Je te recite pour un HS. Ce message aurait sûrement plus sa place sur la VPR mais vu que ça s'inscrit dans la discussion sur les comédies, je le laisse là...En ce moment le cinéma français semble vraiment faire de l'humour assez oppressif et ne sortir que de gros clichés. En ce moment, on cite souvent Gangsterdam, mais j'ai entendu parler A bras ouvert & RAID Dingue.
Du coup, ça y est A bras ouverts se fait aussi basher par la critique pour racisme et son équipe copie/colle les réponses de l'équipe de Gangsterdam.
http://www.lefigaro.fr/musique/2017...la-france-a-un-probleme-avec-les-comedies.php
LE FIGARO - Comment réagissez-vous aux accusations de racisme qui pèsent sur À Bras ouverts?
Guy LAURENT - Ça nous atteint Philippe [de Chauveron] et moi. Ce n'est pas plaisant. Ça fait beaucoup de mal d'autant plus qu'il n'y a pas moins raciste que Philippe.
(...) Là, À Bras Ouverts, était dans le collimateur de la presse avant même sa sortie. (...) Les critiques ont mis en évidence uniquement certaines parties du film. Ils ne disent pas que Babik - le père de famille rom incarné par Ary Abittan - vole uniquement quand il est contraint de nourrir les siens et qu'il n'a pas d'autres solutions. C'est la presse qui insiste sur ses défauts.
(...) Et puis c'est une comédie pas un documentaire. Mais on a un problème avec les comédies françaises dans notre pays. Cela devient de plus en plus compliqué d'en écrire. On finit par s'autocensurer et je ne sais pas si c'est bon pour la création.
Donc on a les mêmes points :
- Les critiques de la presse nous font souffrir alors qu'on est gentils
- Ce sont les journalistes qui ont créé de nulle part cette polémique pour des motifs injustes
- On peut plus rien dire, à force on va s'autocensurer
- C'est dur de faire des comédies en France car les gens on pas d'humour
- Et apparemment, Christian Clavier a aussi sorti : "Est-ce qu'on se permettrait de faire Rabbi Jacob aujourd'hui?" comme a demandé l'équipe de Gangsterdam il me semble!
En plus, ils se targuent d'avoir "travaillé avec des Roms" pour la création du film. Mais dans un article, le réalisateur explique qu'il a montré le scénario à un Rom à Bucarest et que celui-ci a trouvé ça "hilarant" puis a fait enlever 2-3 trucs et a "parlé de sa culture". Donc en gros, ils pensent avoir travaillé en collaboration avec les gens qu'ils représentent dans leur film parce qu'UN Rom roumain (même pas un Rom de France!) a rigolé quand ils ont montré leur scénario et parce qu'il leur a parlé de sa culture alors que le scénario était déjà écrit?
Et plusieurs Roms se déclarent déjà très choqués par A Bras ouverts :
https://blogs.mediapart.fr/jacques-...se-des-roms-diffames-par-le-film-bras-ouverts
(...) Dans le film « A bras ouverts », le cas des Roms a fait l’objet d’un traitement particulier, d’un Sonderbehandlung comme l’auraient dit mes grands-parents manouches alsaciens. Le répertoire des moqueries, suspicions, médisances et fausses rumeurs lancées contre les Roms, reprises et propagées sans répit par les comptes d’extrême droite sur Twitter, bien évidemment étayées de faits divers, sont intégrées dans le scénario, à tel point qu’après les avoir notées au cours de la projection, j’ai cherché en vain quelle turpitude dont nous sommes accusés au quotidien aurait pu échapper à l’auteur. Il n’en manque pas une. Le bréviaire de la haine et du mépris est complet, De Chauveron et Clavier ont recyclé intégralement le contenu des poubelles de Twitter et de Facebook.
Les dents en or et les dents pourries, le cousin Quasimodo, les vols de cuivre, la consommation d’animaux étranges, les cocktails au gas-oil, la musique massacrée, la récupération des déchets dans les poubelles, l’ignorance des codes essentiels du savoir-vivre, le sans-gêne, la promiscuité dans le sommeil, la mendicité, la violence, la paresse, l’oisiveté, le machisme, la maltraitance des femmes, le clan hiérarchisé, l’hystérie, le marteau dans le cartable, le refus de la scolarité, le racisme inter-ethnique, le tapage, les mauvaises odeurs, l’absence d’hygiène, les flatulences et le piétinement des parterres de fleurs, les Roms sont exécutés, bouffons délirants, irrécupérables, infréquentables, rien ne manque.
Christian Clavier a du métier, connait le réemploi des vieilles ficelles du rire. Pour la consommation de taupe ou de hérisson, notons seulement que les Roms d’Europe centrale ne mangent pas les hérissons et encore moins les taupes. Néanmoins, le goulasch de taupe, c’est en gros la même chose, la même recette, le même ingrédient que la gnôle de vipère dans le film « Les bronzés font du ski », le klug ou les doubitchous du voisin Preskovitch dans le film « Le Père Noël est une ordure » et tant pis ou tant mieux si le public rigole.
Il a semblé nécessaire, comme le recommande en permanence l’extrême droite dans notre pays, de désolidariser les Roms d’Europe centrale des Tsiganes français, de faire dire à Babik : « - Nous pas Gitans, nous pas jouer castagnettes et pas chemise brillante ». Autre précaution politique et religieuse, ils vivent avec un cochon. En aucun cas les Juifs et les Musulmans ne devraient s’identifier, éprouver d’empathie, apporter leur soutien à des gens qui vivent avec un cochon. Rendons à Clavier l’invention du cochon coupe-feu. (...)
Et ici aussi:
http://www.leparisien.fr/culture-lo...nte-comme-des-sauvages-05-04-2017-6825396.php
http://tempsreel.nouvelobs.com/soci...-des-sauvages-on-est-juste-des-etrangers.html
A côté du racisme, plusieurs journalistes et intervenants dénoncent le sexisme du film. Le héros Rom fait la leçon à Christian Clavier pour lui apprendre à dominer les femmes comme le font soi-disant les Roms, et apparemment c'est un des messages dont bénéficie grandement le héros...
En tout cas, je trouve ça positif car pour A Bras ouverts, la critique est unanime pour déclarer que c'est un film raciste. Donc après Gansterdam où plusieurs journalistes avaient identifié les problèmes de culture du viol du film, ça montre que les journalistes sont plus conscientisés que les mecs qui règnent encore en maitre sur le cinéma français, et ça donne de l'espoir!
Dommage que les équipes des films continuent à répéter que le problème vient du public, de Twitter des journalistes au lieu de se demander s'ils n'ont pas fait une erreur quelque part...
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