Je suis rentrée!
Je confirme que c'était un déclenchement, et que ma petite chouette a fini par se pointer à 19h01 le 25/09. Arrivée à 4h30 du matin à la maternité, premier cachet pour dilater le col à 6h avec une connasse qu'on a rebaptisée "Maîtresse SM Olga", tant elle était douce et délicate. Je me demande avec le recul si je n'ai pas eu plus mal pour ça que pour les contractions, j'avais un peu l'impression d'être fist-fuckée à sec par une sadique! Trois heures plus tard, elle rempile avec un nouveau cachet (et me fait la blagounette du "Oh, y'en a un morceau qui est parti, je retourne le placer!"). J'ai regretté de ne pas lui avoir apporté mon pied-de-biche pour lui péter les dents.
On m'a fait descendre en salle d'accouchement vers midi, et je gérais mes contractions avec l'aide de mon mari. La deuxième connasse ("l'aigrie de service") vient m'annoncer que je suis dilatée à 4 et qu'on va me percer la poche des eaux. Je lui réponds que personne ne touchera à ma poche des eaux, que je gère pour le moment, et que je vais continuer comme ça. Elle faisait la gueule. " Mais madame, déjà que c'est un déclenchement, ça va durer des heures!". Bah ouais, si je veux! Mais l'air de rien, elle m'avait mis le doute. Et si je ne gérais pas aussi bien que je ne le pensais? Si ce n'était que le début, que de la rigolade? Heureusement que peu après, une sage-femme que je bénis est venue me dire que je gérais vraiment super bien la douleur et que je pouvais être fière de moi. Elle m'a reboostée, redonné confiance en moi, et ça m'a permis de repartir pour un tour.
Je prends donc une heure de rab, et à 5 de dilatation, je me dis que ça commence à être une bonne idée de demander la péridurale. Je fatigue, je me crispe, j'ai du mal à gérer et je commence à perdre pied. Eh bah la vache j'ai bien fait. Le temps que l'anesthésiste arrive, et que la péri soit posée et fasse effet, j'étais à 9. Encore un peu, je l'avais, mon accouchement sans péri (et je serais probablement morte à l'heure où je vous parle parce que les contractions sous déclenchement à 9, ça fait pas trop bien plaisir
).
Ensuite il y a donc eu deux heures de suspense insoutenable "Elle descend? Ah bah non. Trop haute encore. Et maintenant? Eh bah toujours pas. Et là? Non non".
Vers 18h ou 18h30, on vient m'expliquer que je vais partir en césa parce que ma bébé ne progresse plus. Elle est un peu basse pour la césa mais bien trop haute pour les forceps, on me dit comment ça va se passer, etc... Et mon gynéco arrive tel le messie, fronce les sourcils en entendant ça, demande à l'infirmière de lui passer des gants et m'aide à sortir ma fille en 10 minutes. Ca m'a coûté une épisio, mais franchement, c'était magique. Après cinq poussées, il m'a dit "tends les bras, j'ai quelque chose pour toi", j'ai attrapé ma fille sous les aisselles, et je l'ai sortie moi-même. Je ne peux même pas vous expliquer à quel point c'est le moment le plus magique de toute ma vie. La sortir de moi tout en l'amenant à moi, ça ne faisait aucune "rupture" entre nous, je n'ai pas ressenti de perte ou quoi que ce soit (et j'étais tellement à l'ouest et en train de répéter bêtement "C'est mon bébé!" en boucle que je n'ai même pas vu mon mari couper le cordon).
Ensuite tout coule de source ou presque: peau à peau, première tétée, retour dans la chambre (où je tombe sur ma mère morte d'inquiétude qui avait fait le déplacement - ben ouais, j'allais pas lui envoyer de sms en salle d'accouchement, et les 3 fois où elle a essayé de joindre la maternité, personne n'a daigné répondre. Je crois qu'elle planifiait déjà mon enterrement).
C'est beaucoup de fatigue, mais pour le moment les instants de grâce prennent le pas sur tout le reste. Et je suis devenue parfaitement niaise, je fais tout ce que je détestais, je n'arrête pas de la prendre en photos, de lui donner des surnoms idiots et d'envoyer des sms qui la font parler ("Coucou tata! Je fais dodo!"). Une parfaite crétine bêtifiée par la maternité.
Reste une seule question: comment ce parasite de 3.850kg et 51 cm pouvait-il tenir dans mon utérus??? Franchement, ça me laisse pantoise.
Félicitations
Jane Smith ! Nos poulettes ont donc un seul jour d'écart, des prénoms classes et des mères admirables.
Et merci à toutes les madz pour vos messages et vos big-up