Hello hello!
Je suis en plein rush boulot/étude en ce moment. Je n'ai vraiment pas le temps d'avoir une vie sociale
Je savais que j'étais fatiguée mais j'ai l'impression d'accumuler les petites boulettes là. Par exemple, j'ai oublié deux fois de pointer au boulot cette semaine. C'est pas très grave, je le dis à ma manager et elle rectifie, mais c'est un peu relou pour elle et normalement, j'oublie genre une fois tous les deux ou trois mois, pas deux fois dans la semaine. J'ai aussi posé un lapin à ma prof de pilates hier et je m'en suis rendue compte qu'aujourd'hui (c'est un cours privé) alors même que j'avais reçu un mail de rappel la veille mais dans ma tête c'était aujourd'hui le cours, donc j'ai pas fait gaffe qu'il y avait en fait écrit "jeudi". Bon, un peu bizarre que ma prof ne m'ait pas appelée en ne me voyant pas venir hein, mais j'étais mortifiée en découvrant mon erreur et je me suis dit que c'était vraiment des petits indices du fait que j'ai besoin de faire une pause!
Sinon, je suis allée dans la capitale pour étudier à la bibli de fac et je m'étais mis en tête d'aller sur Tinder une fois là-bas car je suis pas convaincue par la scène drague de ma ville. Enfin je sais pas, c'est peut-être le fait d'avoir été si longtemps en confinement, mais moi qui suis plutôt une fille des grandes villes, j'ai l'impression que c'est trop restreint comme endroit la ville où je vis pour trouver quelqu'un qui me convient. Et c'est pas une petite ville non plus hein, mais je sais pas, j'ai l'impression que les étrangers se connaissent tous vite, que les natifs du pays ne bougent jamais de la région, bref, ça ne correspond pas trop au genre d'environnement social auquel j'aspire. Enfin, j'imagine que c'est aussi un peu des clichés de ma part et un mélange de lassitude de la ville après y avoir été cantonnée des mois sans vraie vie sociale en confinement, à côté de ça, la capitale parait tellement plus vivante, séduisante et pleine de promesses que je me suis mis dans la tête que je trouverais plus facilement quelqu'un à mon goût.
Sauf que bah, j'arrive pas à me connecter à mon compte Tinder, ça reconnait bien mon numéro de téléphone mais ça me demande de tout refaire en partant de zéro (donner mon nom, télécharger des photos, etc.), je comprends pas très bien
Je ne me souviens pas avoir supprimé mon compte Tinder, donc ça veut potentiellement dire que mon vrai compte est en friche quelque part dans les méandres d'Internet, j'aime pas trop ça
En plus, une autre raison qui fait que j'avais pas envie d'utiliser Tinder dans ma ville, c'est que TOUS mes colocs sont dessus et ça me met hyper mal à l'aise de savoir qu'ils peuvent tomber sur mon profil. Or, comme on n'est pas à Paris, je pense que c'est assez facile de tomber sur des gens qu'on connait ici. Bah ça n'a pas raté, hier, un de mes colocs a dit qu'il était déjà tombé sur toutes les filles de la coloc sur Tinder et qu'il nous l'avait pas dit! J'étais un peu choquée et gênée, surtout que je pense que ça fait bien 6 ou 7 mois que j'ai pas mis les pieds sur Tinder donc soit il swipe comme un malade et il est tombé sur mon profil dans l'intervalle réduit où je me suis connectée, soit mon compte est toujours là, soit il a dit ça pour frimer (il aime bien exagérer les choses pour se donner un air intéressant).
Mais bref, du coup j'ai vite lâché l'affaire Tinder dans la capitale et mon plan de connecter avec des gens plus citadins est tombé à l'eau - et puis de toute façon, j'étais trop occupée à étudier pour passer trop de temps sur Tinder. Mais je sais pas, faudra que je réessaye
Ma vie sentimentale me préoccupe quand même un peu et donc je suis toujours dans l'idée d'aller voir un psy car je pense que j'ai quelque chose à régler par rapport à ça. Je me suis un peu renseignée et ici, ça a l'air différent de la France niveau spécialités psys et accréditation. Je ne sais pas trop comment choisir mon psy. Certains ont l'air bien mais ils ne font qu'à distance à cause du Covid et je pense que mes colocs peuvent facilement entendre ce que je raconte depuis ma chambre. D'habitude, ça ne me dérange pas car quand je parle au téléphone à des gens, c'est généralement en français et personne ne parle français dans la maison. Là, j'ai pas envie d'avoir ma consultation psy ouverte à tous. Enfin, je ne pense pas qu'ils entendraient tout, mais il pourrait entendre des bribes, et je n'ai pas du tout envie.
Sinon, il y aussi beaucoup de psys qui sont plus ou moins en reconversion ou un peu débutant, et je ne sais pas trop quelle est la qualité d'un psy qui n'a qu'un an de pratique. C'est aussi courant qu'ils n'aient qu'un Bac+3 alors que par exemple, ma pilates veut devenir psychologue et étudie pour avoir un Master en vue d'entrer en Doctorant, donc je ne sais pas si une licence c'est vraiment suffisant. Comme je n'ai aucune idée du métier en fait, je ne sais pas ce qui fait un bon psy qui va vraiment m'aider et qui va être autre chose qu'un coach bien-être.
Sinon, vous m'aviez suggéré les psys en visio en France, ce qui réglerait le côté confidentialité depuis ma chambre, mais je pense déjà que pour mes premières séances j'aimerais un contact réel et puis surtout, ma mutuelle rembourse 50% de mes séances, ce qui fait que je payerais techniquement 30 à 40 euros la séance d'une heure si je prends un psy local, et je doute que ce soit le même prix avec un psy de France sans mutuelle valable en France!
Sinon, l'autre jour on a eu un dîner avec des colocs et un de mes colocs que j'aime beaucoup a dit qu'il trouvait qu'il avait le moins de points communs avec moi de tous les colocs, qu'on ne se ressemble pas du tout et qu'il ne me "connaît pas". Bah ça m'a hyper vexée même si je pense que c'était absolument pas malveillant - c'est vraiment un chouette gars et on s'entend très bien. En fait, j'étais déjà choquée qu'il trouve qu'on ait si peu en commun parce qu'en fait, moi je trouvais justement qu'on avait de gros points de ressemblances, notamment je trouve qu'on a une façon de communiquer sur certaines choses et d'essayer de comprendre les gens assez similaires. Quand je lui ai fait remarquer ça, il m'a dit que c'était parce que s'il communique beaucoup avec moi, c'est justement parce que je suis très différente de lui alors il doit faire des efforts pour me comprendre, et ça me donnait vraiment l'impression qu'il disait que c'était pas dans sa nature et qu'il le faisait avec moi parce qu'il avait pas le choix. Mais franchement, ça me parait impossible qu'une personne démontre une telle intelligence émotionnelle et que ce soit pas quelque chose qui fait partie de sa personnalité habituellement! Donc ça m'a quand même vexée qu'on ait un ressenti totalement différent de la même situation.
Après, j'ai genre 7 ans de plus que lui, donc je me suis dit que peut-être qu'il accorde de l'attention à des choses devenues mineures pour moi. Par exemple, à un moment, il m'a dit qu'il me connaissait pas vraiment car il ne savait pas des trucs très concrets sur moi, du genre où j'ai habité avant. Alors que pour moi, connaitre quelqu'un, ça n'a rien à voir avec être capable de remplir un questionnaire biographique sur lui ou avec combien il t'a raconté d'anecdotes sur sa vie, c'est quelque chose de plus intangible sur ce que je ressens que cette personne est, comment je pense qu'elle comprend les choses, les entend ou y réagit, c'est quelque chose de plus de l'ordre de l'émotionnel, du relationnel. J'ai quand même l'impression que c'est une approche qui s'est développée chez moi avec l'âge et qu'au fil du temps, j'ai trouvé moins important les "points communs" matériels que des choses qui sont plus de l'ordre des valeurs.
Aussi, à un moment, mes colocs essayaient d'expliquer qu'on est tous très différents et tant mieux car quand on se ressemble trop, on s'entend pas bien, et la discussion m'a laissée très perplexe car je ne comprenais pas très bien ce qu'ils racontaient et en même temps, j'ai déjà entendu ce genre de discours avant donc je vois bien que c'est pas très original
C'est à dire que je trouve tous mes amis uniques et singuliers, c'est très rare que je trouve que deux personnes ont "la même personnalité", donc je me sens souvent différente de mes amis et en même temps très proches d'eux sur certaines choses qui varient d'une personne à l'autre mais qui concernent souvent nos valeurs ou notre fonctionnement émotionnel. Je pense aussi que cette histoire être différents/se ressembler, c'est un truc auquel je réfléchissais beaucoup plus quand j'étais plus jeune, et beaucoup moins aujourd'hui où ça n'est non seulement pas très important pour moi mais aussi ça n'a pas trop de sens..
Et puis en plus, j'étais un peu vexée que mon coloc dise qu'il me connait pas car on travaille de la maison tous les deux donc TOUTES LES PAUSES déj on bavarde ensemble TOUS LES JOURS depuis des mois quoi! Et bien sûr, on se voit aussi en dehors des pauses déj. Enfin, je considère que je connais des gens pour moins que ça! Mais je pense aussi qu'on ne définit pas les choses pareilles dans le sens où je n'ai pas de problème à donner mon amitié à une nouvelle personne donc je peux me sentir proche assez vite de quelqu'un, alors que son discours me donnait l'impression que c'était moins le cas de son côté.
Néanmoins, j'ai quand même réalisé qu'il n'avait pas complètement tort dans le sens où je pense que mes colocs connaissent très bien mon caractère quotidien, probablement mieux que beaucoup de gens. Ils savent comment je réagis quand je suis fatiguée, que je suis saoulée, qu'il y a un problème à régler, que j'ai envie de me détendre, etc. Et c'est quand même des choses très personnelles sur moi qu'ils connaissent de ce fait. Mais d'un autre côté, je me rends bien compte que la connexion émotionnelle que je peux avoir avec des gens habituellement, elle n'est pas tout à fait là, je contrôle beaucoup de choses sur moi, notamment pour préserver l'harmonie quotidienne. Par exemple, j'ai un coloc qui pense être une sorte de fin psychologue avec une sorte de don pour lire dans l'âme des gens parce qu'il lit des bouquins de développement personnel et regarde des TED Talk. Souvent, je trouve ses remarques complètement bidons et un peu ridicules, mais je dis rien parce que je vois bien que c'est son hobby et je veux pas lui gâcher son plaisir, je me contente de hocher vaguement la tête sans rien dire quand il m'explique que son profil je sais pas quoi est totalement vrai car il y a écrit qu'il est "très charismatique" et beaucoup de gens "disent pareil" (alors que moi je le trouve pas très crédible niveau charisme
).
Bref, il y a une partie de moi qui n'est pas complètement authentique je pense. Et je pense que c'est normal, dans le sens où on va toujours dévoiler des parties de soi aux gens et d'autres parties moins, et puis à d'autres gens on dévoilera ces autres parties, etc. Donc moi, d'habitude, j'ai toujours l'impression d'être moi-même car j'ai plein de gens différents dans ma vie. Si par exemple, je mobilise beaucoup telle partie de moi avec Roger et telle autre partie avec Stéphanie, j'aurais l'impression d'exprimer toute ma personnalité régulièrement sans spécialement masquer qui je suis, parce que je ne ressens pas le besoin de mobiliser d'autres parties de moi avec Roger.
Mais là, comme je suis toujours avec les mêmes gens, je me rends compte que je n'ai pas vraiment l'occasion d'être complètement moi-même, de discuter de tout ce qui me tient à coeur, de parler de sujets vraiment importants pour moi, etc. Les gens sont tous plus jeunes que moi, je ne peux pas faire les blagues que j'adore faire avec certains de mes amis ou ma famille, je ne parle jamais de choses réellement intimes, etc. Alors que pourtant, je raconte très facilement des trucs persos aux gens dont je me sens proches, mais là, je me rends compte que je le fais beaucoup moins et quand je le fais, j'ai l'impression d'en dire un peu trop.
Du coup, ça m'a fait quand même réaliser que j'avais besoin de me faire des amis qui me correspondent, et pas juste des amis "par défaut" comme ça arrive souvent un peu quand on part vivre à l'étranger, où on a toujours une floppée de gens dont on apprécie la présence mais avec qui on a une intimité émotionnelle limitée parce qu'on a besoin de se faire un cercle. Mais je ne sais pas comment rencontrer ces personnes avec mon emploi du temps et le Covid! C'est bizarre du coup, car je ne me sens pas vraiment seule, mais en réalisant que je n'étais pas complètement authentique avec les gens que je côtoie dans mon quotidien (alors que c'est un sentiment que j'ai rarement dans ma vie générale), ça m'a fait réalisé qu'une partie de moi devait quand même avoir un certain sentiment de solitude alors que j'aime tant avoir des confidents habituellement!
Voilà, j'arrête ici pour le moment, il faut que je retourne bosser