Le topic des émotions indescriptibles.

[Änyah]

Tout à l'heure, j'ai ressenti un truc que je déteste. J'étais avec des potes, des gens que j'aime bien en plus. Mais depuis le début de la journée j'avais envie de voir quelqu'un, et là j'y pensais. Et j'ai réalisé que j'avais beau être entourée de personnes que j'appréciais, et bien sur ce coup-là, leur présence venait renforcer mon impression de solitude. Je me sentais encore plus seule que quand je l'étais vraiment, tout ça parce que les personnes qui m'entouraient n'étaient pas les personnes par lesquelles je voulais être entourée à ce moment précis.

Je trouve ça à la fois étrange, dur, et vachement ironique.

C'est fou que la présence d'autres personnes puisse venir renforcer une impression de solitude au lieu de l'apaiser. Ça me donne l'impression que cette solitude est inéluctable par moments, et que tant que l'on n'a pas en face de soi la personne qui l'apaisera, et bien il faut juste l'accepter.

Spoiler

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En fait c'est peut être pas si étrange. Ca n'a rien a voir mais en cours de mise en scène/cine on explique que montrer la solitude d'un personnage est toujours plus efficace si on le montre seul au milieu d'un groupe. La solitude est un sentiment très personnel qui frappe toujours au mauvais moment. Même quand on est au milieu d'ami. C'est le moment où il faut réussir à se porter sur le moment présent plutôt que sur le sujet qui nous isole.

J'espère que ca va mieux !

 

[Glouns]

Mon dernier crush (qui sors avec quelqu'un d'autre depuis peu) m'a souhaité joyeux anniversaire hier en ajoutant "ma petite chérie" avec son accent choupi-trognon...

Aujourd'hui en fouillant dans les affaires de ma grand-mère, qui est décédée en janvier, nous avons trouvé des enveloppes dans lesquelles elle a gardé des prospectus, des billets de train, d'avion, des programmes, plein de souvenirs de ses voyages...grosse émotion quand j'ai trouvé ça, parce que je fais exactement la même chose avec mes voyages et je n'ai jamais su que ma grand-mère avait la même habitude que moi !

 

[Syberia]

Tout à l'heure j'étais chez le coiffeur,un petit coiffeur où je me rendais pour la première fois, qui ne paye pas de mine mais qui m'a procuré une sensation étonnante.J'attendais avec tous ces papiers sur ma tête,il faisait chaud,les filles étaient souriantes et chaleureuses.Il régnait une atmosphère conviviale,familiale,douce.Il y avait une décoration un peu désuète et touchante à la fois.
Je regardais par la porte fenêtre ancienne,avec de grands carreaux,la nuit tombait et la mer scintillait sous la lumière du port.J'ai eu envie de revenir aux Noëls de mon enfance,de retourner dans ma grande maison si vivante quand ont vivait tous ensemble,avec ma mère,mes soeurs et mon petit frère.Etre dans ma chambre et sentir l'agitation rassurante,partout dans les autres pièces.
C'était un petit moment à part,un peu hors du temps.

 

[Lulubie]

Cela fait des jours que je ressens quelque chose d'étrange : j'ai hâte d'avoir des nouvelles de quelqu'un. Le souci c'est que je ne sais pas de qui il s'agit ! Je suis fébrile, comme , comme une impatience et une angoisse à la fois. J'erre sur fb pour faire le tour de mes contacts en vain, je réponds aux mails de mes amis, mais ça ne comble pas cette sensation du tout.

J'en ai parlé à mes proches mais personne n'a jamais ressenti ça. Et à force d'y réfléchir, je me dis que c'est comme si quelqu'un voulait absolument me communiquer quelque chose d'important, qu'il n'y arrive pas et que je le ressens(une sorte de télépathie?) ça m'obsède toute la journée, et ça m'angoisse carrément.
Je pense que je vais finir par consulter

 

[MamieCaro]

Alors, moi, plus qu'une émotion, c'est un exercice du cerveau que je vous propose aujourd'hui, mais qui donne une impression très très bizarre.

C'est un "truc" que j'aimais bien faire avec ma soeur quand on était petite et qui nous a fourni des heures et des heures (bon, peut-être pas des heures... mais au moins de longues minutes !) d'amusement à très peu de frais.

L'exercice est simple : ça se fait à 2, et la présence d'un lit ou d'un canapé aide.... Non, non, n'éloignez pas les enfants, il n'y a rien là-dedans qui justifie de déplacer ce post dans le coin boudoir.

Donc, une des deux personnes s'allonge confortablement et la deuxième personne regarde le visage de l'autre... à l'envers. En se plaçant au bout du lit ou du canap où se trouve la tête de l'autre et en se penchant vers lui ou elle.

C'est là que l'exercice cérébral commence. Les deux personnes doivent garder une expression la plus neutre possible au départ. Le but du jeu ? Voir le visage de l'autre non plus comme un visage d'être humain normal à l'envers, mais... comme un visage d'extra-terrestre à l'endroit !

Bon, là vous vous dites que la drogue à 10h du mat, c'est mal. Alors des petites images vous aideront à comprendre ce que je veux dire.

Imaginons que vous fassiez cet exercice avec Gregory Peck, un des meilleurs acteurs des années 50 :

Voilà. Il est très beau, mais ce n'est pas nécessaire pour l'expérience.

Maintenant, vous vous mettez en position, et vous regardez son visage à l'envers (alors qu'il y aurait tant d'autres choses à faire avec lui, mais bon, passons) :

"Ouais, ben moi je vois un visage à l'envers et c'est tout."

Bon, pour vous aidez, imaginez que vous êtes sur une planète fort lointaine. Et les extra-terrestres ressemblent tous un peu à Robert Hue, avec des yeux un peu bas, mais un air sympathique. Un peu comme ça :

(Admirez au passage mon talent sous Paint.)

Bon, voilà, vous voyez le genre d'extra-terrestres ? Bien. Mettez-vous dans l'ambiance, tout le monde part à la mine en chantant jovialement qu'ils partent au boulot, et parmi eux, voici Bogosse, le huitième nain :

Allez, concentrons-nous.
Ah... ah ? Ca y est ? Vous le voyez ?

Ca demande beaucoup de concentration parce qu'il faut CONVAINCRE votre cerveau que ce que vous voyez n'est pas ce qu'il croit voir...

En tout cas, une fois que vous tenez bien votre nain monstrueux, c'est déjà super fun, mais c'est pas fini : demandez à la personne de modifier son expression. Genre hausse les sourcils, ouvre la bouche, ferme un œil, fronce le nez... Et réciproquement, puisqu'évidemment la personne allongée voit aussi votre visage à l'envers.

Fou-rires garantis (en tout cas quand on est aussi débile que ma sœur et moi).

Si vous aussi vous avez déjà fait cet exercice, dites-le moi, je me sentirai moins seule...

 

[Jeanne des brums]

J'ai souvent l'impression (très étrange) d'être débordée par toutes les choses qui, subitement, se mettent à m'intéresser. Toutes les choses que j'ai envie de dire, tous les sujets que j'ai envie de développer dans le cadre de mes études, toutes les personnes à qui j'ai envie de parler. Du coup mes pensées effectuent un tour sur elle-même, un cercle, et c'est comme si, à trop vouloir dire de choses, à trop de personnes, et avec trop d'implication, je ne savais pas par où/qui/quoi commencer, et que donc j'avais envie de laisser tomber. Bon, en général j'essaie de gérer et de ne pas laisser tomber, mais c'est bizarre comme la motivation/passion et la peur de ne pas pouvoir aller au bout des choses/de manquer de temps, peuvent se côtoyer et se succéder en l'espace de quelques secondes.

C'est pour ça aussi que j'ai du mal à me concentrer (ou plutôt à rester concentrée), parce que quand je commence à me stimuler intellectuellement sur un sujet, tous les autres me semblent également passionnants, je fourmille, et je ne sais plus où donner de la tête. Cette sensation est très agréable (j'ai l'impression de vraiment exister et d'être habitée) et en même temps très frustrante.

Voilà, exemple typique : là je suis en train d'entamer un devoir pour la fac. Et en même temps j'ai envie de venir poster plein de réflexions ici, sur madmoizelle. Et il ne faut pas, parce que maintenant j'ai envie de rattraper tout mon retard sur le topic "Je ne comprends pas", où les débats récents m'ont l'air passionants. J'ai aussi envie de faire le jeu de @MamieCaro. Bref, j'ai envie de me couper de ce que je faisais, alors-même que ce que je faisais me passionnait.

Pendant que je réfléchis sur mon devoir, je ne peux pas m'empêcher d'avoir des réflexions sur autre chose toutes les 5/6 minutes, et c'est comme si j'écrivais un bouquin mental en parallèle à ce que je suis en train d'écrire : j'en reviens à mon « bouquin mental » à chaque fois que j'arrête de faire l'effort de rester concentrée sur cette chose que je suis en train d'écrire pour de bon.

Ce qu'il y a d'horrible par contre, c'est quand un évènement/une pensée qui me fait de la peine/me tracasse survient dans un moment pareil. Si une personne qui me tient à cœur intervient à ce moment là, que ce soit visuellement (je la vois), via un sms, via même une pensée que je ne peux pas m'empêcher d'avoir... Là, ça me coupe dans mon élan productif, et tout retombe. Je trouve ça horrible de passer de si haut à si bas en peu de temps (mais heureusement, aujourd'hui ça ne m'est pas encore arrivé. Croisons les doigts pour que je reste épargnée jusqu'à demain ).

 

[titenostalgique]

Ce matin je déprimais dans le métro moi aussi avec ce temps … Mais j'ai trouvé un test vraiment cool qui m'a bien remonté le moral (surtout quand j'ai vu que j'étais chaude comme la braise !!!) Alors les filles si comme moi vous vous ennuyez dans les transports, faîte-le, en plus il y a des moniteurs sexy dans la vidéo ;-) De Braise ou de Glace ?​

 

[Tinariwen]

Y'a ce sentiment qui me frappe toujours quand je me promène sur ffffound.com. Sur ce site, au fil des images et des gifs, je ressens toujours cette humanité sauvage et morbide. Tous ces gifs et ces images de chauve-souris qui boivent du sang à même une gamelle, de corps qui explosent, de pornographie douteuse, de poésie fragile et de paysages brumeux.

Je sais pas mais ça m'émeut au plus profond. Je me sens appartenir à une immense communauté d'animaux humains, avec tous les instincts qu'elle comporte.

 

[Luujhsdih]

Je me sens tellement bizarre, j'ai un peu l'impression de m'être perdue moi-même, je sais plus vraiment qui je suis, je flotte vaguement comme un fantôme dans le silence sans direction ni réel ressenti. Tout est flou au final. Je suis tombée sur tout ces vieux mails que je ne peux/veux pas lire, le simple fait de lire une ligne de tout ce passé, tout ces moments que j'avais oublié ou non, de voir ces phrases écrites par moi ou les autres qui me semblent totalement étrangères, ça me fout un coup à l'estomac, je veux juste tout supprimer.

 

[Alaska Savage.]

2011 me rentre dedans. et c'est en 2013 que je le ressens.

 

[Jeanne des brums]

Hier, j'ai ressenti quelque chose qui ne m'était pas arrivé depuis un paquet d'années, et ça a eu une sorte d'effet madeleine de Proust, je me suis souvenue de toutes les problématiques qui m'habitaient quand j'avais 6/7 ans.

Étant mouflette, je me regardais dans le miroir. Et je me regardais si longtemps, qu'au bout d'un moment je ne me reconnaissais plus. Je me demandais qui j'étais, pourquoi j'étais là, qui étaient réellement mes parents pour moi, qui était réellement mon frère pour moi.

Développement métaphysique édité

Et je poste ça ici parce que j'ai expliqué à des amis que j'avais vécu ça étant petite, mais je le disais sur l'ordre de l'évidence, en pensant qu'on avait tous déjà fait cette expérience. Ils ont ouvert des gros yeux et ont halluciné, alors que je pensais vraiment avoir mis le doigt sur une expérience collectivement partagée.
Je pensais fédérer le groupe avec ma petite anecdote et recevoir plein de "ahhh mais oui putain moi aussi ça me le faisait, c'était super perturbant", et en fait je les ai choqués .

 

[black-crystal]

@Jeannedesbrumes : je crois que je te comprends un peu. J'ai jamais ressentie ce que tu décris, mais quelque chose d'un peu proche :

Ca m'arrive assez souvent et ça me rend bizarre... Triste, nostalgique, et en même temps assez admirative de l'univers... Je suis agnostique, donc ça n'a rien à voir avec la religion...
Quand je vois une représentation de la mort, ou quand j'y pense (généralement j'en pleure, pas pour moi mais quand je pense à celle de mes proches), il m'arrive de penser à "l'après". L'après-mort. Je ne crois pas qu'il y ait quoi que ce soit après, donc en fait je pense au néant...
Je pense à tous ces souvenirs qui vont disparaître, tous les moments, les émotions, l'amour qui va disparaître après la mort d'une personne. Je pense à tout ce qui fait de quelqu'un une personne à part entière, avec ses peurs, ses désirs, ses connaissances, ses sensations, ses émotions, ses souvenirs, ... Tout. Et je pense à ce qu'il va rester après. C'est-à-dire rien. Rien du tout.
Et d'imaginer déjà la mort de mes proches qui est infiniment douloureuse, puis la mienne avec mes souvenirs d'eux...
Et après je réfléchis à ce que les souvenirs de moi, de mes proches vont devenir des générations plus tard... Il ne restera plus rien, même pas des bribes de souvenirs... C'est assez atroce de ce mettre ça dans la tête, ça fait peur et c'est tellement triste...

Ensuite, généralement je mets ça en rapport avec la science. J'imagine les corps devenir des squelettes, et je me demande comment une personne aussi vivante, peut devenir un squelette, puis de la poussière.
Ca me fait flipper à mort, et ça me donne un sentiment horrible...
Je sais pas trop comment expliquer ça, mais c'est comme si le monde que je connais s'envolait, disparaissait, pour ne laisser qu'un vague souvenir, et un malaise insoutenable. Et généralement, quand j'arrive à me reprendre, je suis en pleurs.

Et le plus étonnant, c'est qu'après ça, je me sens détendue, détachée par rapport à la mort et à la vie. Je me sens capable de tout supporter.
Bon, sinon, quelque chose de plus joyeux, c'est en écoutant de la musique. Généralement, c'est de la musique classique, mais il peut arriver que ça n'en soit pas. Il suffit qu'il n'y ait pas de paroles, et que la mélodie soit entraînante, très belle ou juste qui me parle. Et là, il arrive que je me sente en phase avec la musique. Sans rire, c'est comme si j'étais la musique. Je sens mon pouls qui devient le rythme de la musique. Je sens mes pensées s'envoler ou au contraire peser sur ma conscience, selon l'atmosphère de la musique. Je ne sens plus mon corps, plus vraiment. Je me transforme en quelque sorte en musique.
C'est énorme comme sensation, et je dois passer pour une folle. Mais c'est comme ça depuis que je suis toute petite (même que je me rappelle qu'après je devenais absolument fan de la musique, et que je jouais à la chef d'orchestre avec ma flûte dans la chambre de mes parents ).
Aujourd'hui, pour retrouver cette sensation, je dois être au calme et allongée, sinon je n'arrive pas à m'évader complètement...