Arc-en-Ciel;1733805 a dit :Je veux pas du tout avoir un discours genre "je vais faire mon maître formateur" vu que je suis juste T1, et que je galère parfois aussi sérieusement avec mes petits nains, quand ils décident de partir en latte, mais l'autorité naturelle, je n'y crois pas. Je pense vraiment que c'est quelque chose qui se construit petit à petit. Je crois aussi qu'il ne faut pas attendre de signes d'affection de la part de tes élèves. En maternelle, c'est sûr qu'ils vont t'en donner, c'est sûr que tu reçois des dessins et qu'on te regarde parfois en te disant "Haaan t'es beeellleeee", mais je crois que vraiment c'est quelque chose qu'il ne faut pas du tout attendre de la relation pédagogique que tu construis avec eux. Tu n'es pas leur grande soeur, ni leur maman, ni leur nounou et même avec les maternelles, il faut réussir à conserver une distance. Je pense vraiment que c'est par cette distance-là aussi qu'on réussit à avoir de l'autorité, parce qu'ils savent qu'avec la maîtresse, ça ne marche pas comme à la maison, qu'on ne cède peut-être pas aussi facilement que papa/maman. Depuis la rentrée, je suis assez "militaire" avec eux, mais c'est parce que je sais que d'autant plus avec les petits, il ne faut rien lâcher dès le départ, sinon ils peuvent te bouffer encore plus que des CM (qui ont déjà un peu plus conscience de l'importance de l'école et avec qui on peut parlementer, s'expliquer, etc...). Il sera toujours temps ensuite de lâcher du leste et d'être un peu plus cool, mais au début, vraiment, ne lâche rien. Et je suis sûre qu'au fil des semaines, ça sera de plus en plus simple.
Je ne suis pas du tout d'accord avec la partie de ton post sur l'autorité militaire sans relation affective assumée. Ca c'est ce qu'on dit dans les textes, mais c'est impossible. Les affects jouent un rôle primordial dans la construction du savoir, et encore plus en maternelle.
Pourtant j'ai eu une classe de maternelle extrêmement difficile, avec des enfants sans repères qui testent sans cesse, mais qui ont énormément besoin d'affection, de gestes de tendresse... Bien sûr, ce n'est pas que ça. Mais la pédagogie et l'autorité n'empêchent pas d'être aussi une maîtresse proche de ses élèves. Surtout dans un quartier comme celui où j'étais avec des élèves angoissés à un point inimaginable. Et je n'ai eu aucun problème d'autorité, un mot, un regard de ma part et hop le tir était corrigé. Pourtant je n'ai jamais refusé un câlin, un bisou (aux moments opportuns).
Par contre, là où je suis d'accord c'est qu'il ne faut pas s'empêcher des les sanctionner par peur de ne pas être aimée. Les cadres les rassurent, et ils comprennent au final que c'est pour leur bien.