kaelooo;4400150 a dit :
@
MamieCaro @
DestyNova @
MorganeGirly
Je suis d'accord avec vous sur le fait que la violence verbale n’est pas un moyen d'éviter les violences physiques. C'était le gros point tendancieux de cette intervention. Il partait du principe que ces insultes sont quasiment rituelles utilisées par la grande majorité des jeunes et que très peu passeront à l'acte. C'est certain mais ses insultes instaurent un climat sexiste qui peut justifié ces violences.
Moi ce que je trouve problématique dans cette thèse - outre que l'histoire des insultes qui "empêchent" le passage à l'acte - on fait des insultes un "moindre mal", en oubliant que les insultes,
c'est déjà de la violence. Parce que ça marque ceux qui sont visés, et même ceux qui ne le sont pas, ça crée de la honte, de la peur, de la haine de soi et des autres... Le fait de dire que peu "passeront à l'acte" : ben oui, mais les insultes, c'est déjà un acte violent, donc ça n'a rien de rassurant.
En plus, un acte violent physiquement va davantage entraîner un rejet de ceux qui en sont témoins - pas forcément, bien sûr (y en a qui seront ravis d'assister à une baston), mais certains individus qui rigolent aux insultes vont arrêter de rigoler quand ça devient physique. Les insultes restent un meilleur moyen d'instaurer un climat de haine, parce que ça ressemble moins à de la haine, ça se dissimule sous couvert d'humour et de camaraderie (chez les garçons comme chez les filles) - mais qu'on ne s'y trompe pas, ça reste de la haine et ça reste violent.
kaelooo;4400150 a dit :
Dans la deuxième intervention, il parle du fait qu'ils ne peuvent rien faire face aux changements de leur corps ce qui peut être très perturbant pour des jeunes dont la construction identitaire ne s'est pas bien faite au préalable. Même s'il parle d'angoisse face au féminin, ça concerne les filles et les garçons (la psychanalyse a un langage extrêmement sexiste).
OK, il y a une solution tellement simple à ce problème que c'en est à pleurer : une vraie, bonne éducation sexuelle, les amis !! Si on t'explique les changements que va subir ton corps avant qu'ils n'arrivent, si on t'explique comment marche ton corps et celui des autres, qu'est-ce que c'est la sexualité, comment l'aborder, quelles sont ses différentes formes, et qu'on fait tout ça de façon claire et pas culpabilisante, ben bizarrement, y a plus d'angoisses, plus de haine liée à une incompréhension de son corps et de celui des autres.
Donc la conclusion de ce genre de discours devrait être évidente : il faut plus d'éducation sexuelle (ou une éducation sexuelle mieux faite) pour aider les jeunes à passer ce cap.
kaelooo;4400150 a dit :
La première idée n'était pas défendue par des psychanalystes mais par des philosophes et des sociologues invités au colloque et elle ne concerne pas tous les garçons mais un groupe minoritaire en grande difficultés sociales, ceux en rejet total de l'école et il se centrait sur les violences des garçons envers les filles non le contraire.
C'est évident que le contexte familiale et social a énormément d'importance sur ces questions mais le colloque a choisit de se centrer sur le versant scolaire. Voilà, j'avais oublié de préciser ces faits là.
Après, elle a jamais dit que les femmes étaient responsables de la violence des garçons mais que c'était les stéréotypes associées aux femmes qui peuvent amener certains jeunes en difficultés scolaire et sociale a rejeté l'école et de ce fait les femmes en général.
Ca me semble super douteux de se concentrer sur les garçons en difficulté scolaire, comme si on partait du principe que les violences viennent principalement des garçons en difficulté scolaire... La violence envers les femmes n'est pas le seul fait des garçons en difficulté scolaire ou des hommes en situation précaire : on a cette impression-là parce que c'est plus dur pour une femme en situation précaire de se sortir d'une situation violente parce qu'elle n'a pas les ressources qu'aurait une femme de classe moyenne ou aisée.
Si on trouve une explication au fait que ces garçons deviennent violents ou haineux avec les femmes, ça n'expliquera pas pourquoi des garçons qui réussissent bien à l'école deviennent aussi violents et haineux envers les femmes...
Je ne dis pas qu'il y a une raison globale pour toutes les violences faites aux femmes (enfin, si : la domination masculine, mais ça reste tellement omniprésent que c'est difficile de théoriser dessus) mais je trouve ça louche de ne parler que d'une tranche de la population. Les hommes aisés ayant réussi à l'école et dans leur parcours professionnel, on ne s'y intéresse pas ? Ils ont été à l'école aussi, pourtant...
Enfin bref, je reste intéressée par les podcasts !