@Numéro Treize La question c'est de savoir si cette supériorité (qui est relative et limitée à certains points) justifie une hiérarchie morale. Même si on accepte l'idée que l'homme soit plus rationnel / intelligent que les autres animaux, est-ce que cette intelligence justifie le rapport de domination aux autres êtres vivants ? Est-ce que ça signifie qu'il peut disposer des autres à sa guise, les tuer, les réduire en esclavage ? C'est un raisonnement qui me semble vite dangereux parce que le fait que certains hommes soient plus avancés / civilisés / intelligents que d'autres est un argument qui a été utilisé pour justifier l'esclavage et la conquête de l'Amérique par exemple. Je pense qu'il faut voir toute l'ambivalence qu'il y a dans cette idée.
Plus généralement ça amène aussi des problématiques spécistes : pourquoi choisir la raison comme critère pour distinguer l'homme des autres animaux ? Si on choisit un autre critère comme la sentience, c'est à dire le fait d'être un être sensible et capable de ressentir la douleur, l'homme est a égalité avec une majorité d'animaux et rien ne justifie le fait qu'il puisse les tuer comme il le semble. Et ça me paraît être un critère plus pertinent de refuser de tuer un animal parce qu'il souffre que de le faire parce qu'il est moins intelligent que l'homme (en quoi le fait d'avoir une intelligence moindre justifie de finir en jambon ? ).
La question c'est de savoir quels critères mettre en avant et quand : l'homme n'est supérieur aux autres animaux que sur certains plans et quand bien même, sa soi disant supériorité n'est pas toujours un critère pertinent de hiérarchisation.
Et puis la capacité d'abstraction n'est pas limitée à l'homme sinon, il y a eu pas mal d'expériences en ce sens chez les animaux qui ont prouvé que certains en étaient capables aussi (je développe si tu veux).
Edit :
@Cloudy. Je ne connais pas mais ça m'intéresse, j'irai voir, merci pour l'information !
Arrête moi si je me trompe, mais j'ai l'impression que dans ton message, tu cherches à définir ce qu'il est bien de faire, et ce qui est mal de faire, et en plus, selon des critères "objectifs". Et ce que je m'évertue à démontrer, c'est que d'un, il n'y a pas de critères objectifs (pour moi, s'il y avait des critères objectifs, ils seraient d'origine "divine", mais voilà, la seule qu'on peut éventuellement observer dans l'univers, c'est "tu t'adaptes, ou tu disparais"). Et deux, le bien et le mal sont des choses qui n'ont AUCUN fondement (à part éventuellement la survie : est bien ce qui me permet, à moi ou mes descendants, de survivre).
En fait, j'ai même l'impression que tu confonds empathie / intelligence / civilisation. On peut être une civilisation sans empathie mais intelligente. Les nazis et les communistes l'ont montré. On peut avoir de l'empathie et de l'intelligence, mais sans être une civilisation. La plupart des tribus nomades le sont.
Si on ne comprend pas comment fonctionne notre capacité à juger, et établir des normes et des systèmes de valeurs, jamais des causes comme le féminisme ou la cause LGBT ne pourront avancer, tout simplement parce que vous ne comprenez pas comment fonctionnent les gens et la société.
PS : je n'ai pas compris en quoi la supériorité était un critère. On est supérieur à quelque chose d'autre selon un critère, ça je veux bien. Mais la supériorité ne découle pas de "rien".
PS2 : Oui, il y a des animaux qui ont des capacités d'abstractions. Mais elles sont plus limitées que chez les êtres humains. Encore une fois, je te renvoies aux 10 000 ans de sciences, de philosophie, de culture, d'architecture, d'arts et j'en passe qui font que, pour moi, l'Homme est bien une espèce à part. Et si tu n'es pas d'accord, trouve moi une espèce qui a fait ne serait ce que la moitié de ce que l'on a fait, dans
chaque domaine que j'ai cité au-dessus, et là, je considérerai que tu as raison.