@Prunylle Ohlala je comprends, au début de ma vingtaine j'ai plusieurs fois croisé des personnes plus âgées (trentenaires, quadras) qui me disaient de profiter, que bientôt je ne plaisais plus autant et j'avais l'impression que la fenêtre que j'avais était ultra réduite...
Et bon, je ne suis toujours pas bien vieille, j'ai 29 ans, mais tout ce que je vois c'est que ces discours étaient
- Ultra anxiogènes (l'idée est quand même que si tu ne profites pas à fond, tu gâches ta vie... Alors que c'est normal d'avoir des hauts et des bas, quel que soit son âge... On ne peut pas être toujours au top)
- Et surtout en partie FAUX ! Oui, il faut profiter de chaque instant, mais merde les vieux baisent toujours, il y a toujours des histoires de gens qui séduisent et se font séduire à tout âge.
Je trouve ces discours dangereux, car absolument flippants. Ils peuvent rendre nostalgique d'une vie qu'on est en train de vivre, ce qui empêche de s'en réjouir. Je trouve aussi que quelque part ça conforte des personnes plus âgées malheureuses dans leur malheur car à leur âge "on ne fait pas ça" (selon qui ? quoi ?). Mes parents m'ont eu âgé et je les vois faire pleiiiin de choses alors qu'ils ont 70 ans, donc ok ils ont la chance d'avoir la santé mais je trouve que dans certains cas les clichés sur ce qu'on doit ou pas faire selon son âge enferment.
Dans le genre, l'une des histoires qui m'a le plus marqué, c'est une femme de la petite trentaine qui nous avait expliqué à une amie et moi, alors que nous avions 20 ans à peine, que plus personne ne la regardait depuis qu'elle avait dépassé les 30 ans. On s'en est souvent reparlé avec mon amie en se disant "ohlala faut vraiment qu'on profite avant de se périmer" alors qu'avec le recul, peut être que cette femme avait de nombreux autres soucis que son âge qui justifiait qu'elle n'attire plus tant que ça. Ce n'est pas parce que ça lui est arrivé à elle que ça allait nous arriver à nous.
Je vois mes 30 ans arriver, et je plais tout autant, et je côtoie des gens de 20 à 50 ans qui plaisent, qui sont épanouis, qui profitent. Evidemment, il y aura des nouveaux challenges quand je passerai les 60 ou 70 ans, mais la vie est heureusement longue, et même si je compte en profiter, je trouve ça à la limite du toxique de me faire culpabiliser quand je suis dans une période de down et que je n'ai pas l'énergie d'en profiter. Ce n'est pas grave, j'en profiterai demain