Tératogène
Je suis faillible, mais je suis capable.
Hier soir, j’ai vu le documentaire d’Ovidie sur les violences gynéco-obstétricales Tu enfanteras dans la douleur. Pour celleux qui l’ont vu, je ne sais pas ce que vous en pensez mais je l’ai trouvé un peu superficiel dans son propos de fond Ou en tout cas pas assez commenté, pour la compréhension profonde du problème.
Il met l’accent sur la parole des victimes ; c’est totalement logique et je salue l’initiative pour leur avoir laissé autant de place. Leurs paroles sont ultra-nécessaires, et c’est peut-être ce qui explique le peu de commentaires, pour pouvoir laisser résonner leur vérité. Une très bonne chose. Mais ça manquait de faits sur le non bien-fondé des pratiques abusives, justement. Le doc dit juste qu’il y en a trop et que les femmes en souffrent, parfois jusqu’à subir de vraies boucheries, mais sans expliquer réellement que ce sont des pratiques qui relèvent d’une habitude patriarcale dangereuse, mais pas nécessaires pour la santé de l’enfant et de la mère (des fois bien sûr, mais beaucoup moins fréquemment qu’on le laisse entendre quand on fait flipper les jeunes mères avec « si je vous charcute pas votre bébé meurt »).
Il aurait été intéressant aussi de séparer deux discours : celui du président du conseil des GOF qui dit qu’on diabolise les médecins alors que les pauvres font ce qu’ils peuvent avec peu de moyens matériels et humains pour prendre en charge un grand nombre de patientes, et celui du documentaire qui appuie les femmes dans leur dénonciation des pratiques abusives en gynéco-obstétrique. Dans le sens où ce n’est pas la même chose : oui il y a un manque de moyens humains et matériels, on supprime de plus en plus les subventions aux hôpitaux, on supprime des postes... Evidemment que ça entraîne une diminution dramatique de la qualité des soins, on le voit partout et c’est un problème.
Maintenant faut pas confondre comme le président de l’ordre - blanc, 50aine, cishet, paternaliste - avec les spécificités des violences gynobs qui elles sont présentes qu’on ait des moyens ou non
Vous, moi, féministes, on le sait. Mais le doc ne tranche pas assez. Même si le président se fait huer dans le documentaire, on peut avoir de l’empathie pour sa justification du manque de moyens et d’investissements, et c’est se tromper de problème du coup - c’en est un, mais le propos est ailleurs.
J’aurais apprécié aussi que la mouvance de l’accouchement physio soit plus développée. Le doc avance des chiffres de souffrance et de mortalité bien moins élevées au moment où le pionnier de ce type d’accouchement a commencé à les expérimenter, mais peu d’info sur ce qu’il en est aujourd’hui : est-ce qu’on en fait la promotion auprès des femmes pour qu’elles puissent choisir de façon éclairée la façon dont elles souhaitent accoucher (en dehors des sphères CSP+ où on a facilement accès à ce genre d’infos) ? Est-ce que les sage-femmes et gynobs sont formé.e.s au cours de leurs études à accompagner les patientes qui veulent le faire ?
Mitigée par ce documentaire, du coup. Son gros point fort cependant reste les paroles des victimes très bien mises en valeur.
Il met l’accent sur la parole des victimes ; c’est totalement logique et je salue l’initiative pour leur avoir laissé autant de place. Leurs paroles sont ultra-nécessaires, et c’est peut-être ce qui explique le peu de commentaires, pour pouvoir laisser résonner leur vérité. Une très bonne chose. Mais ça manquait de faits sur le non bien-fondé des pratiques abusives, justement. Le doc dit juste qu’il y en a trop et que les femmes en souffrent, parfois jusqu’à subir de vraies boucheries, mais sans expliquer réellement que ce sont des pratiques qui relèvent d’une habitude patriarcale dangereuse, mais pas nécessaires pour la santé de l’enfant et de la mère (des fois bien sûr, mais beaucoup moins fréquemment qu’on le laisse entendre quand on fait flipper les jeunes mères avec « si je vous charcute pas votre bébé meurt »).
Il aurait été intéressant aussi de séparer deux discours : celui du président du conseil des GOF qui dit qu’on diabolise les médecins alors que les pauvres font ce qu’ils peuvent avec peu de moyens matériels et humains pour prendre en charge un grand nombre de patientes, et celui du documentaire qui appuie les femmes dans leur dénonciation des pratiques abusives en gynéco-obstétrique. Dans le sens où ce n’est pas la même chose : oui il y a un manque de moyens humains et matériels, on supprime de plus en plus les subventions aux hôpitaux, on supprime des postes... Evidemment que ça entraîne une diminution dramatique de la qualité des soins, on le voit partout et c’est un problème.
Maintenant faut pas confondre comme le président de l’ordre - blanc, 50aine, cishet, paternaliste - avec les spécificités des violences gynobs qui elles sont présentes qu’on ait des moyens ou non
Vous, moi, féministes, on le sait. Mais le doc ne tranche pas assez. Même si le président se fait huer dans le documentaire, on peut avoir de l’empathie pour sa justification du manque de moyens et d’investissements, et c’est se tromper de problème du coup - c’en est un, mais le propos est ailleurs.
J’aurais apprécié aussi que la mouvance de l’accouchement physio soit plus développée. Le doc avance des chiffres de souffrance et de mortalité bien moins élevées au moment où le pionnier de ce type d’accouchement a commencé à les expérimenter, mais peu d’info sur ce qu’il en est aujourd’hui : est-ce qu’on en fait la promotion auprès des femmes pour qu’elles puissent choisir de façon éclairée la façon dont elles souhaitent accoucher (en dehors des sphères CSP+ où on a facilement accès à ce genre d’infos) ? Est-ce que les sage-femmes et gynobs sont formé.e.s au cours de leurs études à accompagner les patientes qui veulent le faire ?
Mitigée par ce documentaire, du coup. Son gros point fort cependant reste les paroles des victimes très bien mises en valeur.