Certes, tout ce que tu dis est exact, mais si le sujet du colloque était les violences scolaires, ils ne pouvaient pas aborder les violences conjugales, ou les violences envers les femmes d'une façon générale, parce que ça sort du cadre de l'école, et donc de leur domaine. Si le but est de trouver une réponse à ces violences, ou de les prévenir, en cherchant à couvrir le plus de cas de violence possible, je pense qu'on n'arrive pas à trouver une réponse ciblée, donc qu'on perd en efficacité. Si, à l'âge adulte, les violences envers les femmes ne connaissent aucune limite de milieu social ou niveau d'études, le harcèlement scolaire, lui, est plus présent dans certains collèges que d'autres (et ce ne sont pas automatiquement les collèges des quartiers les plus défavorisés, au contraire); une bonne majorité (même si ce n'est pas la totalité) des cas de harcèlement scolaire vient d'élèves qui ne sont pas à l'aise dans le système éducatif. Et les filles n'en sont bien sur pas les seules victimes, mais on peut tout à fait s'imaginer que les sources du harcèlement ne soient pas totalement les mêmes selon le genre des agresseurs/victimes (je reste persuadée que, filles ou garçons, le problème de base reste que le milieu scolaire ne permet pas à tous les enfants de trouver leur place, mais c'est un autre problème).mamiecaro;4401028 a dit :Ca me semble super douteux de se concentrer sur les garçons en difficulté scolaire, comme si on partait du principe que les violences viennent principalement des garçons en difficulté scolaire... La violence envers les femmes n'est pas le seul fait des garçons en difficulté scolaire ou des hommes en situation précaire : on a cette impression-là parce que c'est plus dur pour une femme en situation précaire de se sortir d'une situation violente parce qu'elle n'a pas les ressources qu'aurait une femme de classe moyenne ou aisée.
Si on trouve une explication au fait que ces garçons deviennent violents ou haineux avec les femmes, ça n'expliquera pas pourquoi des garçons qui réussissent bien à l'école deviennent aussi violents et haineux envers les femmes...
Je ne dis pas qu'il y a une raison globale pour toutes les violences faites aux femmes (enfin, si : la domination masculine, mais ça reste tellement omniprésent que c'est difficile de théoriser dessus) mais je trouve ça louche de ne parler que d'une tranche de la population. Les hommes aisés ayant réussi à l'école et dans leur parcours professionnel, on ne s'y intéresse pas ? Ils ont été à l'école aussi, pourtant...
Enfin bref, je reste intéressée par les podcasts !
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Sinon, je suis pliée en lisant la conclusion de l'article du courrier des échos posté plus haut: "Si cette étude risque de créer quelques tensions temporaires au sein des familles, elle aura au moins le mérite de rendre convaincant, une bonne fois pour toute, le discours masculin sur le ménage… dont la gent féminine ne comprenait pas toujours la rationalité."