si on va aimer son métier ou pas, plutôt que « j’aime la physique-chimie alors je fais ingénieur généraliste ». Malheureusement on n’en est pas là du tout…

Moi perso je regrette d’être entrée au niveau ingénieur dans mon cursus car en réalité les postes de techniciens sont beaucoup plus sympas (moins de pression, plus de terrain etc). Après si ça se trouve si j’étais technicienne je regretterais de ne pas être ingénieure…
Et dans mon caractère, je pense a posteriori que le métier de médecin ou sage-femme m’aurait beaucoup plus correspondu = on répond à un besoin immédiat (en tout cas dans la plupart des postes, hors direction etc). Alors que là je me retrouve à faire des projets sur 3 ans, que je trouve plus ou moins pertinents, car 3-4 personnes ont décidé que j’allais bosser sur ça. Et en plus je dois travailler en « mode projet » et donc aller convaincre mes collègues (qui croulent aussi sous le boulot et qui trouvent parfois mon projet nul) qu’ils doivent participer à mon truc. Alors que clairement je ne suis pas quelqu’un qui prend beaucoup d’initiatives, je préférerais largement un poste de soutien où on viendrait me chercher, parfois en rush, pour une tâche, un conseil… plutôt que là où je dois sans arrêt solliciter les autres.
Breef j’avoue faire partie des ingénieurs qui se posent des questions. Mais je suis aussi très lucide et je sais que je ne supporterais pas un boulot non salarié par exemple (car j’ai été longtemps en CDD et plusieurs fois au chômage et j’avais beaucoup de mal à avancer sur le plan perso dans ces moments-là). Donc ça m’étonnerais que je me reconvertisse. Sauf peut-être dans l’enseignement car justement il y a un concours, et que le métier me plairait je pense, malgré les difficultés qu’on y rencontre aussi, mais qui sont peut-être plus faciles à accepter quand on a déjà vécu autre chose avant.

Désolée pour le pavé

 

[Rocksteady]

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[PetitePaille]

@Sylvane

Je ne suis pas totalement d'accord, c'est en effet une erreur de voir que le côté "matières" mais je pense que c'est une erreur aussi de ne regarder que l'aspect "forme" du métier (je parle des questions que tu posais, je ne sais pas trop comment le formuler) et de ne pas penser au fond.

Par exemple tu dis que médecine aurait pu te plaire parce que ça répond à un besoin immédiat. Peut être mais il faut aussi aimer étudier tout le fonctionnement du corps humain un minimum
Ou autre exemple : ce n'est pas parce qu'on aimerait travailler à son compte et être chef d'entreprise qu'on va aimer la compta et le droit social assez pour devenir expert comptable.
Il faut pas forcément raisonner en terme de matières du lycée mais c'est important quand même de regarder quelles sont les connaissances à avoir dans les futurs boulots qu'on voudrait faire.

 

[Sylvane]

@PetitePaille
Bien sûr qu’il est important d’acquérir les connaissances nécessaires pour tel ou tel métier. Le problème c’est justement qu’on raisonne énormément par matière du lycée (alors qu’en plus dès que tu passes au niveau au-dessus tu te rends compte que plein de matières s’interconnectent : à un certain niveau la biologie ça devient des maths et de la chimie… donc si tu as choisi la biologie car tu n’aimais pas les maths, c’est loupé).
Mais quand on est « bon élève » et qu’on aime apprendre, il y a des chances pour qu’on puisse relativement facilement s’adapter. Bien sûr il vaut mieux éviter un métier basé sur un sujet qu’on n’apprécie pas du tout ou qu’on a vraiment du mal à comprendre, ça on est d’accord !

 

[noem998]

Je vous lis et je me dis que le gap year est une nécessité. Genre on dit apres votre bac vous avez droit a une année blanche ( reste a voir comment financer cela). Je suis tellement un bébé à mon age..

 

[pikalovescoke]

@Patacha

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@Rocksteady

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Je pense qu'on devrait surtout sortir de cette idée "il faut faire des études supérieures, peu importe lesquelles". C'est vrai qu'à l'époque de nos parents, peu importe le diplôme, avoir été à l'université était quelque chose de valorisable sur le marché du travail (cf mon père master en géographie qui est... courtier en assurance). A force, on fait tous des études "parce qu'il faut bien" sauf que faire des études pour faire des études, ça ne mène pas très loin.

Ceci dit, bien que les études de psy ne mènent pas bien loin, je ne vois pas ce que j'aurais pu faire d'autres. Tout ce qui est commercial, je ne supporte pas ça, les études de boulot planplan mais qui engagent (comme ce qui est RH, gestion...), je n'aurais pas su m'y investir car ce ne sont vraiment pas des matières intéressantes à étudier....

J'aurais juste du m'acheter une caméra et me lancer dans les réseaux en fait

 

[Patacha]

@pikalovescoke Merci pour ta réponse Je suppose que oui statistiquement les secondes carrières doivent être négligeables dans les amphis face aux vagues d'étudiants post-bac qui arrivent chaque année et que les gens privilégient des formations courtes pas trop contraignantes.

@Rocksteady

Spoiler: mon maigre entourage

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[Mamy_Plug]

Pour moi le prêt étudiant est forcément une mauvaise idée, même les personnes qui contractent pour les écoles de commerce se retrouvent le bec dans l'eau une fois confrontés aux dures lois du marché du travail, finalement tu galères à trouver, comme les autres, tu te tapes un salaire bien en deçà de ce que te vendent les profs / les écoles, et tu commences ta vie endetté !

Je pense que tout le monde est d'accord sur ça, mais hélas, il ne faut pas oublier qu'on tend de plus en plus à un système à l'américaine, et qu'il est de plus en plus impossible de ne pas avoir de frais lors de ses études (Je remercie mes parents de m'avoir évité le prêt, mais malgré tout, j'en ai bien chié pour payer le reste, et j'ai pas eu des études très reposantes, j'avais qu'une hâte : finir mes études, et aujourd'hui, même si je galère en ce moment, j'ai aucun regret d'avoir enfin fini mes études).
Sans compter que les études, c'est vraiment entrain de devenir un truc de riches...

En fait on est bien dans ce système capitaliste jusqu'à l'os. On le sait, les écoles et leurs prix, ça veut plus rien dire, et pas mal d'écoles ont perdu de leur prestige avec le temps. Hélas, ça, on ne le sait pas du tout, parce que ces écoles qui coûtent chères/qui ont un ancien prestige, bah leur but c'est d'avoir pas mal de fric...

Spoiler

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Et je refais la pub de ce merveilleux bouquin, mais n'hésitez pas à lire Bullshit jobs, ça explique pas mal ce que je lis sur l'aspect ennui lié au travail (Tout poste confondu) (Oui j'adore ce livre c'est ma petite bible)

 

[Membre supprimé 360590]

@pikalovescoke
Je me demande si c'est très différent entre France et Belgique.
Ma petite cousine est en psycho. 20 heures de cours semaine et bien 15 en plus (bibliothèque, réunion de devoirs communs si j'ai compris).
Elle me disait que maintenant la sélection était très forte (environ 1500 demandes pour 30 places) et qu'il fallait essayer d'avoir un bon 17 de moyenne en licence.
Depuis petite, c'est l'élève de rêve et elle a toujours travaillé plus que la moyenne alors qu'elle a de bonnes facilités. Jamais elle n'a parlé de la psycho comme d'un cursus facile à partir du moment où on veut assurer sa place en master Si j'ai compris, ceux qui n'ont pas de place vont vers les sciences de l'éducation avec leur licence, les concours.
En plus, elle panique car il est question d'une plateforme mastersup (la pauvre va repasser par parcoursup) et dans les tuyaux on parle de passer le cursus à 8 ans.

Édit: moi j'avais la vision d'un parcours de faignant avant qu'elle en parle. Comme lettres mais en plus cool (pas taper, on m'a aussi expliqué pour les lettr s )

 

[pikalovescoke]

@pikalovescoke ce serait bien que les personnes qui font ce choix par dépit soient informées de tout ça quand même... Si c'est intéressant et pas trop dur, pour autant si c'est pour faire au final un boulot qu'on aurait pu faire sans étude, autant ne pas perdre de temps, enfin c'est comme ça que je réfléchirais si je passais le bac aujourd'hui. Il faut vraiment arrêter de sacraliser les diplômes, ça veut plus rien dire.

On est totalement d'accord. Ceci dit, à 18 ans, on est encore plein d'optimisme donc on m'aurait dit "ça, y a pas de boulot", j'aurais dit "mais si mais si" et j'aurais rien écouté, je pense.

Bon après, faire des études, même si c'est pas pour être super bien payé à la fin, c'est quand même très intéressant en terme de connaissances et de compétences apprises (connaissances et compétences qui seront intéressantes dans pas mal de jobs, surtout "de bureau"). Bon, c'est facile à dire dans un pays où il n'y a pas besoin de partir du domicile familiale pour faire des études (et donc pas besoin de travailler en même temps non plus, car pas de loyer ni de nourriture à payer). Faire des études n'a clairement pas été une effort pour moi ni du temps perdu (rien que pour le fait qu'à mon boulot je peux rabattre le caquet à ma patronne car grâce à mes études je connais bien plus la maladie dont traite l'asso où je travaille qu'elle... ça n'a pas de pris ).

Finalement, certains font une année sabatique, moi j'ai fait 5 ans où j'apprenais des trucs et me faisait des amis, c'était cool aussi. Je suis pas sûre que j'aurais été assez mature pour me lancer sur le marché de l'emploi à 18 ans. Et 5 années de non responsabilité/ non vie d'adulte en plus, c'était un bonus sympa.

Mais clairement, faire des études longues (université c'est 5 ans minimum quand même) en espérant être mieux payé plus tard, c'est bof. Vaut mieux faire une formation du Forem (= Pôle emploi) en employé administratif ou agent d'accueil, c'est plus court

@Tu as raison. De ce que tu me racontes, c'est quand même bien différent. Sur les 3premières années, c'était littéralement 20h de cours magistral et quasi pas de devoir. Il fallait étudier avant les examens de fin de quadrimestre, là, ça pouvait prendre du temps selon les personnes (pour ma part, j'ai toujours été le genre de personne qui retient les cours sans effort et je suis contente avec 12/20 donc ça n'a pas été beaucoup de boulot, les examens, pour moi).

En Master, c'est un peu plus de travail dans le sens où on doit faire 2x375h de stage non rémunéré, avec études de cas à la clé (mais dans ma spécialisation, on nous fournissait les stages, il n'y avait même pas besoin de chercher), un peu plus de travaux de groupe et puis le mémoire. Mais en contrepartie, il n'y a quasi pas de cours.

C'est pas non plus la playa del sol niveau étude, mais, par rapport à d'autres études, ça a une représentation d'étude un peu "cool" (aussi car ce ne sont pas des études où on doit apprendre des livres entiers par coeur, où on doit être capables de faire des maths super compliqués... Bon faut pas être nulle en biologie par contre car, dans ma fac, c'était trèèèèès poussé niveau biologie)

On a des sélections nulle part (en fait, une fois que tu t'es inscrit en bac1, inscriptions accessibles à tous sans sélection non plus, tu passes juste tes examens pour passer à l'année supérieure, jusqu'en fin de master 2).
Mais au niveau sélection, c'est pareil dans tous le système belge, peu importe ce que tu étudies (tu as juste 2-3 filières type médecine et ingénieur où il y a un examen de sélection avant de rentrer en 1ere année). Que tu aies 10/20 ou 20/20 de moyenne, ça ne change rien du tout dans la plupart des filières. Et c'est ça qui fait la grosse différence entre les études supérieures françaises et belges (et pourquoi les français viennent en Belgique. D'ailleurs, il y a des filières en Belgique où les français doivent passer une sélection et pas les belges car il y a trop de français ).

Mais vraiment, de mon point de vue, les études sup en France d'une manière général, c'est la grand route vers la dépression et l'anxiété entre les sélections, la quasi obligation de devoir prendre un appart et être indépendant...