@Dame Verveine
Ton exemple me fait un peu marrer, parce que justement, quand on m'a proposé le vaccin contre le papillomavirus, et que j'ai dit que ça ne m'intéressait pas, la médecin a commencé à m'expliquer pourquoi il était essentiel que je le fasse. Je lui ai dit que j'étais parfaitement informée au sujet du vaccin, mais que je ne pensais pas qu'il soit très utile pour moi. Elle m'a fait la leçon, visiblement énervée, tout en déchirant l'ordonnance qu'elle avait déjà préparé à mon intention (donc avant d'avoir mon avis), et me répète plusieurs fois que ce n'est pas un comportement responsable, que je lui ai fait perdre son temps (j'étais venue pour autre chose à l'origine). Finalement, je lui expose deux-trois raisons de mon choix en lien avec mon mode de vie et ma sexualité. Elle se calme un peu et me dit un truc du genre "il fallait commencer par là". Donc si je dis "j'ai réfléchi, je suis informée, je ne veux pas de ce traitement" ma capacité à faire des choix est remise automatiquement en cause tant que je n'ai pas prouvé au médecin que j'avais réfléchi avant de prendre ma décision.
Je cherche pas à faire une bataille de témoignages, juste illustrer mon idée :
Ok pour dire que l'avis et le choix des médecins sont valables tant qu'ielles arrivent à les justifier auprès de leur patients. Les praticien-nes doivent l'information à leur patients. Mais la réciproque n'est pas vrai : en tant que patient-e, on n'a pas à se justifier de refuser un traitement proposé par lea médecin.
A la limite j'aurais pu prendre son ordonnance, la jeter à la poubelle, ne jamais me faire vacciner et ne jamais lui en reparler. Mais dans quel type de relation aurait-on été dans ce cas ? Dans une relation saine d'égal à égal ? Non, dans la relation d'un enfant qui cache une mauvaise note à ses parents pour éviter de se faire gronder. Je suis d'avis que personne ne souhaite cela, et certainement pas les médecins.
Je trouve que c'est intéressant d'analyser cela comme un manque de connaissance. C'est vrai, mais d'où vient la connaissance médicale ? Qui peut/qui doit nous parler de notre corps, des maladies, des hormones... ? L'école ? L'école a déjà du mal à faire la base (lire écrire compter) ? Les parents ? ont-ils seulement les connaissances nécessaires pour le faire ? le risque de biais idéologique n'est-il pas plus grand ? Le monde médical ? Perso je dirais oui, mais on voit bien que les progrès scientifiques ne sont pas reçus et utilisés de la même manière par tou-tes les pratien-nes (cf le refus du DIU pour les nullipares).
A mes yeux le point d'achoppement vient quand même du fait que nous vivons dans une société patriarcale où les choix des femmes sont plus systématiquement questionnés que ceux des hommes (présomption d'incompétence).
Ton exemple me fait un peu marrer, parce que justement, quand on m'a proposé le vaccin contre le papillomavirus, et que j'ai dit que ça ne m'intéressait pas, la médecin a commencé à m'expliquer pourquoi il était essentiel que je le fasse. Je lui ai dit que j'étais parfaitement informée au sujet du vaccin, mais que je ne pensais pas qu'il soit très utile pour moi. Elle m'a fait la leçon, visiblement énervée, tout en déchirant l'ordonnance qu'elle avait déjà préparé à mon intention (donc avant d'avoir mon avis), et me répète plusieurs fois que ce n'est pas un comportement responsable, que je lui ai fait perdre son temps (j'étais venue pour autre chose à l'origine). Finalement, je lui expose deux-trois raisons de mon choix en lien avec mon mode de vie et ma sexualité. Elle se calme un peu et me dit un truc du genre "il fallait commencer par là". Donc si je dis "j'ai réfléchi, je suis informée, je ne veux pas de ce traitement" ma capacité à faire des choix est remise automatiquement en cause tant que je n'ai pas prouvé au médecin que j'avais réfléchi avant de prendre ma décision.
Je cherche pas à faire une bataille de témoignages, juste illustrer mon idée :
Ok pour dire que l'avis et le choix des médecins sont valables tant qu'ielles arrivent à les justifier auprès de leur patients. Les praticien-nes doivent l'information à leur patients. Mais la réciproque n'est pas vrai : en tant que patient-e, on n'a pas à se justifier de refuser un traitement proposé par lea médecin.
A la limite j'aurais pu prendre son ordonnance, la jeter à la poubelle, ne jamais me faire vacciner et ne jamais lui en reparler. Mais dans quel type de relation aurait-on été dans ce cas ? Dans une relation saine d'égal à égal ? Non, dans la relation d'un enfant qui cache une mauvaise note à ses parents pour éviter de se faire gronder. Je suis d'avis que personne ne souhaite cela, et certainement pas les médecins.
Ce qui me fait dire qu'en fait, une partie du soucis est encore et toujours l'éducation.
Nous manquons d'éducation, nous manquons de connaissance de nos corps, nous manquons d'informations sur tous nos choix et leurs avantages/inconvénients....
Si on commençait par là et qu'on arrêtait le dogmatisme, chacun.e pourrait choisir en connaissance de cause et en fonction de sois
Je trouve que c'est intéressant d'analyser cela comme un manque de connaissance. C'est vrai, mais d'où vient la connaissance médicale ? Qui peut/qui doit nous parler de notre corps, des maladies, des hormones... ? L'école ? L'école a déjà du mal à faire la base (lire écrire compter) ? Les parents ? ont-ils seulement les connaissances nécessaires pour le faire ? le risque de biais idéologique n'est-il pas plus grand ? Le monde médical ? Perso je dirais oui, mais on voit bien que les progrès scientifiques ne sont pas reçus et utilisés de la même manière par tou-tes les pratien-nes (cf le refus du DIU pour les nullipares).
A mes yeux le point d'achoppement vient quand même du fait que nous vivons dans une société patriarcale où les choix des femmes sont plus systématiquement questionnés que ceux des hommes (présomption d'incompétence).