@Khyra je pense que le mieux avant de s'y mettre c'est de lire un peu de theorie pour bien comprendre ce qu'est la méditation mais aussi ce qu'elle n'est pas et ce qu'on peut en attendre ( les bouquins de Christophe André sont assez éclairants et pédagogiques à cet égard). C'est sûr que si tu lances direct une séance en suivant les instructions pas à pas sans trop savoir de quoi il retourne, tu vas avoir le sentiment de perdre ton temps. Perso je m'y suis mise parce que je suis régulièrement engluée dans les pensées, les émotions, les angoisses et les ruminations et que je ne sais pas toujours à quoi me fier dans tout ça (qu'est-ce-qui est juste? Qu'est-ce-qui est fondé?). Du coup, comprendre à quel point le mental peut être envahissant, déconnecté de la réalité et sur quels sentiers hyper tortueux il peut m'emmener, ça a été une révélation et ça m'a ouvert la voie vers une tout autre approche de mes dialogues intérieurs. L'autre chose qui a changé dans ma vie depuis que j'ai testé la méditation, c'est que je suis plus attentive à mes sensations, je connais mieux mon corps et je me respecte plus à ce niveau-la. Par exemple ça m'arrive d'être gourmande, mais par rapport à avant je mange beaucoup moins sans faim parce que je sens le stade où ça deviendra inconfortable d'avoir trop mangé. J'ai aussi réalisé que je contractais inconsciemment certains muscles en éprouvant certaines émotions et j'apprends à les identifier et à les détendre.
Je ne pratique pas régulièrement la méditation, mais le peu que j'ai fait m'a aidée à comprendre plein de choses qui me servent toujours des mois, voire des années après. Donc si tu sens que ça pourrait t'aider, je ne peux que t'encourager à persévérer.
@skippy01 c'est pas si contradictoire, à condition de s'approprier les idées derrière. Les émotions négatives peuvent naître d'un refus de la réalité, un rejet de ce qui «est» et sur lequel on n'a pas le contrôle. Ex : je suis en colère parce que mon train est en retard et que je dois attendre pour rentrer chez moi. Je peux entretenir ma frustration en me focalisant sur le retard du train, le fait que je suis fatiguée, que je dois attendre dans le froid alors que jpp, «pourquoi ça m'arrive à chaque fois que je prends le train? Déjà que j'ai passé une journée pourrie, là c'est le pompon sur la Garonne!!! C'est trop injuste, la SNCF c'est de la merde, tout part à vau-l'eau dans ce pays...» et je me retrouve à tempêter intérieurement et à cultiver des émotions hyper agréables (non) alors que...ça ne changera rien à la situation. Donc la solution ça peut être de se détacher de tout ça, de se decentrer de son petit nombril (parce que ce genre de monologue est extrêmement auto-centré comme en atteste le nombre de «je», et de «moi») et d'accepter que c'est comme ça. Si le train n'arrive pas à l'heure c'est pas contre moi, personne n'a aucune prise la-dessus et c'est pareil pour tout le monde. On peut être dépité par certaines choses, mais au delà d'un certain seuil le depit s'auto-entretient et prend des proportions qui ne sont plus que de notre fait parce qu'on laisse notre esprit en boucle là dessus. Quand c'est comme ça on n'est plus dans une pensée créative qui permet de considérer la situation sous un autre angle et de trouver des solutions ou de relativiser. On est juste dans un petit délire stérile et auto-centré à en vouloir à la terre entière et à lutter contre le vent. Après c'est pas grave en soi (sauf en cas d'ego hypertrophié), mais c'est juste bien de savoir que d'autres voies sont possibles et qu'on peut choisir d'appréhender les contraintes du quotidien différemment.
S'agissant de l'accueil des émotions, c'est une façon de les gérer quand elles sont deja là (quand t'as pas réussi à juguler ta frustration, que t'as appris une mauvaise nouvelle, que tu stresses par anticipation etc.). Quelque part c'est le même principe que le coup du train : c'est pas la peine de lutter, de rejeter ou de maîtriser à tout prix ces émotions. Ça sert à rien de les juger ni de les éluder, elles vont pas te tuer, donc tu peux les laisser te traverser en prenant une posture d'observation (qu'est-ce-que je ressens? Comment ça se manifeste dans mon corps? À quels endroits se logent ces émotions? Par quelles sensations je peux les identifier? Comment elles évoluent? Etc.).
Je dis pas que cet apprentissage est facile ni qu'il est définitivement acquis. Ça demande beaucoup de temps et de patience (surtout quand on a un mental très très bavard). Mais une fois qu'on comprend certaines choses, sincèrement ça change la vie.