@Neyane Je préfère ne pas dire les pays exacts mais entre les 2 où j’ai eu du mal (que je connaissais déjà pour y avoir fait plusieurs séjours avant et avoir eu de bonnes impressions) et celui où j’habite maintenant, ce sont 3 cultures complètement différentes.
Je peux par contre dire des choses avec lesquelles j’avais du mal.
Dans un des pays, je trouvais les gens très négatifs et parfois même aigris mais complètement opposés à faire quoi que ce soit pour changer les choses parce que "ça sert à rien". Ils étaient très apathiques pour tout ce qui était changement social ou politique (ce qui pouvait se comprendre vu l'histoire du pays mais c'était très pesant pour moi car le climat politique était vraiment pas top pour dire les choses de manière polie). Et vraiment, ce qui me pesait c'était pas qu'ils avaient peur ou quoi, non ils ne sentaient pas responsables ou concernés pour quoi que ce soit de problématique dans leur pays de ce qu'ils me renvoyaient.
A côté de ça, ils étaient aussi très crédules pour toutes sortes de théories du complot, ce qui me gavait vraiment.
A l'endroit où j'habitais, la vibe était assez molle aussi, yavait pas vraiment de bouillonnement culturel, les gens avaient une vie très planplan qui ne me correspondait pas (genre objectif avoir un boulot respectable, se marier tôt et avoir des gosses, pas d'autres ambitions dans la vie). Pour le coup, ça aurait été très différent dans une plus grosse ville du pays et j'allais souvent à la capitale pour retrouver de l'énergie, mais d'autres choses venaient du pays.
Le truc aussi c'est que les gens étaient à la fois très négatifs sur leur pays et hyper patriote (ça rappelle un peu les Français quelque part
), donc ils auraient pu être hyper choqués si j'avais partagé certains des trucs que je pensais. D'ailleurs, j'avais vraiment offensé des gens sur un truc assez anodin que j'avais une fois où j'avais pas assez "reconnu" la gloire du pays sur un sujet, ce qui faisait d'ailleurs partie des trucs chiants dans le pays.
Dans le 2e pays, le truc qui me pesait le plus c'était le manque de stimulations intellectuelles et le sentiment de tourner en rond. Les gens avaient pas du tout le même intérêt pour la culture, la politique, etc. que moi, et quand des gens du pays s'y intéressaient, ils étaient souvent soit hyper arrogants à se penser au-dessus de la masse, soit limite extrémiste. Bon, après, je m'étais rapprochée de gens investis plus positivement dans les causes sociales, mais ça me paraissait pas très représentatif du pays en général.
On retrouvait toujours les mêmes personnes partout, les gens s'espionnaient les uns les autres et racontaient des potins sur tout le monde, bref c'était vraiment un horizon très limité et ça me pesait beaucoup.
Franchement, beaucoup de ces choses, je ne les aurais pas dites aux gens du pays car je pense que ça aurait pu peiner les gens ouverts d'esprit et offenser ceux qui ne me comprenaient pas. Donc à la limite, je pouvais dire à une pote militante politique que je trouvais ces compatriotes passifs, mais je l'aurais pas dit à une meuf quelconque.
Après ces deux pays, je les appréciais déjà avant et je pense que c'est aussi que j'étais vraiment investie à un certain niveau dans la culture du pays pour avoir vécu les choses comme ça, et ça fait que je me suis quand même attachée à ces pays, et après les avoir quittés, ça m'a donné un break et j'ai pu les considérer à nouveau avec affection.
Dans mon pays actuel, c'est plus positif car je pense que je me sens plus en phase avec certains aspects de la culture. Je me permets de donner mon avis sur certaines choses à des gens du pays quand je les connais assez pour savoir que soit ils vont pas le prendre mal, soit ils sont carrément les premiers à s'en plaindre
Je dis même régulièrement que certaines choses sont mieux en France, notamment pour tout ce qui est des avantages sociaux car pour moi c'est plus politique que personnel, et d'ailleurs parfois ils aiment que je dise ça car ça apporte de l'eau à leur moulin de râlerie si c'est moins bien chez eux. Dans le pays où je suis, râler est quand même parfois un peu un lien social comme en France donc si je le fais de manière bienveillante, ça passe hyper bien.
Par contre, ya des trucs que je ne dirais jamais aux gens du pays. Par exemple, je trouve les mecs globalement moches et que les gens n'ont aucun style, bah ça je le garde pour mes séances bitchage entre filles étrangères
Il y a un truc aussi dont je suis pas fan, c'est le fait que là aussi, une grosse partie des gens soient moyennement intéressés par les conversations profondes, donc on parle peu de sujets intellectuels ou politiques, parce que déjà ils ont peur du conflit et de la controverse, et ceux qui en ont pas peur sont souvent radicaux donc là c'est moins qui aime pas trop
C'est pour ça qu'ils aiment bien râler sur l'état des routes ou le retard des bus, comme en France ça permet de trouver de la complicité sans trop se mouiller
Mais par contre, dès qu'on commence à discuter de ce que les personnalités politiques pourraient faire pour régler l'état des routes, ils ont tendance à fuir la conversation. Je pense que je pourrais dire certaines choses que je viens d'expliquer car ça serait constructif, mais je ne leur dirais pas comment ça me fait me sentir (parfois j'ai l'impression qu'ils sont pas cultivés et pas intéressants donc j'ai l'impression qu'il me manque quelque chose, ben je garde ça encore une fois pour mes amis étrangers
).
En fait, il y a un autre pays où j'ai vécu que j'ai adoré où les gens parlaient pas trop de sujets controversés non plus mais ça me gênait moins
Je pense que c'était parce que j'étais dans un milieu de gens engagés (alors qu'actuellement non), donc je ressentais moins ce côté de la société, et que j'habitais dans la plus grande ville du pays donc il y avait beaucoup plus d'ébullition que là où j'habite actuellement.
Enfin, c'est toujours compliqué je trouve d'expliquer pourquoi on se sent pas satisfait sans dire des choses offensantes et stéréotypées, et sans avoir l'air de se présenter comme supérieurs, parce que c'est dur de mettre le doigt sur les différences culturelles qu'on gère mal!