Veille Permanente Sexisme

16 Juin 2010
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Hambach
Je ressort de deux jours de colloques sur "Genre et violences dans les institutions scolaires" avec des interventions de psychologues, sociologues, philosophes, chercheurs en sciences po (si certaines madz sont intéressées, je pourrais poster sur le forum les podcasts et les actes quand ils seront publiés).

Ils ont soulevé certaines idées que j'ai trouvées très intéressantes notamment sur le rôle de l'institution et de la société dans les violences dont sont victimes les filles à l'école de la part des garçons. Le fait que les jeunes soient en pleine construction identitaire les amènent à avoir un besoin énorme de reconnaissance. A l'école, cette reconnaissance passe quasi exclusivement par les résultats scolaires. Vu qu'on est dans une société extrêmement individualiste, l'échec scolaire est très dommageable au niveau narcissique. Du coup, le fait que les filles soient vues comme meilleures à l'école par les enseignants, que la majorité des enseignants soient des enseignantes d'ailleurs peut amener les garçons en difficultés scolaires à rejeter le sexe féminin en général d'où la violence. Symboliquement, ça permettrait pour eux de se restaurer narcissiquement en rabaissant les filles à leur statut de dominé.

Il y a deux interventions qui ont suscité pas mal de critiques (faites par des psychologues d'orientation psychanalytique d'ailleurs). J'étais pas forcément d'accord sur les réactions négatives que ça suscitait mais j'aurai aimé avoir votre avis. Je suis dans une fac et même dans une formation très orientée psychanalyse et du coup je ne suis pas sure de mon objectivité sur le sujet.

La première intervention parlait des insultes. Selon le psychologue, l'adolescence amène pas mal d'angoisse notamment celles concernant la peur d'être différent. Les insultes seraient donc une projection de cette angoisse, de ses différences qu'on refuse en soi ("pute","tapette","moche"). Ce serait donc un moyen de se décharger des pulsions qui envahissent ces jeunes et donc de limiter le passage à l'acte. Il disait également que les stéréotypes de genre servent de modèle d'identification à cette période et qu'ils ont donc une utilité dans la construction du psychisme. On voit donc un rejet chez ces jeunes de tout ce qui est trop féminin (les filles qu'on traite de salope, les mecs de tapette) ou de trop masculin (le rejet des filles trop "masculines").

La deuxième intervention parlait du "travail du féminin" dans l'adolescence. Face à la puberté, les jeunes sont assez démunis du fait de leur passivité (d'où la notion de travail du féminin car la femme est associée dans l'inconscient collectif à cette notion de passif). Ils ont donc des angoisses de perte de pouvoir (le fameux phallus :cretin:) et de morcellement (de destruction de soi, de perte de son psychisme) dans les cas les plus graves. La violence notamment sexuelle peut donc venir d'une incapacité à gérer cette angoisse dans une tentative désespérée pour reprendre son pouvoir.

Voilà, j'espère que c'est compréhensible et que j'ai bien réussi à tout retranscrire.
 
30 Mai 2012
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mamie-caro.tumblr.com
kaelooo;4398750 a dit :
Je ressort de deux jours de colloques sur "Genre et violences dans les institutions scolaires" avec des interventions de psychologues, sociologues, philosophes, chercheurs en sciences po (si certaines madz sont intéressées, je pourrais poster sur le forum les podcasts et les actes quand ils seront publiés).

Ce que tu racontes a l'air super intéressant, ce serait effectivement super que tu mettes les podcasts !!

La première intervention dont tu parles, vu ce que tu en dis, m'aurait probablement fait bondir aussi... L'idée que les insultes limitent les passages à l'acte... euh, non, elles renforcent simplement les stéréotypes, et l'idée que le féminin est quelque chose d'intrinsèquement mauvais...

Les personnes qui tabassent des homosexuels dans la rue vont souvent commencer par les insulter, donc je ne vois pas en quoi les insultes empêchent le passage à l'acte... Je trouve ça super douteux, comme si on excusait ces comportements dans le but (hasardeux) d'éviter des violences. Non, si on veut éviter les violences, il faudrait plutôt arrêter de diviser l'humanité en deux blocs figés dont l'un est considéré comme inférieur, point barre !

Enfin bon, il est tard, j'arrive pas à articuler clairement ce que j'en pense.

Mais en tout cas, oui, si tu as des liens à poster, poste, poste ! :ordi:

(Je me dis que j'aimerais avoir du temps pour assister à ce genre de colloques, ça a l'air passionnant !)

___________

Sinon, je viens de voir Marty, un film de 1955 sur un trentenaire célibataire qui rencontre une femme, et tombe amoureux, façon "dernière chance"... Mais le film est très particulier, parce que c'est moins une histoire d'amour qu'une chronique des rapports homme/femme/famille dans une famille américaine d'origine italienne - la pression familiale, la pression des amis, le poids de la norme, etc... Bref, je vous le recommande vivement, c'est très finement écrit et très émouvant.
 
15 Novembre 2008
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Paris
C'est ça de "l'humour noir" ? Dire que certain-e-s défendaient ça dans les commentaires... (tw: viol/violence)
Faut vraiment arrêter, je ne vois pas en quoi c'est un sujet dont on peut rire :erf:


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30 Mai 2012
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@cafeine : Non... non non non non nononnonoononononoooooooooooon.

(Et un petit bonus racisme avec ça, parfait !)

Si les gens pouvaient comprendre qu'on n'a pas à avoir d'"excuse" pour ne pas faire l'amour, ce serait déjà génial. Et ensuite, arrêter à tout jamais de faire des blagues sur le viol qui visent les VICTIMES.
 
Dernière édition :
24 Février 2012
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J'ai vu Stromae au zapping, dans la séquence il évoquait sa part féminine en disant avec le sourire qu'on lui avait souvent fait le compliment. Pas la remarque, le compliment. Ben c'est con mais ça m'a fait super plaisir qu'il présente ça de manière aussi positive, et pas comme un truc dévalorisant qui lui ferait perdre sa bite.
 
23 Décembre 2012
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kaelooo;4398750 a dit :
Je ressort de deux jours de colloques sur "Genre et violences dans les institutions scolaires" avec des interventions de psychologues, sociologues, philosophes, chercheurs en sciences po (si certaines madz sont intéressées, je pourrais poster sur le forum les podcasts et les actes quand ils seront publiés).

Ils ont soulevé certaines idées que j'ai trouvées très intéressantes notamment sur le rôle de l'institution et de la société dans les violences dont sont victimes les filles à l'école de la part des garçons. Le fait que les jeunes soient en pleine construction identitaire les amènent à avoir un besoin énorme de reconnaissance. A l'école, cette reconnaissance passe quasi exclusivement par les résultats scolaires. Vu qu'on est dans une société extrêmement individualiste, l'échec scolaire est très dommageable au niveau narcissique. Du coup, le fait que les filles soient vues comme meilleures à l'école par les enseignants, que la majorité des enseignants soient des enseignantes d'ailleurs peut amener les garçons en difficultés scolaires à rejeter le sexe féminin en général d'où la violence. Symboliquement, ça permettrait pour eux de se restaurer narcissiquement en rabaissant les filles à leur statut de dominé.

Il y a deux interventions qui ont suscité pas mal de critiques (faites par des psychologues d'orientation psychanalytique d'ailleurs). J'étais pas forcément d'accord sur les réactions négatives que ça suscitait mais j'aurai aimé avoir votre avis. Je suis dans une fac et même dans une formation très orientée psychanalyse et du coup je ne suis pas sure de mon objectivité sur le sujet.

La première intervention parlait des insultes. Selon le psychologue, l'adolescence amène pas mal d'angoisse notamment celles concernant la peur d'être différent. Les insultes seraient donc une projection de cette angoisse, de ses différences qu'on refuse en soi ("pute","tapette","moche"). Ce serait donc un moyen de se décharger des pulsions qui envahissent ces jeunes et donc de limiter le passage à l'acte. Il disait également que les stéréotypes de genre servent de modèle d'identification à cette période et qu'ils ont donc une utilité dans la construction du psychisme. On voit donc un rejet chez ces jeunes de tout ce qui est trop féminin (les filles qu'on traite de salope, les mecs de tapette) ou de trop masculin (le rejet des filles trop "masculines").

La deuxième intervention parlait du "travail du féminin" dans l'adolescence. Face à la puberté, les jeunes sont assez démunis du fait de leur passivité (d'où la notion de travail du féminin car la femme est associée dans l'inconscient collectif à cette notion de passif). Ils ont donc des angoisses de perte de pouvoir (le fameux phallus :cretin:) et de morcellement (de destruction de soi, de perte de son psychisme) dans les cas les plus graves. La violence notamment sexuelle peut donc venir d'une incapacité à gérer cette angoisse dans une tentative désespérée pour reprendre son pouvoir.

Voilà, j'espère que c'est compréhensible et que j'ai bien réussi à tout retranscrire.

Alors déjà, je ne suis vraiment pas fan de la psychanalyse quand ça aborde le thème du genre :sick2:

Mais là dans ce que tu me dis, j'ai pas mal de trucs à relever :

"le fait que les filles soient vues comme meilleures à l'école par les enseignants, que la majorité des enseignants soient des enseignantes d'ailleurs peut amener les garçons en difficultés scolaires à rejeter le sexe féminin en général d'où la violence. Symboliquement, ça permettrait pour eux de se restaurer narcissiquement en rabaissant les filles à leur statut de dominé."

J'aimerais connaitre la démarche scientifique derrière cette affirmation.
De mon expérience de travail avec des ados et pré-ados en difficulté, les jeunes garçons en échec scolaire ne sont pas violents avec les femmes sur des questions de genre juste parce qu'ils sont en échec scolaire.
En fait, je crois que j'ai même été témoin de l'inverse... La société valorise deux types de réussites : la réussite professionnelle (la réussite scolaire quand on est plus jeune) qui est associée à la réussite financière et la réussite familiale et amoureuse.
Du coup, les jeunes garçons exclus du système scolaire et qu'on prive de l'espoir d'une réussite professionnelle se tournent vers la réussite familiale. Le rêve de la petite amie longue durée, de la mise en ménage, de la maison avec enfants et labrador, c'est l'alternative au rêve de la carrière brillante.
Franchement, j'ai croisé plus de garçons en échec scolaire qui aspiraient à une relation amoureuse stable et percevaient donc les femmes généralement positivement, que l'inverse.
Quant à ceux qui sont violents avec les femmes, en général, c'est qu'il y a d'autres problèmes : un environnement extra-scolaire difficile, un entourage qui promeut des idées sexistes etc.
Enfin voilà, c'est basé sur mon expérience et non sur une étude approfondie mais quand même, parler de "restauration narcissique" par compensation d'une humiliation me fait doucement rire.

Sur les insultes, rien à redire à ce qu'a dit @MamieCaro, on commence par insulter les gens avant de passer à l'acte, il n'y a rien de cathartique là-dedans car à partir du moment où on verbalise une idée, elle devient plus réaliste, banalisée et concrète...
Ensuite, oui, les stéréotypes de genres peuvent servir de modèle d'identification, et c'est vrai que les ados recherchent des modèles pour se construire, mais il y a des tas d'autres modèles possibles.
Si les ados adhèrent à des courants musicaux ou adulent des stars, ce n'est pas un hasard et ça n'a pas grand-chose à voir avec le genre : ça leur offre un cadre, un modèle, des références. Parmi les ados issus des milieux intellectuels, j'en connais plusieurs qui s'identifient à des mouvements littéraires et artistiques du passé qui leur donnent aussi des modèles de pensée et d'action dont le genre n'est pas le premier critère. Et il y a aussi ceux qui s'investissent dans la politique, vont aux manifs, s'inscrivent dans des syndicats lycéens etc. ; ceux qui revendiquent les origines étrangères plus ou moins réelles de leur famille (exemple : les enfants d'immigrés mais aussi ceux dont un arrière-grand-père est vaguement portugais et qui vont s'y accrocher) ; ceux qui vont rejoindre des communautés (sportives, "geek", religieuses etc.).
C'est un peu simpliste de croire que le genre est le seul référent solide qui peut rassurer les jeunes et les aider à se construire.

Pour la troisième partie, je trouve un peu flippant qu'on explique la violence sexuelle par une angoisse de perte de pouvoir...
Quand tu parles de "passivité", c'est "ne rien pouvoir faire face aux changements de la puberté"?
Le truc c'est que les enfants n'ont pas beaucoup de pouvoir, donc je ne vois pas quels pouvoirs ils perdent avec la puberté...
 
23 Décembre 2012
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destynova;4390471 a dit :
@MorganeGirly Aha effectivement j'avais pas tilté, j'avoue que je ne connais pas les tailles anglaises/américaines (je me demande quelle est la moyenne française mais c'est pas autour du 95C justement? ou 85 B?). J'ajouterais aussi que même pour du 95C on a une diversité de formes poitrines assez large.
En fait, concernant les tailles de poitrine, c'est très difficile de faire une moyenne.
D'abord parce que le bonnet ne veut rien dire en lui-même contrairement à ce que beaucoup croient : le volume d'un sein est identifiable avec le bonnet associé au tour de dos. Par exemple, un 95A et un 75E font le même volume donc en quelque sorte la même "taille". La différence tient au fait que la première fille a un dos beaucoup plus large que la deuxième.
Donc faire une moyenne des bonnets, ça ne nous informe pas du tout sur la taille de seins des Françaises, or c'est souvent ce qui est fait.

Le deuxième point, c'est que 8 femmes sur 10 se plantent complètement sur leur taille de soutien-gorge. Donc si un sondage est fait en leur demandant leur taille, il y a de fortes chances qu'elles donnent des chiffres faux et que les résultats soient totalement faux en conséquence.

Enfin, souvent on propose comme taille un tour de dos compris entre 85 et 95 et un bonnet compris entre A et D, ce qui fait que si les femmes doivent cocher des cases et qu'elles font une taille qui sort des ces références, elles ne seront pas prises en compte dans les calculs.
Et encore faut-il qu'elles sachent que ce n'est pas leur vraie taille car beaucoup de fabricants de lingerie et leurs vendeuses tentent de caser toute la population dans cette série de tailles au lieu de leur offrir un choix plus vaste (c'est moins cher et plus facile à gérer d'avoir des tailles limitées). C'est pour ça que beaucoup de filles font un bonnet E, F ou G en croyant faire un bonnet C ou D.

Et puis comment faire une moyenne de deux chiffres différents qui se combinent entre eux? C'est un peu compliqué donc le mieux qu'on puisse faire ce serait une médiane mais j'imagine que ça prendrait trop de temps et de calcul pour ceux qui lancent ce types de sondages.

Du coup, on trouve un peu tous les chiffres disponibles sur la taille moyenne, ce qui dans tous les cas révèlent une méconnaissance totale de la lingerie d'après moi.
Le chiffre le plus fiable que j'ai trouvé c'est la fédération française du textile qui se base sur les mensurations en centimètres.
Si on associe la mesure du dessus de poitrine à la mesure du dessous (dans les mesures françaises, les deux se calculent ensemble), ça donne un 95A.
On a là une femme moyenne totalement fictive puisque les deux mesures sont déjà des moyennes prises séparément et ne correspondent pas vraiment à un tour de taille. En plus, en général pour les soutien-gorges, les mesures ne sont qu'indicatives et en fonction de plusieurs paramètres, la taille de soutif pourra être ajustée.
Bref, dire que les Françaises font en moyenne un 95A est probablement très artificiel.

Sinon, sur Internet, une étude a beaucoup circulé présentant le "planisphère des tailles de bonnets" disant qu'en France la moyenne était à C, sans préciser si 70 ou 95C... Et on ne sait pas du tout d'où vient cette carte du monde des poitrines...
La marque Triumph avait aussi fait une étude disant que les Françaises faisaient en moyenne un B mais sans proposer de choix au-dessus du D... et on ne sait pas si c'était un 70B ou un 105B par exemple!

Bref, la taille des soutien-gorges est pour moi un vrai mépris des industriels qui préfèrent forcer toutes les femmes à rentrer dans des standards restreints (ou leur faire croire que c'est le cas) que de leur proposer une gamme plus large et plus adaptée.
 
T

telcontar

Guest
@eros-thanatos Merci pour les précisions! (Et je pensais pourtant que ça datait de la première partie du XXe siècle... comme quoi. En tout cas, ça me désole que ça reste enseigné. :sad: )
 
10 Mai 2008
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kaelooo;4398750 a dit :
Je ressort de deux jours de colloques sur "Genre et violences dans les institutions scolaires" avec des interventions de psychologues, sociologues, philosophes, chercheurs en sciences po (si certaines madz sont intéressées, je pourrais poster sur le forum les podcasts et les actes quand ils seront publiés).

Ils ont soulevé certaines idées que j'ai trouvées très intéressantes notamment sur le rôle de l'institution et de la société dans les violences dont sont victimes les filles à l'école de la part des garçons. Le fait que les jeunes soient en pleine construction identitaire les amènent à avoir un besoin énorme de reconnaissance. A l'école, cette reconnaissance passe quasi exclusivement par les résultats scolaires. Vu qu'on est dans une société extrêmement individualiste, l'échec scolaire est très dommageable au niveau narcissique. Du coup, le fait que les filles soient vues comme meilleures à l'école par les enseignants, que la majorité des enseignants soient des enseignantes d'ailleurs peut amener les garçons en difficultés scolaires à rejeter le sexe féminin en général d'où la violence. Symboliquement, ça permettrait pour eux de se restaurer narcissiquement en rabaissant les filles à leur statut de dominé.

Il y a deux interventions qui ont suscité pas mal de critiques (faites par des psychologues d'orientation psychanalytique d'ailleurs). J'étais pas forcément d'accord sur les réactions négatives que ça suscitait mais j'aurai aimé avoir votre avis. Je suis dans une fac et même dans une formation très orientée psychanalyse et du coup je ne suis pas sure de mon objectivité sur le sujet.

La première intervention parlait des insultes. Selon le psychologue, l'adolescence amène pas mal d'angoisse notamment celles concernant la peur d'être différent. Les insultes seraient donc une projection de cette angoisse, de ses différences qu'on refuse en soi ("pute","tapette","moche"). Ce serait donc un moyen de se décharger des pulsions qui envahissent ces jeunes et donc de limiter le passage à l'acte. Il disait également que les stéréotypes de genre servent de modèle d'identification à cette période et qu'ils ont donc une utilité dans la construction du psychisme. On voit donc un rejet chez ces jeunes de tout ce qui est trop féminin (les filles qu'on traite de salope, les mecs de tapette) ou de trop masculin (le rejet des filles trop "masculines").

La deuxième intervention parlait du "travail du féminin" dans l'adolescence. Face à la puberté, les jeunes sont assez démunis du fait de leur passivité (d'où la notion de travail du féminin car la femme est associée dans l'inconscient collectif à cette notion de passif). Ils ont donc des angoisses de perte de pouvoir (le fameux phallus :cretin:) et de morcellement (de destruction de soi, de perte de son psychisme) dans les cas les plus graves. La violence notamment sexuelle peut donc venir d'une incapacité à gérer cette angoisse dans une tentative désespérée pour reprendre son pouvoir.

Voilà, j'espère que c'est compréhensible et que j'ai bien réussi à tout retranscrire.

Pffffffffffffffffffffffffff comment je suis VÉNÈRE en lisant ça!!!! Mais pourquoi on laisse tant de place à la psychanalyse? POURQUOI???

C'est dommage quand j'ai lu le nom du colloque je me suis dit que c'était super intéressant voir utile et nécessaire. Mais au bout de deux lignes j'étais là... :facepalm: "PSYCHANALYSE."

Bon déjà sur la première partie, pfff que dire? Le femmes sont complètement et intrinsèquement responsables de la violence des hommes. Voilà.

Alors déjà, sur QUOI ils se basent pour dire ça?? La psychanalyse c'est une lecture extrêmement biaisée d'évènements. Comme une critique (interpréter un sujet à travers le prisme d'un thème précis), mais de là à présenter ça comme une vérité...
Est-ce qu'ils ont fait des tests dans des écoles non mixtes pour voir s'il y avait moins de violence???

Si c'était les hommes qui avaient de bons résultats on dirait que c'est super parce que ça tire les femmes en avant, elles essaient de se mettre à leur niveau, c'est forcément valorisant pour eux et pour les femmes. Mais si ce sont les femmes ohlala c'est super dangereux! Et en puis yen a qui enseignent?? Des femmes au pouvoir?! Mais c'est pas un des signes de l'apocalypse ça? Les garçons ne vont jamais le supporter (Parce qu'ils SAVENT que c'est à l'homme de dominer) on va mener la société au chaos!!
Je sais que c'est pas intentionnellement le message mais au final ce qu'on it c'est "le patriarcat n'existe pas! ce sont les femmes qui sont responsables de la violence des hommes!!".

Je trouve ça intéressant de s'intéresser à ce qu'on valorise dans le système scolaire, mais il me semble que c'est un peu plus complexe que ça. La violence EST valorisée chez les garçons, la réussite aussi mais l'intellect et les qualités associées (patience, concentration) sont plutôt considérées comme féminines.
En plus l'idée que "A l'école, cette reconnaissance passe quasi exclusivement par les résultats scolaire" (non) me laisse très perplexe. On sait que la dimension émotionnelle est très importante dans l'apprentissage, et je pense que la variable "reconnaissance par les résultats scolaire" est très fortement challengée par tout l'entourage et les relations des enfants (d'où le fait que c'est très complexe).
Et si c'était le cas alors on construirait des petites filles super confiantes et ambitieuses (puisqu'elles sont meilleures dans le domaines désigné comme seul moyen d'obtenir de la reconnaissance). AH MAIS OUI! j'avais oublié, les femmes sont naturellement fragiles, douces et effacées, c'est surement pour ça qu'elles préfèrent ne pas trop réussir par la suite.
(et puis bon c'est bien connu ce qui se passe à l'extérieur de l'école n'influence ABSOLUMENT PAS les enfants une fois à l'intérieur)

Par ailleurs on a déjà pléthore d'études sur la façon dont les enfants sont traités par l'entourage selon leur genre, DONT la façon dont on les traite à l'école, et il me semble que si la réussite scolaire est un paramètre de la reconnaissance, il en existe beaucoup d'autres pour lesquels les garçons sont privilégiés.
Donc dire que les garçons sont mal dans leur peau à cause de la façon dont on les traite à l'école ça me fait un peu mal (et il serait temps que la psychanalyse cesse d'ignorer tous ces travaux).

Pour la violence, ça a déjà été dit mais effectivement la violence c'est un escalier, ça marche par paliers qu'on monte les un après les autres, ça ne vient pas d'un coup ce n'est pas binaire (les criminels incarcérés pour meurtre l'ont tous été après de nombreuses arrestations pour des faits mineurs). Et quand un garçon traite une fille de "pute", si ses copains rigolent et que ses copines le suivent, je ne vois pas en quoi ça crée plus une catharsis qu'un engrenage. Il est plutôt encouragé, et tout l'entourage voit que c'est toléré. Je voudrais bien voir sur quels chiffres ils se basent pour dire que dans un environnement de violence verbale on obtient moins de violence physique....
En plus cette théorie ne s'interroge pas du tout sur le langage utilisé et l'origine des insultes. Le rejet de la différence est certainement vrai mais le choix des "différences" est quelque chose d'arbitraire et qui résulte d'un enseignement (qui provient de la société , l'entourage, etc). Je pense que pour ce qui est de l'utilisation du mot "salope" et du rejet des femmes masculines on a des théories beaucoup plus plausibles (et avérées).

Pour la dernière partie sur le travail féminin j'ai du mal à comprendre? Si la violence provient d'une angoisse, pourquoi les filles ne deviennent-elles pas violentes elles aussi?


Enfin bref je trouve que ce genre de discours se base trop sur des variables qui seraient intrinsèques au sujet et ne prend pas du tout en compte l'environnement dans lequel grandissent les enfants, la société, l'entourage (je ne connais plus les chiffres mais un enfant de 5 ans a déjà vu des milliers de publicités par exemple).

____________________________________________

@Anera
j'ai vu plusieurs articles qui la défendaient (contrairement à Miley, va savoir pourquoi, elles ont presque le même âge).
Et je suis d'accord sur le fond, ces femmes assument leur sexualité etc.
Par contre il faut quand même un peu les replacer dans leur contexte, ces deux femmes sont sujet ET produit de leur propre industrie. Elles jouent quand même un rôle qu'on attend d'elles. Rôle construit dans notre société et dans lesquelles la femme a une place sexualisée avant tout.
Donc oui elles sont maitresses de leur vie, et oui AUSSI elles jouent le rôle qu'on leur a donné.
Donc dans une société totalement paritaire, je serais 100% pour (je fais partie des gens qui défendaient Miley) mais dans le cadre de NOTRE société je déplore juste un peu qu'elle DOIVE être sexy et sexualisée dans TOUS ses clips. Et je pense aussi à l'image que ça renvoie et que ça vend aux jeunes filles. Pas à cause de Rihanna évidemment, mais parce que tous les modèles féminins dans lesquels on injecte plein de fric sont avant tout des bombes sexuelles en puissance et c'est à peu près tout ce qu'on sait sur elles.

Le contexte de l'industrie musicale pour le moment c'est
interprète masculin = filles à poil dans le clip
interprète féminin = filles à poil dans le clip

Donc quand on parle de "Rihanna et féminisme" oui et non. Oui le féminisme promeut l'idée d'une sexualité libre pour la femme, mais en même temps si on se contente JUSTE d'une sexualité "libre" (je rappelle qu'on est dans le cadre d'une industrie, elle son argument premier pour vendre ça reste sa sexualité) sans jamais proposer autre chose, c'est que c'est une sexualité OBLIGATOIRE donc contrainte. Donc niveau féminisme c'est moyen.
(ceci dit ça ne justifie pas les commentaires qui la traite de pute évidemment)

En fait il y a une double lecture à faire de l'évènement : 1) à un niveau individuel (Rihanna en tant que femme sujet de sa sexualité, de façon isolée) 2) à un niveau plus "sociétal" (? suis pas sure du mot) (C'est à dire Rihanna au regard d'une société et d'une industrie ou l'image de la femme hypersexualisée est extrêmement répandue)
 
Dernière édition :
20 Mai 2011
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destynova;4389951 a dit :
@rhapsody bien sur moi non plus je ne vois pas de raison que ce soit biologique mais ça corrobore un peu cette thèse (ou en tout cas celle du "c'est la place naturelle de la femme") dans le sens ou globalement, plusieurs civilisations qui n'ont rien à voir reproduisent ce même schéma, ce qui m'attriste beaucoup. Même si ça ne justifie pas que dans notre société qui a les moyens de se passer de ce genre d'inégalités ne le fasse pas.
· Je ne connais pas Murdoch mais est-ce qu'il émet des hypothèses sur le pourquoi de ces chiffres?
Je ne sais pas du tout :ninja:
D'après ce que je sais, Murdock avait émis l'hypothèse que le choix entre la polyandrie et la polygynie se faisait par rapport à la structure économique de la société, et donc par rapport à la place qu'elle accorde à chaque sexe (souvent donc, par rapport à si elle est matrilinéaire ou patrilinéaire). Par contre, à ma connaissance, il n'explique pas (ou n'émet pas d'hypothèse) sur pourquoi certaines sociétés se construisent en privilégiant les femmes et d'autres les hommes.
Cela dit, je n'ai qu'une connaissance extraordinairement partielle de ses travaux (sans compter sur le fait que ses travaux datent de quelques décennies, et qu'il y a sûrement d'autres ethnologues qui ont pu y réfléchir).

(Pardon, je réponds une semaine après, et seulement pour dire "je ne sais pas" :shifty: Désolée :fleur:).
 
16 Juin 2010
1 010
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Hambach
@MamieCaro  @DestyNova  @MorganeGirly Alors les podcasts devraient être publiés dans quelques jours donc je publierai le lien dès que je l'ai. C'était deux jours avec une grosse quinzaine de conférences. J'en ai vu que trois faites par des cliniciens. Le colloque servait en fait à présenter une recherche faite en collaboration entre le ministère de l'éducation, le centre de psychologie clinique et psychopathologie et un institut de philosophie et de sciences politiques. C'était une enquête de 4 ans avec une recherche bibliographie, 40 entretiens réalisés avec des chefs d'établissements et un an d'observation dans une dizaine de collèges et lycées. Il y avait aussi des conférenciers invités de toute la francophonie.

Je suis d'accord avec vous sur le fait que la violence verbale n’est pas un moyen d'éviter les violences physiques. C'était le gros point tendancieux de cette intervention. Il partait du principe que ces insultes sont quasiment rituelles utilisées par la grande majorité des jeunes et que très peu passeront à l'acte. C'est certain mais ses insultes instaurent un climat sexiste qui peut justifié ces violences.

Dans la deuxième intervention, il parle du fait qu'ils ne peuvent rien faire face aux changements de leur corps ce qui peut être très perturbant pour des jeunes dont la construction identitaire ne s'est pas bien faite au préalable. Même s'il parle d'angoisse face au féminin, ça concerne les filles et les garçons (la psychanalyse a un langage extrêmement sexiste). Il a d'ailleurs évoqué le cas d'une jeune fille de 15 ans en prison pour séquestration, actes de barbarie et organisation de viols collectifs et le fait que certaines personnes présentes semblaient incapable d'imaginer qu'elle ait pu faire ça sans être influencer par son petit ami m'a marquée. Il y a plein de choses dans la vie de cette fille qui explique ce qu'elle a fait mais pas son sexe.

La première idée n'était pas défendue par des psychanalystes mais par des philosophes et des sociologues invités au colloque et elle ne concerne pas tous les garçons mais un groupe minoritaire en grande difficultés sociales, ceux en rejet total de l'école et il se centrait sur les violences des garçons envers les filles non le contraire. C'est évident que le contexte familiale et social a énormément d'importance sur ces questions mais le colloque a choisit de se centrer sur le versant scolaire. Voilà, j'avais oublié de préciser ces faits là. Après, elle a jamais dit que les femmes étaient responsables de la violence des garçons mais que c'était les stéréotypes associées aux femmes qui peuvent amener certains jeunes en difficultés scolaire et sociale a rejeté l'école et de ce fait les femmes en général. Pour ce qui est de l'importance de l'émotionnel dans l'apprentissage, ça aussi c'est évident mais je pense pas que le système scolaire se centre dessus. Ce qui est compte est plus d'avoir de bonnes notes que d'être bien dans sa peau. Le coté des filles n'a pas été trop évoqué dans cette conférence mais une autre des intervenantes sur un sujet à peu près équivalent parlait de l'ambivalence de l'école vis à vis des filles, sur le fait qu'elles aient très peu de modèles de réussite féminin notamment dans les livres d'histoire, dans la direction de l'école

Voilà, je sais pas si je suis clair. C'était très dense avec certaines théories très complexes que je retranscrit peut être pas bien. Après, je ne suis pas opposé à la psychanalyse malgré ses défauts. Son langage est sexiste, certaines théories sont totalement dépassés, d'autres sont opaques et gagneraient à s'ouvrir à d'autres disciplines mais il y a certaines choses vraiment intéressantes et bénéfiques (pas forcément dans le domaine du genre)
 

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