Bonjour les madz !
Pour mon premier post sur ce forum, je vais moi aussi vous raconter ma vie. Comme pour beaucoup d'autres, d'après ce que j'ai pu lire ici et dans d'autres discussions, les choix d'orientation ont été et sont toujours très difficiles pour moi.
Pour situer un peu, après mon bac S en 2004 (pour ne pas me fermer de portes, évidemment...) j'ai commencé par me mettre dans la tête de faire Sciences Po pour travailler dans la diplomatie. Passage puis ratage de concours faute de préparation, je suis donc entrée en prépa Hypokhâgne. Je n'ai jamais été une bosseuse acharnée, du fait que je n'ai jamais eu particulièrement d'efforts à fournir pour réussir dans ma scolarité jusqu'au bac (fille de profs haha). La prépa fut donc un enfer, d'où je me suis enfuie aux vacances de Toussaint. Direction 1ère année LLCE anglais, merci la double inscription à l'entrée en prépa ! Les langues et en particulier l'anglais ont toujours été ma matière de prédilection, je trouvais ça facile, naturel, spontané de m'exprimer en anglais, et mes bons résultats dans ce domaine le prouvaient. Seulement, passer de la prépa, hyper scolaire et encadrée, à la fac, plus souple et demandant plus de rigueur individuelle, ça a fait un grand boom, j'ai tout lâché, et bu beaucoup de cafés au lieu d'aller en cours. En toute logique, je n'ai donc pas validé ma première année, non par manque de capacité (enfin je pense), mais clairement parce que je n'ai strictement rien foutu.
À ce moment-là de ma vie, j'ai 19 ans, le bac et ras le bol des études, et décide donc de chercher du travail, n'importe quel travail, mais le plus loin possible d'un quelconque établissement scolaire. J'échoue dans un karting, dans lequel je travaille comme "serveuse-caissière". Quatre mois là-dedans m'ont suffi à réaliser qu'avec une qualification, je m'en sortirais probablement mieux. Un patron arriviste, raciste et misogyne, on va dire que ça calme...
Une mini-révolution a lieu dans ma tête, je décide de choisir de faire un truc que j'aime, sans avoir pour priorité les éventuels débouchés de cette formation. Je me lance donc dans les arts appliqués (MANAA puis BTS Com visuelle). Un peu par chance, un peu par talent (surtout celui d'improviser), et surtout grâce aux matières générales (français, anglais, histoire de l'art), j'obtiens mon diplôme, malgré un absentéisme assez assumé à la fin de chacune des trois années de formation, pour cause de manque de motivation chronique.
Alors voilà, depuis 2009, je suis enfin diplômée, je me suis prouvée que je pouvais, tant bien que mal, aller au bout de quelque chose. Comme la plupart des jeunes diplomés de notre époque, je galère, premiers entretiens, manque d'expérience. Au final, je travaille aujourd'hui et depuis presque 2 ans comme graphiste en CDI au sein d'une grande entreprise multinationale, j'ai une paie très correcte, des conditions de travail plus qu'agréables, et je me rends bien compte que j'ai de la chance d'être ici à 26 ans, surtout quand je regarde mes amis qui enchainent CDD et chômage et se demandent en permanence s'ils arriveront quelque part un jour.
Mais ce n'est pas un happy end, car plus le temps passe, et plus je doute. Je n'ai pas l'impression d'avoir trouvé ma voie, je ne prends pas de plaisir dans mon travail, chaque projet, chaque création est comme un accouchement long et douloureux, et les consolations que je trouve dans mon travail sont le fait que je communique presque exclusivement en anglais, et que j'ai de temps en temps de courts textes à traduire. (les autres consolations étant la paie et le CDI, qui ne pèsent pas tellement dans la balance de la passion, mais beaucoup trop dans celle de la raison, hélàs)
Je viens d'en arriver à la conclusion qu'après tout, 26 ans peut tout à fait être l'âge de la reconversion professionnelle. J'ai d'ailleurs plusieurs exemples de camarades de BTS qui avaient passé la trentaine mais voulaient changer de voie. J'aimerais revenir à mes premières amours, comme on dit, soit cette petite licence LLCE à peine entamée, survolée, puis oubliée. Car quand je prends le temps de penser à ce que je suis, à ce que je sais faire, et surtout ce que j'aime faire, ce qui ressort, c'est l'anglais, la culture, la littérature. Je suis définitivement plus à l'aise avec les mots qu'avec les images, un comble pour une graphiste !
Alors voilà, je vais sauter le pas. Je commence par passer le TOEIC fin mars, puis je remplis un dossier pour une VAPP dans l'espoir de gratter un an ou deux (et oui, se lancer dans 3 à 5 ans d'études, viser le master, financièrement, c'est un peu chaud) et je tente l'inscription à distance pour reprendre les études tout en restant salariée à plein temps. Je me donne une année pour commencer, puis je verrai ensuite si je me replonge dans mon boulot de graphiste, si je continue l'anglais à distance, ou si je me relance dans les études à plein temps.
Souhaitez-moi bonne chance, et surtout bon courage, car c'est ce qui risque de me manquer...
Toutes mes excuses pour la longueur du post, merci de m'avoir lue jusqu'au bout. Si vous avez des suggestions, ou des questions, ou des commentaires, ils sont tous les bienvenus.
J'espère bien venir grossir les rangs des madz en LLCE dès la rentrée prochaine, en attendant, merci pour tous vos posts précédents, très instructifs !