@RainyMood Je ne suis pas tout à fait d'accord avec toi. Je ne connais pas la situation en France mais je travaillais avec des enfants à besoin spécifiques et les institutions ne sont pas si catastrophiques dans tous les pays.
La question de l'intégration ou inclusion est une question globale qui prend en compte de nombreux paramètres. Un enfant peut tout à fait ne plus avoir ces comportements problématiques en sortant de l'école ordinaire, parce qu'il y a moins de frustrations, parce que le cadre ou l'accompagnement permettent de mieux gérer ses émotions, parce qu'il n'y a plus autant de stimulations sensorielles... Les facteurs sont très variables d'un enfant et lieu à un autre.
Le principe est de ne pas produire de la violence et de la souffrance. Ici dans la situation décrite, des enfants vivent de la violence et cet enfant a l'air lui aussi en souffrance, donc il y a forcément des choses qui ne conviennent pas et doivent être changées. Et peut-être que le lieu en fait partie.
On ne peut pas non plus inventer des moyens et des accompagnements qui n'existent pas. Je suis complètement pour l'inclusion des élèves à besoins particuliers, l'école pour toustes, mais en attendant beaucoup d'obstacles empêchent ça.
Si une enfant fait la plante verte dans un coin de la classe parce que personne ne peut s'occuper d'elle, lui proposer un programme adapté, ou même un lieu accessible à son handicap, alors on la met clairement en situation de souffrance. Bien sûr qu'on voudrait que ce soit autrement, mais si actuellement ce n'est pas le cas et qu'on peut lui proposer cela ailleurs, alors son bien-être sera pour le moment ailleurs. (Et cela n'empêche pas de lutter pour une meilleure inclusion des élèves à handicap, la lutte peut tout à fait être multiple).
J'ai travaillé pour l'inclusion de ces élèves, mes collègues et moi faisons notre possible avec pour les garder en classe ordinaire, mais quand un enfant n'a aucune participation sociale et scolaire, nous ne répondons plus au objectifs de l'école. Un enfant a besoin d'être instruit, d'avoir des amis, de participer à la vie de sa classe. S'il vient juste être posé devant un ordinateur, il y a un souci qui n'est pas seulement de la faute des enseignants qui sont souvent bien démunis.
L'institution n'est pas nécessairement un enfermement, c'est aussi un enseignement et une structure adaptée. Mais je n'ai pas de peine à imaginer qu'en France avec un enseignement ordinaire qui est déjà en souffrance, celui en institution le soit tout autant ou bien plus malheureusement...
En tout cas pour avoir travaillé dans ce domaine, les situations de chaque élèves sont spécifiques et rien n'est noir ou blanc par principe. Dans l'état de la situation actuelle, on ne peut pas dire que tous les enfants peuvent être épanouis à l'école ordinaire pour le moment. Aucun pays n'y parvient, pas même les plus avancées dans l'enseignement spécialisé. Même les enfants et familles ne le souhaiteraient pas nécessairement ; certains oui évidemment, et c'est probablement ceux qui auraient toute leur place à l'école ordinaire, mais pas tous.