Topic des Childfree-No Kid : pas de débat relatif au choix d'avoir des enfants ici

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@Kaktus j’entend pas l’ennuis qui pousse à faire un enfant comme un manque d’activités. Je le vois plus comme l’ennuis qui pousse à chercher un compagnon de vie (amoureu.se, enfant, amis, animaux de compagnie…). On a tous des trucs à faire et un emploi du temps toujours plus remplis que le temps dont on dispose, mais toutes ces activités ne sont pas forcément enrichissantes. On peut être super occupés, voir débordées et quand même s’ennuyer, manquer de lien, d’échange, d’un projet ou d’une relation dont il faudrait prendre soin, d’une aspiration sur le long terme, quelque chose qui pourrait donner une direction à notre vie, une dynamique. Je ne ressens pas ça personnellement donc c’est peut être mal décrit, mais je le perçois vraiment comme un ennuis profondément différent et qui donc a une solution différente que juste s’occuper/faire des nouvelles activités.

 

[Kaktus]

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[Althéa Vestrit]

Wow on atteint un level dans la bêtise. Une instagrammeuse fitness que je suivais (et qui du reste ne parle que de son bébé depuis qu'elle en a un), vient de poster un truc qui me révolte. Qu'une pianiste gagne 60€/heure, que je sais plus quel métier gagne je sais plus combien par heure et que elle, étant mère, elle gagne rien.

Mais sérieux ce genre de truc, ça me REVOLTE. Je suis indépendant, je bosse + qu'elle, beaucoup plus, des journées de 13 à 14h, pas de vacances (2 semaines en 2 ans), j'ai bossé à noël, nouvel an, les jours fériés, je suis taxée à 50% minimum, et mes taxes devraient payer le choix égoïste de elle qui est pépouze à la maison et qui doit juste la tenir relativement propre et élever un enfant ? Genre.. elle est sérieuse là ? Elle dit qu'elle bosse tout le temps (ça me fait rire car sauf exception vers 1 an, ils font quasi tous leurs nuits), qu'elle a jamais de vacances.. Mais meuf, ton choix, tu te débrouilles en fait.
J'ai un cheval, j'attends pas que la société me donne des thunes parce que j'élève un poulain. Oui le cheval paiera pas nos retraites, mais l'argument retraite est un peu faiblard. Et le père de l'enfant ? il a qu'à lui donner un salaire à elle et basta, non ? Franchement c'est complètement lunaire comme réflexion. Ca me dépasse..
Il y a juste vachement + urgent que de payer les gens au foyer. Les gens dans la rue, les gens qui fuient la guerre, tout ça je comprends. Mais les gens qui choisissent le foyer, juste non. Sinon quoi, next step, on paie les personnes dotées d'un utérus, les femmes s'embêtent plus à étudier, font 10 gosses pour toucher 10 SMICS ? Wow l'avancée de fifou.. Quelle magnifique splendide évolution ! c'est pas à la société de payer pour des choix individuels. Il y a des limites. Des aides oui, un salaire, faut pas déconner. Ou alors faudrait un pays en sacré sacré bonne santé et c'est le cas nul part !

 

[Lagertha~]

Ce qui m'embête dans cette histoire de cadre, c'est l'attente "avoir un enfant va me donner un cadre" alors que non justement, c'est elle, l'adulte, qui est censée apporter un cadre à l'enfant pour son bien-être et son épanouissement, pas l'inverse.

Ça me rappelle un mec qui m'avait sorti "j'aimerais avoir un enfant pour que je puisse devenir un adulte sérieux et organisé"... ben non mec, deviens d'abord l'homme que tu aimerais être, et ensuite on reparlera de faire des enfants

 

[Pipistrelle.]

@Althéa Vestrit je ne sais pas si tu as des femmes au foyer dans ton entourage, mais moi oui, et je peux te garantir qu'elles ne chôment pas. Vu que ton travail c'est de s'occuper de ta maison et de tes enfants, eh bien oui, c'est vrai, tu n'as jamais de vacances, jamais de week-end, ta journée commence au réveil de tes enfants et s'arrête quand ils s'endorment le soir. Bien sûr tu n'as pas de retraite non plus : une fois que les enfants quittent le foyer, si ton mari ne te largues pas pour une femme plus jeune, tu t'occupes de lui pendant sa retraite et tu deviens son infirmière s'il tombe malade, quitte à compromettre ta propre santé.

Tu ne bénéficies d'aucune reconnaissance soit parce que ton travail est invisible (effectué en anticipation des besoins), soit parce qu'on ne le considère pas comme tel. Pourtant des gens sont payés pour exécuter les mêmes taches quand il s'agit de le faire pour quelqu'un d'autre que soi (femmes de ménage, garde d'enfants, gouvernantes...). D'ailleurs, récemment le compte IG Maedusa Gorgon mettait le doigt sur la situation des femmes assignées aux professions de "care" (assistantes maternelles, aide-soignantes, auxiliaires de vie, femmes de ménage) qui se tapent des horaires à la con, passent des heures dans les transports en commun parce qu'elles sont reléguées dans des banlieues éloignées de leur lieu de travail et gagnent une misère à s'occuper des autres au détriment de leur propre vie de famille. Ben peut-être que ces femmes-là elles mériteraient des contrats à mi-temps compensés par une rémunération pour le temps qu'elles consacrent à leurs enfants, au lieu de passer leur vie à trimer pour élever ceux des autres. Après ça va chouiner que dans les cités les jeunes sont livrés à eux-mêmes, que les taux d'obésité augmentent et que les traffics de drogue continuent de prospérer, mais peut-être que si les parents pouvaient être un peu plus présents pour leurs enfants au lieu de bosser de nuit ou de commencer à 6h tous les matins et de passer 3h par jours dans les transports, certains problèmes n'auraient pas le temps de dégénérer.

Mais bref, pour revenir aux femmes au foyer à temps plein, je trouve que c'est la marque d'une profonde ignorance de croire que ce sont des branleuses qui passent leurs après-midi à mater les Feux de l'Amour en sirotant des cocktails et qu'elles sont les grandes privilégiées de la société. Celles que j'ai eues autour de moi ont énormément de mérite à mes yeux, parce qu'elles ont passé leur vie à s'effacer pour les autres et à reléguer leurs besoins derrière ceux de leur mari et de leurs enfants, le tout pour une absence quasi-totale de reconnaissance en retour (tes enfants te croient à disposition 100% du temps, ton mari estime que tu es en vacances). Toute ta vie de femme au foyer, tu ne te définis que par rapport à ta famille, c'est ta seule et unique identité et toi tu n'en as aucune. C'est peut-être la contre-partie la plus lourde quand tu décides de ne pas faire carrière pour te consacrer à ta famille, et très franchement, moi je ne sais pas si je serais capable de d'encaisser un sacrifice pareil. Alors oui, à chacun d'assumer ses choix après tout. Mais c'est pas parce que quelqu'un ne joue pas le jeu du monde du travail et s'affranchit de sa violence pour s'occuper de sa famille que 1. cette personne peut être automatiquement considérée comme oisive (sauf à dire que les femmes de ménage et les assistantes maternelles le sont aussi??) et 2. qu'elle mérite autant de mépris et de condescendance de la part de la société.

 

[Onirinaute]

@Pipistrelle. Je suis tout à fait d'accord que ce n'est pas de tout repos, mais par contre je ne vois pas en quoi c'est une justification pour verser un salaire. S'occuper d'un jardin c'est du boulot, des gens sont payés pour ça, et pourtant si je ne travaille pas et que je m'occupe du mien, je ne serais pas payée et je n'aurais pas de retraite le seul avantage pécunier que j'en tire (ou moi et mon conjoint) c'est de ne pas devoir payer quelqu'un pour le faire à ma place.

 

[Pipistrelle.]

@Onirinaute honnêtement je n'ai pas d'avis tranché sur le fait de verser un salaire aux personnes au foyer à temps plein (je dis "personnes" parce que certains hommes s'y mettent aussi). Par contre ça me hérisse quand on dévalorise à ce point le travail qu'elles effectuent.

EDIT: d'ailleurs, le fait qu'on voie des mecs devenir pères au foyer, ça me donne l'intuition que ça va pas mal faire évoluer la considération qui leur est accordée.

Je me rappelle d'une émission radio interactive où un mec homme au foyer avait appelé pour dire qu'il faisait un burn-out, qu'il était perdu et qu'il ne savait plus qui il était. A l'époque, même si je compatissais, je m'étais dit "mais mec, si tu étais une femme, non seulement tu souffrirais aussi, mais en plus t'aurais pas le droit de te plaindre"

 

[Screen]

@Kaktus je comprend ton point de vue je crois, après même si les risques de séparation augmentent, ils ne sont pas à 100%. Ça rejoint beaucoup ensuite l’histoire personnelle de chacun, dans ma famille par exemple, mes parents sont toujours ensembles ont eu deux enfants avec qui ils ont une relation super et auraient aimé en avoir plus si ils avaient eu les moyens. Avoir un enfant parfois je me dis que c’est aussi un saut dans l’inconnu et l’acceptation que ça peut tout faire foirer mais ça peut aussi te propulser dans une vie dont tu rêves. Mais c’est comme pour toutes les grosses décisions, partir à l’étranger pour faire carrière, ça peut mettre ton couple en danger, mais rester dans ton pays dans un taff qui te convient pas, ça peut aussi mettre ton couple en danger finalement. Aucune décision n’est vraiment sans risque. Tout dépend toujours à quoi on aspire et où sont nos priorités, qu’est ce qui nous donne envie de nous dépasser, c’est hyper personnel.

@Lagertha~ je suis d’accord avec cette idée si elle est utilisée pour se dédouaner genre “j’aimerais avoir un enfant pour être enfin adulte mais la j’en ai pas donc j’ai pas envie de me faire chier” ce que je comprend plus comme j’ai pas envie de faire cet effort je veux juste que le monde me considère comme un adulte et donc un enfant serait un bon raccourcis (et la ca pue parce que dans les fait la réflexion est biaisée).
Par contre si c’est “j’aimerais avoir un enfant pour enfin devenir adulte” comme avoir enfin une motivation pour tenir sur le long terme, une raison pour me donner du mal, parce que ma personne ne suffit pas. Ba j’avoue que je le conçoit. Je suis une adulte fonctionnelle, mais quand je suis seule trop longtemps ça devient vite n’importe quoi, parce que faire les choses juste pour moi et mon confort, c’est pas une motivation assez grande. C’est triste et un peu pitoyable peut être mais je fonctionne comme ça, l’approbation et le bonheur et bien être des autres est mon moteur, sans ça j’ai pas la volonté.

 

[Membre supprimé 293787]

@Onirinaute le travail domestique bénéficie à la société dans son ensemble : il permet d’assurer de bonnes conditions de vie aux membres du foyer (= maintenir ces travailleureuses et futur·e·s travailleureuses en vie et en bonne santé ).
De plus - je me place délibérément dans le cadre le plus classique encore aujourd’hui pour construire mon exemple, parce qu’on se sait - si Madame gère tout à la maison pendant que Monsieur va travailler à l’extérieur, les efforts de Madame rapportent à Monsieur : moins de fatigue au travail, moins d’arrêts enfant malade quand il y en a, possibilité de travailler plus tard, de partir facilement en déplacement… des avantages qui ont des chances de se traduire financièrement, par des primes ou des promotions. Est-ce que ça paraît juste que seul Monsieur dégage une plus-value des efforts de Madame ?
Et en cas de séparation, l’arnaque est totale : Monsieur reprend toutes ses billes en s’appuyant sur la carrière construite au détriment de son épouse pendant qu’elle reste avec… rien, et quasiment aucune chance de trouver un emploi. Ça me paraît juste de compenser ça, et de reconnaître autant la pénibilité que l’utilité du travail domestique

 

[Onirinaute]

@Alien_or justement dans ton exemple ça me paraitrait juste que monsieur compense sa femme, pas que madame ait un salaire en plus ? Je suis tout à fait d'accord que la séparation peut donner des choses très injustes (il me semble que c'est pris en compte dans les divorces ceci dit, ce qui peut donner à l'épouse au foyer droit à une pension même sans parler de la garde des enfants).
Pour la société, c'est probablement plus intéressant que les deux parents travaillent et que la garde des enfants soient assurée par une personne extérieure qui peut mutualiser avec la garde d'une autre famille j'imagine...

 

[Arsinoée]

Ça m'interpelle toujours quand on parle des femmes au foyer qui perdrait le temps au foyer pour leur carrière. Parce que, j'ai fait moult études et réorientation, et dans quasi toute y'avait des conditions d'accès : soit un niveau de diplôme, soit X années comme salariés soit... Avoir des enfants... Dans beaucoup, beaucoup de formations qui demande un certain niveau d'étude avoir des enfants est considéré comme équivalent...
Heureusement, j'ai cru comprendre que maintenant, ce type de dérogation se restreint à pouvoir passer des concours ou entrer dans le processus de sélection et non directement en formation voire en poste comme il y a encore deux décennies.

Après... Les mères au foyer, on est d'accord qu'elles font sur 24h ce que les mères qui bossent font en 2h le matin et le soir ?

 

[Clèves]

@Arsinoée Pas vraiment, puisque les mères qui consacrent deux heures le matin et le soir au foyer et à leur progéniture ont en général les moyens d'embaucher des aides, que ce soit pour le ménage ou la garde des enfants. Alors qu'on peut imaginer qu'un couple où la mère est au foyer n'emploie pas ces personnes. Donc il y a bel et bien une part de travail qui échoit à la mère au foyer.