Jicky
Le communisme/socialisme, c'est vaste. Quand on parle d'abolition de la propriété privée dans le communisme, ça vise les moyens de production : rendre aux travailleurs leur instrument de travail, une émancipation réelle de ces derniers. C'est plus juste. Au-delà du productivisme exacerbé, il y a l'aspect humain, il faut voir comment ça se passe du côté des usines et les conséquences désastreuses pour les travailleurs (et ce que la "cadence" leur coûte en matière de santé physique mais aussi et surtout psychologique). C'est sûr, le capitalisme, c'est une bonne chose si on ne pense qu'à rentabiliser et ajouter de la valeur, toujours plus de valeur... mais d'un point de vue humain, c'est désastreux. Pour nous, pour les travailleurs dans les pays sous-développés qui ne bénéficient pas des mêmes droits que nous (droits qu'on est en train de perdre).
Ensuite, pour ma part, je suis plutôt sensible au thème de la décroissance, ça peut être un bon point de départ (la surconsommation m'exaspère). Tout ce qu'on a, on l'a parce que des gens vendent leur force de travail pour. Ta voiture, tu l'as parce que des mecs bossent dessus et se ruinent la santé pour la fabriquer, les fringues pareil (si ça ne tenait qu'à moi, j'achèterais des vêtements faits dans des conditions de travail décentes, mais je suis prise au piège, je n'ai pas les moyens d'acheter des vêtements fabriqués ici). Si je le pouvais, j'achèterais à des artisans etc., je ne peux pas. Donc oui, le capitalisme on le subit à tous les niveaux. Je préférerais peu consommer et être sûre que les gens qui en sont les véritables fabricants soient justement rétribués...
Les objets qu'on a, ils continueraient d'exister, d'être fabriqués dans une société post-capitaliste.
Le capitalisme a participé à une petite amélioration des conditions de vie (sur le plan matériel parce que sur le plan humain, c'est parce que des gens se sont battus pour obtenir des droits : les congés payés, les retraites, la sécurité sociale, on les doit aux socialistes/anar/communistes... il ne faut pas l'oublier) mais qu'en est-il aujourd'hui ? Il est à bout de souffle, pris dans ses contradictions et c'est nous qui trinquons (baisse du coût du travail, flexibilité de l'emploi, baisse du niveau de vie etc.). Ça, c'est au niveau de l'emploi.
On peut aussi parler de la logique capitaliste dans l'éducation (où on met les écoles en compétition au détriment de l'"instruction", les universités sont devenues des "usines" : on détruit des filières sociales parce que trop peu rentables et on fixe des orientations "idéologiques", notamment pour ce qui est des grandes écoles, des écoles de commerce etc.), la santé, la recherche...
Je rejoins
Shield, tu défends une doctrine mais ça ne veut pas dire qu'il n'existe pas d'autres solutions viables (ce n'est pas contre toi, je t'apprécie) et qu'on ne tient pas compte des enjeux, des réalités économiques et sociales etc.
Puis les contradictions, on en a toutes. Je suis sensible au féminisme et pourtant, il m'arrive de tenir des discours qui vont à l'encontre de cette pensée, parce que j'ai intériorisé malgré moi le discours dominant, j'en suis consciente. Ça ne m'empêche pas d'être contre le patriarcat etc. Il y a du chemin à faire, c'est tout. Et c'est pareil pour le capitalisme.