Alors ça fait longtemps que j'ai envie de répondre à ce topic mais à chaque fois j'ai la flemme de faire une réponse longue, qu'à cela ne tienne.
J'ai fait une prépa math et peu de personnes en parlent dans ce topic donc je vais essayer d'apporter un peu de mon expérience. J'ai fait une MPSI, une MP* et une MP dans un lycée parisien réputé pour être un bon lycée, donc avec une certaine mentalité élitiste qui m'a pas mal choquée à mon arrivée, mais malgré ça je peux dire que ça s'est bien passé. C'était pas si terrible qu'on le dit. C'est du boulot, c'est sûr, mais si on a la chance de tomber sur une bonne équipe pédagogique et d'avoir un environnement propice, on s'en sort. Je vais raconter ma vie mais ça peut faire voir la prépa sous un autre angle.
La première année, j'ai peu travaillé. J'avais de grosses facilités en maths, je me débrouillais très bien dans cette matière sans avoir à bosser outre mesure donc je ne faisais pas plus que ce qu'on me demandait. Je m'y intéressais, j'étais ravie d'apprendre de nouvelles notions, mais je faisais peu d'exos, je détestais ça, les calculs, le côté pratique, m'ennuyaient. A côté de ça j'étais très mauvaise en physique, je n'aimais franchement pas les cours de ma prof, et je n'avais aucune motivation pour progresser. Au tout début, j'essayais de bosser, parce que l'ambiance y poussait, le midi je faisais des exos avec des camarades, mais ça n'a pas tenu très longtemps. La plupart du temps je ne faisais même pas mes DM (devoir maison) seule. Je ne bossais pas tous les soirs. En général, je relisais mon cours dans le RER, parfois je prenais une heure pour faire des exos. Le week-end, je faisais mes DM avec des camarades, c'est-à-dire qu'on cherchait les corrections chez Gibert et on fumait. J'apprenais mes colles la veille pour le lendemain, parfois le jour même. J'allais à presque tous les cours, mais j'écoutais peu, je prenais des notes mais je discutais avec mes voisins, je dessinais beaucoup, j'ai même passé d'inombrables heures à faire une BD sur mes profs. A la fin de l'année je suis passée en MP* sans difficultés grâce aux maths et aux matières complémentaires.
En MP*, mes difficultés m'ont rattrappée. Le programme de maths s'épaississait, j'avais des lacunes et malgré mon intérêt pour la matière, je coulais. Les parties du cours qui m'intéressaient étaient hors programme, mon prof en faisait beaucoup, et j'étais toujours à la ramasse sur les devoirs type Centrale, Mines ou X. Mes meilleures notes étaient sur des devoirs de l'ENS où je me débrouillais pas trop mal, mais pas suffisamment bien pour espérer l'intégrer sans bosser d'avantage. En physique c'était la catastrophe, je n'avais rien assimilé du programme de sup, on faisait énormément de hors programme, intéressant mais comme son nom l'indique hors programme, j'étais larguée. Les choses les plus simples me semblaient complètement opaques, je foirais des devoirs de Centrale lamentablement. J'avais un prof génial mais je n'étais pas au niveau, et en plus il me détestait. Je n'ai clairement pas assez bossé. J'ai moins bossé qu'en première année, c'est pour dire. J'ai séché pas mal de cours, j'ai passé des soirées entières sans bosser, le week end j'essayais de rattraper mais comme je sortais le soir j'avais trop peu de temps pour bosser efficacement, les difficultés s'amoncelaient. Malgré cela je garde un bon souvenir de cette année, je me suis bien amusée, je passais pas mal de temps avec des gens très sympas de ma classe de première année et j'ai appris des tas de choses intéressantes en maths.
Les concours se sont assez mal déroulés, à cause d'un foirage de pilule j'ai eu mes règles pendant un mois et demi pile pendant la période des concours. Dès les écrits, j'ai foiré. Mais pour moi c'était évident que j'allais faire 5/2, donc je n'étais pas trop déçue. Je suis allée aux oraux des écoles complémentaires du concours Centrale pour m'entraîner, ça s'est très bien passé, ça m'a remonté le moral et redonné confiance.
En 5/2, je suis passée en MP pour des raisons administratives (suppression d'une classe et j'étais dans les plus nuls). C'est là que j'ai commencé à bosser. Le programme était beaucoup plus simple, axé sur des choses pratiques, peu de hors programme, beaucoup d'entraînement type Centrale et Mines, j'ai beaucoup progressé. J'allais à presque tous les cours. Je mettais un point d'honneur à faire mes 4 heures de travail personnel au moins un soir sur deux. Au CDI de l'école, puis chez moi après le dîner. Le samedi aprèm je bossais à peu près 4 ou 5h, et le dimanche parfois encore 2 ou 3h. Cela ne m'empêchait pas de sortir. Je fumais tous les jours, je passais presque tous les vendredi soirs avec des potes, le samedi avec mes anciennes copines, le dimanche je voyais mon père ou ma mère, et j'avais du temps pour rien foutre devant la télé et faire du shopping, et je faisais du karaté. En fait, j'ai pas tellement travaillé que ça pour une prépa, disons que si j'avais fait ça en première et deuxième année ça se serait passé comme sur des roulettes. Les concours se sont plutôt bien passés, j'ai bien sûr raté l'ENS et l'X puisque je n'y étais pas préparée, j'ai raté les Mines de peu à cause de la chimie où j'ai eu 2, j'ai fini mal classée mais classée à Centrale. Au final j'ai eu une école qui me bottait pas plus que ça mais pas trop mal classée (c'est important quand on est en prépa, avec le recul c'est ridicule mais sur le coup c'est tout ce qui nous occupe l'esprit). Bien sûr pour mes anciens prof d'étoile j'étais une minable, mais ça m'a permis de trouver un boulot sympa qui me plaît, alors qu'en entrant en prépa je n'avais aucune idée de ce que je voulais faire, j'ai fait ça par facilité, parce que mes profs disaient que je pouvais.
Avec le recul, je regrette de ne pas avoir eu la maturité pour bosser plus. Je garde un bon souvenir de mes années de prépa. C'est très important de se ménager du temps pour soi chaque semaine, même si on a du mal, sinon on s'épuise. C'est très important de faire des exos, même ceux qu'on n'aime pas, pour acquérir des automatismes. Les MéthodiX m'ont été très utiles pour ça. Il ne faut pas avoir peur des colles, et ne pas non plus négliger le français et l'anglais qui au final peuvent faire la différence. Et bien dormir, c'est super important.