Me revoilà. Je ne sais pas quoi dire parce que c'est peut-être trop tôt pour en parler, parce que je n'ai pas encore extériorisé mes sentiments, parce que je ne sais pas ce qu'il en est vraiment, parce que j'ai besoin de réfléchir... mais j'ai aussi besoin d'en parler donc...
Pour faire court, nous étions en plein concours de bisous virtuels (il gagnait avec ses n puissance n bisous, c'est un matheux) quand il m'a demandé quand je venait le voir. Vendredi je lui réponds. Il commence à dire que je mens, que je ne viendrais pas, qu'il ne me crois pas. Je n'ai pas l'impression qu'il blague mais je ne comprends pas pourquoi il m'accuse d'un futur lapin. Ça dégénère. Il ne me fait plus confiance parce que je ne fais rien pour notre couple, parce que c'est toujours lui qui fait les efforts, parce que je ne lui ai pas parlé de ma préparation pour la Chine (projet éventuel) depuis le week-end dernier, parce que je sors les week-ends et les jeudis soirs, parce que lui n'a pas d'amis pour m'oublier pendant un moment parce qu'il a fait sa dernière année d'études à Paris pour moi (selon lui, je ne lui ai rien demandé même si cela me paraissait plus pratique), parce que je me suis confiée à ma mère au sujet d'une de nos petites disputes et que depuis il pense que mes parents ne l'aiment pas, parce qu'il a l'impression que je ne fais que des promesses en l'air, parce que je ne veux pas m'installer avec lui dès juillet et que je préfère rester chez mes parents pendant mon temps de chômage, parce que je veux attendre d'être sûre et que ce soit parfait avant de me marier, parce que je suis égoïste, parce que je suis radine, parce que c'est toujours lui qui me rassure et m'encourage, parce que je suis prête à accepter un boulot qui me plairait dans une autre ville que la sienne...
De mon côté, j'avais au contraire l'impression qu'en ce moment tout allait bien, que l'avenir était trouble, confus, inquiétant mais que nous cherchions des solutions pour nous en sortir. Visiblement, je ne vais pas assez vite pour trouver ces solutions et je refuse les siennes par égoïsme et surtout par peur. Tous les reproches précédemment énoncés me font réfléchir (en direct) : oui, j'ai peur que cela ne marche pas entre nous, parce que je crois que cela ne marchera pas, parce que déjà maintenant je n'arrive pas bien à lui parler,
parce que je sens que nous n'aspirons pas à la même chose pour certains points importants de nos vies, parce que je l'aime beaucoup mais peut-être pas au point qu'il soit l'homme de ma vie, or j'attends l'homme de ma vie. Mais j'ai envie (ou je me convainc que j'ai envie) de continuer et d'essayer pour de mauvaises raisons : parce que je crois que personne ne peut m'aimer vraiment, or lui a l'air de m'aimer vraiment ; parce qu'il est gentil, attentionné, beau, intelligent, sensible, bricoleur, bon cuisinier, parfait en société... ; parce que ma famille (parents, grands-parents, oncles, tantes, cousins) l'apprécient ; parce que c'est sa photo que j'ai montré à ma mamie la dernière fois que je l'ai vu avant qu'elle ne meure ; parce que j'en ai marre d'aller seule aux mariages, que j'en ai deux cet été, qu'il est invité, que j'aurais voulu qu'on danse ensemble, qu'on soit témoin d'un tel engagement ensemble ; parce que j'ai envie de lui, de caresser sa peau nue, de sentir son odeur ; parce que je suis fière de sa "différence", de la richesse culturelle que cela pourrait apporter à notre famille ; parce que je n'ai pas envie de recommencer une autre histoire à 0 ; parce que je me sens bien avec lui, qu'il me donne le sourire et me rend belle ; parce que je n'ai pas envie de faire des sacrifices pour "rien" ; parce qu'à cause de tout cela nous séparer serait pour moi un échec et que j'ai très très peur de l'échec même si je fais souvent tout pour qu'il arrive.
Je ne sais pas si je l'aime vraiment. Ce que je ressens pour lui n'est pas ce que la plupart des gens décrivent comme l'amour, tout au moins pas l'amour passionnel. Peut-être que j'aime plus ce qu'il représente, ce qu'il m'offre que ce qu"il est (d'ailleurs, je ne sais pas vraiment qui il est). Et donc peut-être que je ne devrais plus faire en sorte de le garder auprès de moi alors qu'il est à bout, qu'il souffre, qu'il n'y crois plus, qu'il est fatigué de faire autant d'efforts à sens unique. Peut-être que je devrais le laisser partir, puisque ce n'est pas la première fois qu'il m'exprime tout ça et que je n'arrive pas à tenir mes promesses, à m'engager malgré les incertitudes, malgré mes doutes. Peut-être qu'il changera d'avis de lui même et que je devrais être forte et lui dire que nous devrions arrêter de nous faire du mal, de lui faire du mal, que cela ne marche pas parce que je ne l'aime pas assez, qu'il mérite mieux, que c'était une belle histoire quand même, que je ne regrette rien, que je suis désolée que cela s'arrête maintenant mais que je pense que c'est mieux pour tous les deux.
Imaginer cela me fait plus mal que ce que je pensais et pourtant je suis de plus en plus convaincue que c'est ce qui me reste de mieux à faire (à part l'épouser).
Il y aurait encore tant à dire mais j'avais annoncé que je ferai bref... c'est arrêté, mais je vais donc arrêter là et essayer de dormir. La nuit porte conseil parait-il.
A l'origine je venais juste dire que son dernier sms dit "Adieu". (C'est une "réponse" à celui que je lui ai écris après lui avoir raccroché au nez).
Merci à celles qui auront le courage de lire.