@Sassegra J'y vois une différence aussi. L'agneau, même si tu le laisses pourrir, aura été tué à des fins majoritairement alimentaires. Il y a un but autre que le fait de le tuer. Le traitement que tu en fais en tant que consommateur vient postérieurement, il se rapporte plutôt au cadavre de l'agneau qu'au fait de tuer l'agneau ou non.
Après, je ne dis pas qu'il faut forcément hiérarchiser ces morts. Juste qu'il y a clairement des différences entre les deux, elles ne sont pas faites dans le même but, et je trouve qu'il est malgré tout plus louable de tuer un agneau pour le manger que de tuer des chatons pour... les tuer.
C'est ce qui fait que mon père déteste les chats, d'ailleurs. Ils tuent souvent les oiseaux pour les tuer, ce qu'il trouve extrêmement cruel, puisqu'il n'y a pas cette dimension de survie derrière.
@-Soualo- Je suis d'accord pour dire que la conception de se nourrir pour survivre à évoluer, et qu'il y a une nécessité moins portée sur certains aliments qu'avant. Ce qui rend tout de même plus grave, pour moi, de tuer un animal juste pour le tuer que de le tuer pour le manger. D'ailleurs, quand tu le manges, même si tu aurais pu trouver des aliments substituts, tu places la consommation de cet animal dans le cadre d'un repas que tu aurais malgré tout dû avoir. Bien sûr, le fait que ce que tu manges puisse être remplacé par quelque chose qui ne cause pas la mort directe d'un animal est clairement à prendre en compte, mais cela n'empêche pas qu'il y a une différence typologique nette entre tuer pour tuer et tuer pour manger.
Quant à se placer du point de vue de l'animal... Je pense que ce serait réduire sa mort à uniquement l'un de ses aspects, puisque le point de vue de la personne qui le tue (et notamment ses raisons) me semble être quelque chose d'important à prendre en compte. Toute la cruauté de l'acte est évincée, alors qu'il me semble indispensable de la juger également, afin de ne pas banaliser ce genre d'actes...
En outre, c'est dangereux de se baser uniquement du point de vue de l'animal, parce qu'on peut très bien se dire que comme l'animal est mort... bah c'est pas grave, il n'est plus là pour se plaindre. Je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire, du moins, si j'arrive à mettre en avant les limites d'une considération unilatérale de la situation... ?
D'ailleurs, je ne dis pas "tuer un agneau, c'est cool". Je dis surtout que tuer un chaton pour le tuer, c'est "encore moins cool" que de tuer un agneau pour le manger. Moralement, en tout cas. Ce qui ne fait pas que la vie du chaton est plus importante que celle de l'agneau, attention. C'est clairement les raisons derrière l'acte qui me font voir une différence.