Collage d'étiquette-s sur la tronche : les tiennes ?

  • Initiateur de la discussion AnonymousUser
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A

AnonymousUser

Guest
Ahh ! Un des plaisirs de notre courte vie : les collages d'étiquettes sur la tronche. C'est funny, et avec ça, au moins, on ne s'ennuie pas !

"Ton frère est manuel, toi tu es intellectuelle, on n'y peut rien", "ah ton sacré égoïsme !", "bouhhh l'intello !"...

Selon les environnements (famille, école, ami-e-s, boulot etc.), nous ne nous trimballons pas la même identité sommaire. Des fois, ça peut être un peu surprenant de constater qu'à l'école on est taxé d'intellectuelle coincée alors qu'en cours de théâtre le prof n'en peut plus de notre cancritude, tellement qu'il a décidé qu'on allait jouer tous les rôles de clowns fouteurs de merde.

On est pas là pour juger si coller des étiquettes aux gens c'est bien ou non : ça fait partie de la vie et de la pensée sociale, et si parfois ces étiquettes peuvent desservir notre cause, elles peuvent la servir à fond les ballons dans d'autres situations. Nous aurions tous tendance à résumer l'Autre à un trait distinctif. Économie cognitive obligerait...


Alors, quelles ont été (sont) tes différentes identités ?
Comment les as-tu vécues ?
Ont-elles eu sur toi une quelconque influence (positive ou négative, facteur d'épanouissement dans un domaine, ou au contraire facteur d'inhibition) ? Tu t'en es servi ?
Les as-tu intégrées à ta personnalité ?
T'en es-tu détachée ? - Si oui de quelle façon ? - Si non, elles te pèsent ou tu t'en fiches ?
Estimais-tu qu'elles étaient justifiées ?
Enfin : quelles sont les étiquettes que tu te colles toi-même sur la tronche ?

De quelle façon en tires-tu du bon ?

A toi !
 
A

AnonymousUser

Guest
Je pourrais rester une heure à répondre à ce sujet, je reviendrai quand j'aurais davantage le temps !
 
A

AnonymousUser

Guest
quelles ont été (sont) tes différentes identités ?
J'ai l'impression d'en avoir eu cent :
- le tyran (famille et certaines copines)
- la première de la classe (école, famille, ami-e-s jusqu'en cinquième)
- l'enfant sage, gentil, timide... et parfait (jusqu'en cinquième)
- "la meilleure" (jusqu'en quatrième)
- la putain (jusqu'à très récemment)
- le boulet joyeux et sympa qui met l'ambiance (une fois avec les copines nous avons été surnommées "les morues" : lycée)
- la moche, la coincée, la débile (jusqu'en première/terminale)
- l'égoïste (ma s?ur)
- la perturbée/mal dans sa peau (ma mère et ma s?ur)
- le radin (le "crochet")
- "femme"
- et maintenant le Bisounours :d (celle-là me plaît assez, quoique...)


Comment les as-tu vécues ?
Pour l'ensemble de celles que j'ai citées, plutôt mal. Le plus simple à vivre (et le plus sympa), ça a été quand j'étais perçue comme étant "en haut" dans ma scolarité : on me faisait confiance, on m'admirait, on m'estimait, le plus gros préjugé que l'on avait sur moi c'était "elle va y arriver", ou "elle a des compétences". Cela m'a permis de développer tout un tas de capacités, de qualités : en sport, à l'école, dans mes interventions orales, etc. C'était un vrai BONHEUR de vivre dans un environnement qui croyait en moi, cela me portait ! Et j'avais un réseau amical très étendu et convivial.

Concernant les autres étiquettes, il s'agissait plus de stigmatisations gratuites. Être égoïste et avare pourquoi pas, dans certaines situations c'est vrai, dans d'autres complètement faux. Le "tyran", oui, j'ai eu des comportements autoritaires et tyranniques. Cela n'empêchait pas d'avoir un bon fond.

La putain, c'était plus auprès de ma famille proche. Et ça je l'ai très mal vécu. J'ai eu droit à des réflexions et des attitudes que j'ai perçues comme étant de véritables intrusions dans ma vie sexuelle. Ma s?ur racontait à ma mère que je sortais avec des garçons plus âgés (c'était vrai) et elle insinuait que cela n'était pas normal, elle a parlé de complexe d'?dipe etc. j'avais l'épée de Damoclès SALOPE qui pendait au-dessus de ma gueule. J'ai eu des attitudes "mal" dans le sens où je baisais à tout va dans la maison familiale. O.K. j'aurais pu le faire ailleurs, car tout le monde nous soupçonnait. En même temps nous ne hurlions pas et nous ne nous exhibions pas. Un jour, ma s?ur qui soupçonnait moi et un hôte d'être "tous les deux"... est intentionnellement rentrée dans notre chambre et nous a ""dérangés""... exprès. Elle me l'a confié plus tard. Je me suis sentie dégradée et humiliée.
Aussi, je vis mal quand dès qu'il y a une personne étrangère avec une bite et des testicules dans la baraque, on me regarde en souriant puis on me lance des réflexions du genre "Caa elle draguait", alors que c'est complètement faux. Et que même si c'était vrai, je vivrais mal le fait (je l'ai déjà mal vécu) que mes jeux de séductions et ma sexualité soit ouvertement mis à plat comme ça. Cela ne regarde personne à part moi. ALLEZ VOUS FAIRE FOUTRE.
Je passe la fois où en pleine nuit j'étais très mal parce que j'avais prise la pilule du lendemain, et que j'ai été voir ma mère dans sa chambre. Quand elle m'a demandé "qui" je côtoyais pour avoir pris ce genre de pilule, je lui ai donné la réponse (toujours ce même garçon qui était un hôte qu'elle adorait), elle m'a regardée de haut en bas avec un air de dégoût/mépris (je n'ai jamais trop su quel sentiment dominait), et elle est partie de la pièce en me laissant avec ma gerbe et mes nausées alors que j'avais besoin d'elle et de réconfort.
Je passe les fois où elle a parlé de ma sexualité à des gens à ma place, car je deviens vraiment hors-sujet.

Ont-elles eu sur toi une quelconque influence (positive ou négative, facteur d'épanouissement dans un domaine, ou au contraire facteur d'inhibition) ? Tu t'en es servi ?
Ça dépend. Être vue comme étant "la meilleure" et entendre des parents recommander à leur gosse de suivre mon exemple (horreur), ça a été à la fois une putain d'opportunité et une malédiction. J'ai pu apprendre à croire en moi et en mes capacités de façon très forte, et à côté, je n'arrive plus à trouver la sensation d'exister si je ne suis plus au top.

Pour le reste, quand l'étiquette était négative, je pouvais y croire, me complaire dedans, et mal le vivre.

Les as-tu intégrées à ta personnalité ?
Oui.

T'en es-tu détachée ? - Si oui de quelle façon ? - Si non, elles te pèsent ou tu t'en fiches ?
Je me suis détachée de l'étiquette de "femme", mais toutes les autres me restent. J'ai l'impression que c'est indélébile. Heureusement, j'ai la chance de varier les environnements et les gens que je côtoie. C'est ma façon de m'octroyer un peu plus de liberté. Là-bas je suis ça, ici je suis ça. Le panel s'élargit, cela permet une certaine richesse !

Estimais-tu qu'elles étaient justifiées ?
Oui, non, je ne sais pas.

Enfin : quelles sont les étiquettes que tu te colles toi-même sur la tronche ?

J'ai gardé sur mon visage l'étiquette de la putain maudite et incestueuse, dont j'essaye par tous les moyens de me détacher tant elle me dégrade. Pour l'égoïsme et la radinerie, j'en ris avec mes ami-e-s, et je sais que je suis LOIN de me résumer à cela. Pour "la moche et bête", je ne me considère plus comme telle depuis que je me suis développée. Pour le "tyran", j'ai encore des comportements équivalents, mais je compose avec et les assouplis quand je le juge nécessaire. Pour l'enfant parfait, je n'arrive pas à m'en dégager (notamment vis-à-vis de ma mère). Pour la timidité, c'est no way, je côtoie de nouvelles personnes. La perturbée, je l'ai encore sur moi. En fait, toutes les étiquettes que j'ai eues, j'ai l'impression de continuer à les jouer, à les poser sur mon corps. Elles sont comme des composantes de ma personnalité. Le joyeux boulet c'était cool, je ne me considère plus comme cela. Je peux me coller les étiquettes suivantes aussi : victime, stigmatisée, incapable, faible, bête, moche (d'une autre façon) et bizarre, illégitime.

De quelle façon en tires-tu du bon ?
J'en ai tellement que j'en use et abuse à ma façon. Je trouve ça chouette de savoir que je peux être quelqu'un qui fait rire les gens, quelqu'un qui aime le sexe de façon subversive, quelqu'un qui peut être bien classé, quelqu'un qui peut être un boulet etc. Ces étiquettes agissent chacune en écho et dynamise la complexité de ce que je suis, de ce que l'on m'attribue. Qui plus est, on a cru des choses sur moi que je n'aurais jamais pu faire si on n'avait pas cru en moi. Donc j'ai pu développer des capacités. Il y a des malentendus qui peuvent être bénéfiques... Ils créent des réalités.
 
A

AnonymousUser

Guest
pinaise, c'est pour moi ça. j'essaie de tout rassembler et je reviens.
 
17 Septembre 2007
0
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hfgfd
Quelles ont été (sont) tes différentes identités ?
Au lycée, j'étais une salope dévergondée, droguée et suicidaire
A la fac, j'étais devenu hautaine, froide et sûre d'elle
Plus tard, j'étais la bonne poire à qui on peut tout faire sans qu'elle ne bronche
Aujourd'hui, je suis la gentille fille, pas très intelligente et un peu méchante.
Comment les as-tu vécues ?
Au lycée, je men fichais un peu, ça allait de paire avec la "popularité" et puis ça me faisait rire les conneries qu'on pouvait raconter sur moi
A la fac, ça m'emmerdait plus parce que je ne suis vraiment pas comme ça et c'était juste de la timidité mal interprétée.
La bonne poire, c'était surement vraie à un moment donné de ma vie.
Aujourd'hui, j'essaie de faire comprendre que je ne suis pas ce que l'on voit de moi. L'autre jour, un collaborateur m'a répondu "Ah bon, j'aurais pas cru" quand je lui ai dit que j'avais une maîtrise. J'ai été blessée. Et puis, je ne suis pas méchante, je combats mon côté bonne poire.
Ont-elles eu sur toi une quelconque influence (positive ou négative, facteur d'épanouissement dans un domaine, ou au contraire facteur d'inhibition) ? Tu t'en es servi ?
Non, elles n'ont eu aucune influence, je suis trop "changeante" pour ça. Elles ont une influence sur mes relations avec les gens qui me collent ces étiquettes. Si elles ne sont pas "justifiées" j'ai tendance à m'éloigner de la personne en question, que ces étiquettes soient positives ou pas.
Les as-tu intégrées à ta personnalité ?
La "méchante", je ne l'ai pas intégrée mais elle me permet d'être plus honnête et plus directe que ce que je suis réellement. Les gens s'attendent tellement à ce que je sois cassante ou cruelle, que je peux dire la vérité et les gens se disent "Ah, elle est pas aussi méchante que d'habitude"
T'en es-tu détachée ? - Si oui de quelle façon ? - Si non, elles te pèsent ou tu t'en fiches ?
Oui, en apprenant à me connaitre, en essayant de me voir dans mon regard et pas dans celui des autres.C'est passé par une psychanalyse et aussi pare que j'ai compris que mon propre regard sur moi pouvait m'apporter plus que celui de certains. Autant physiquement, l'avis des autres sur moi me pèsent beaucoup, autant dans ce que je suis, je ne le prends pas vraiment en compte.
Estimais-tu qu'elles étaient justifiées ?
Pour certaines oui. J'ai été une bonne poire et je le suis encore un peu.
Enfin : quelles sont les étiquettes que tu te colles toi-même sur la tronche ?

Je suis une gamine, je ne suis pas responsable et j'ai vraiment du mal à me la décoller celle là.

De quelle façon en tires-tu du bon ?
Je me corrige, tout ce qui peut m'aider à devenir "meilleure" est bon à prendre.
 
A

AnonymousUser

Guest
(J'aime bien ce topic !).

Quelles ont été (sont) tes différentes identités ?
Au collège, j'étais la fille qui rigolait tout le temps, pour un oui ou pour un non. Toujours accompagnée de ma meilleure amie, je crois que peu de gens nous appréciaient finalement.
Au lycée, j'ai commencé à devenir la gothico-satanique, sectaire, lesbienne, suicidaire, bref que du bonheur !
Depuis la fac, je suis toujours l'éternelle gothique-égorgeuse de poulets mais je suis aussi l'étrange, celle qui ne parle pas, qui ne se mêle pas aux autres, l'asociale. Parfois, je passe pour une grande timide et l'instant d'après, je passe pour celle qui critique tout et tout le monde, qui n'a pas peur de dire ce qu'elle pense. Et bizarrement, plus je deviens détestable et plus j'ai de potes =/
Comment les as-tu vécues ?
Globalement, j'ai mal vécu la période collège parce que j'avais du mal à accepter qu'on me juge sans me connaître. Maintenant, je m'en fous, je me dis que si on me juge mal, c'est pas mon problème et ça ne m'empêchera pas de vivre.
Ont-elles eu sur toi une quelconque influence (positive ou négative, facteur d'épanouissement dans un domaine, ou au contraire facteur d'inhibition) ? Tu t'en es servi ?
Oui, depuis cette année, je m'en sers beaucoup. "Grâce à" mon agressivité, grâce au côté marginal qu'on m'attribue, j'ai réussi à intéresser les bonnes personnes, je suis mieux entourée qu'avant et je crois que ceux qui me côtoient à la fac ont compris qu'on avait sensiblement le même tempérament.
Les as-tu intégrées à ta personnalité ?
Du coup, oui. Je m'en fous un peu de passer pour une fille bizarre puisqu'apparemment, c'est ce que je suis vraiment. Certaines de mes pratiques, de mes attitudes ne plaisent pas mais paradoxalement, moins je plais et plus on s'intéresse à ce que je fais. Je comprendrai jamais les gens je crois...
T'en es-tu détachée ? - Si oui de quelle façon ? - Si non, elles te pèsent ou tu t'en fiches ?
Je m'en fiche.
Estimais-tu qu'elles étaient justifiées ?
Plus ou moins. On a dû prendre ma timidité pour autre chose, peut-être que je suis passée pour une fille très sûre d'elle, très exigeante niveau amitié... je sais pas trop en fait. Mais l'attitude -presque hautaine- que j'adopte face aux gens est parfois juste un moyen de me protéger. J'ai pas trop envie qu'on m'approche, qu'on vienne me parler.
Enfin : quelles sont les étiquettes que tu te colles toi-même sur la tronche ?
Bah globalement, les mêmes qu'on m'attribue. Je sais pas si c'est parce que je les entends régulièrement que j'ai fini par me rendre compte qu'elles étaient plutôt vraies, ou si c'est seulement les autres qui ont cerné des trucs que je ne percevais pas en moi.

De quelle façon en tires-tu du bon ?
Peu importe ce qu'ils pensent de moi, j'ai pas envie de changer, de m'adapter pour faire plaisir. Alors je pars du principe qu'il faut m'accepter comme ça et puis c'est tout. Les rares fois où j'ai essayé de modifier mon comportement, je me suis dégoûtée moi-même, j'aime pas me rendre compte qu'on m'influence (négativement ou non). Donc finalement, plus on me pousse à être "quelqu'un d'autre" et plus je redeviens moi-même, avec d'autant plus de force. Exemple bête : mon ex copain de cet été a tenté de me faire changer de look, il voulait que je sois plus féminine. Bah j'ai jamais réussi d'une part, et en plus depuis que je ne suis plus avec lui, j'ai retrouvé un style qui me plaît. Un mix de ce que je portais avant de le connaître et de quelques trucs qu'il voulait que je finisse par aimer. Mais jamais je ne serai le stéréotype qu'il voulait que je devienne.
 
A

AnonymousUser

Guest
Merci pour vos réponses, elles sont très intéressantes à beaucoup de niveaux ! Ça prend du temps de répondre à tout cela, alors je trouve ça cool que vous vous y soyez mises !

(et ça confirme certaines croyances que j'avais, le regard des gens et les étiquettes que l'on nous attribue nous façonnent quand même pas mal jusqu'à s'intégrer à notre personnalité...)
 
1 Octobre 2005
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Chatenay malabry
Quelles ont été (sont) tes différentes identités ?
Au collège/lycée, j'ai été la nana moche et grosse (sans exagération) mais souriante et constamment de bonne humeur. J'avais également la réputation d'être d'une timidité maladive, la fille qui ressemble à une intello mais qui est minable en cours etc.

Comment les as-tu vécues ?
Excessivement mal, je ne supportais pas que l'on puisse me juger sans me connaitre et qu'on me colle des étiquettes pareilles. Mais je fermais ma gueule, donc forcément, ça continuait.

Ont-elles eu sur toi une quelconque influence (positive ou négative, facteur d'épanouissement dans un domaine, ou au contraire facteur d'inhibition) ? Tu t'en es servi ?
Oui, une influence positive. A mon arrivée en fac, j'étais décidée à laisser derrière moi toutes les étiquettes qui me collaient à la peu depuis toujours. De plus les gens étaient un peu plus intéressants, ce qui aidaient vraiment à aller vers le changement.

Les as-tu intégrées à ta personnalité ?
Totalement. J'ai toujours l'air sage et d'une intello de base mais je m'en fiche. Je suis comme ça, je n'y changerai rien. Seulement maintenant j'ai appris à en jouer, à me servir de ça pour arriver à mes fins parfois (je l'avoue). J'ai toujours l'air calme et posé mais mes vrais amis savent que ce n'est qu'une façade.

T'en es-tu détachée ? - Si oui de quelle façon ? - Si non, elles te pèsent ou tu t'en fiches ?
Je m'en fiche.

Estimais-tu qu'elles étaient justifiées ?
Elles étaient totalement justifiées. J'étais complètement refermée sur moi-même, ma confiance en moi avoisinait le zéro, je ne pouvais plus me supporter. Il était grand temps que je me reprenne en main à cette époque !

Enfin : quelles sont les étiquettes que tu te colles toi-même sur la tronche ?
J'estime être une nana optimiste et je crois que beaucoup de gens dans mon entourage le voit comme ça mais également une vieille bâtarde de base. Mais ça je crois que la plupart des gens le pensent aussi haha.

De quelle façon en tires-tu du bon ?
Avoir l'air sage et intello était un boulet pour moi, j'avais l'impression que les gens ne me voyaient qu'à travers ça et qu'ils n'essayaient pas d'aller plus loi. Maintenant je m'en sers auprès de mes profs, de mes chargés de TD. Ca m'a permis d'avoir une personnalité qui s'adapte à tout type de situation : je peux redevenir sage, une peste, une bavarde, une timide si la situation le justifie. Ce n'est même pas un jeu d'acteur parce que chacune de ses personnalités est la mienne, je n'ai pas à me forcer.

J'en tire également un sentiment de vengeance incroyable. Okay, ce n'est pas bien et blabla mais ça me fait un bien fou de voir les gens que j'ai connu au lycée en rester comme deux ronds flancs en me voyant ou en m'entendant. J'ai tué la fille du lycée, maintenant je suis enfin celle que j'aurais du être.

Sinon maintenant j'ai appris à ne plus me fier aux étiquettes moi-même. C'est déjà une bonne chose.
 
26 Novembre 2006
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Disons que ce n?est pas qu?un problème d?identité, c?est surtout que je renvoie une image de moi-même aux autres, et qu?ils l?interprètent mal, ou n?arrivent tout simplement pas à l?interpréter.

Dans la vraie vie, j?ai l?air tout ce qu?il y a de plus sage, une fille assez bien en apparence, pas de problèmes apparents. Je pourrais être un genre de petite fille modèle finalement, tout le monde me trouve un air calme, posé, intelligent. Je suis quelqu?un de normale. C?est la première image que je donne, et que les autres assimilent.

Mais dès que l?on commence à me connaître bien, et les personnes qui sont autour de moi le savent bien, les autres découvrent une autre facette de moi, et pas forcement bonne. Et donc ils sont plus ou moins surpris de me voir « différemment », même si dans l?affaire, je reste toujours moi-même, et que à aucun moment, je ne « change » finalement. J?ai du mal à expliquer, c?est un peu confus. Je ne compte même plus les fois où on m?a dit « Je ne t?aurais absolument pas imaginé comme ça ». Je crois qu?ils ont tellement l?image ancrée dans leur tête de la petite fille sage et sans histoires, qu?ils l?associent, et qu?il y a confusion par la suite. Je ne corresponds pas du tout à l?image que les autres perçoivent, et par ce biais, j?ai une étiquette collée sur la tête. Je suis quelqu?un d?assez folle dans la vie, au sens où je ne recule devant pas grand-chose, et ce sont mes peurs d?avant qui m?ont fait avancer dans ce sens. Je suis aussi quelqu?un qui rigole et parle tout le temps, très active. Je suis souvent la première partante, et je me soucie peu de ce que les gens pensent de moi, et ça me permet de faire des choses que je n?oserais pas faire.

Et quand les gens me découvrent tel que je suis, ça casse un peu le mythe de ce que je parais. D?un côté, ça me fait rire, puisque j?ai l?impression que les gens ne gardent qu?une image figée des autres finalement, assez superficielle, alors que si l?on creuse plus loin, on peut vraiment être totalement différents. Mais d?un autre côté, ça peut devenir pesant par moment, à force que les gens te disent que tu ne corresponds pas à ce que tu es, et je me sens parfois totalement décalée. J?ai l?impression de ne pas être ce que je devrais être finalement.

 
4 Juin 2007
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Alors, quelles ont été (sont) tes différentes identités ?
A l'école primaire et au collège
la fille timide, qui eut se laisser faire. La moche aussi, et la fille un peu empotée, débile.
Au lycée
la fille plutôt distante, souvent froide, mais intelligente
Pour ma famille,
un caractère de cochon, des caprices, de l'égoïsme.
Comment les as-tu vécues ?
A l'école et au collège,
pas très bien. Quelques pétasses m'ont parfois emmerdé, mais j'ai jamais été vraiment une tête de turc ou une victime. J'ai eu la chance d'avoir de vraies amies, et de connaitre la plupart des petites racailles de l'école primaire. Forcément quand on a joué à Chat ensemble, on se rackette pas après.
Enfin, je les ai connu pendant mes premières années d'école primaire. Après j'ai changé d'école, et la première année à été très dure. J'avais pas beaucoup d'amis, ou des gens que j'aimais pas. C'était dur à vivre, on m'a fait de sacré crasses. C'est à partir de là que je suis devenue super méfiante, et de plus en plus timide.
Au lycée
beaucoup mieux. La seconde à été une libération. Je rencontrais plein de gens, j'étais beaucoup plus ouverte, je discutais avec tout le monde C'est une année où j'ai été vraiment heureuse.. Mais en première et terminale je suis devenue à nouveau distante avec les gens. Du coup ils croient souvent que je suis hautaine, mais non. Au fond ça m'arrange bien, je ne veux plus passer pour la victime timide.
Et cette année,
la fille douée en cours, et intelligente. J'ai de bonnes notes, sans beaucoup travailler, et ça me fait un bien fou quand on me dis "Ouais mais toi t'es intelligente/cultivée", quand les profs me poussent à faire des études prestigieuses, quand je suis la meilleure en tout. Ça parait très vantard, mais je crois bien que c'est la seule chose dont je suis fière. C'est la seule identité que j'aime, et je me réfugie dedans.
Et je déteste qu'on ait l'air de me trouver "empotée". C'était le cas au collège, la fille pas très rapide. Maintenant je donne une remarque piquante, et les gens se calment tout de suite. Je ne me laisse plus faire. J'ai découvert que j'avais une répartie cinglante, alors plus question de me laisser humilier.
Au début de l'année, je le vivait quand même mal. Mais j'étais un peu parano je crois, parce que finalement les gens de ma classe m'aiment bien je suis pas l'intello moche. Et même si je suis froide, même si je rigole pas tout le temps, ils m'invitent quand même souvent à leurs sorties/fêtes.
Pourtant, même si j'ai souvent l'air sérieuse, j'ai un humour de merde, vraiment pas très évolué. Ça étonne souvent les gens, mais bon.
Et au niveau de physique, au collège j'étais la moche. J'avais des cheveux courts, pas d'argent pour m'habiller ou me maquiller. On se moquait assez souvent de moi, même des gens que je ne connaissais pas. Et certaines copines me l'avouaient, me le reprochaient en quelque sorte, comme si j'avais bien mérité les réflexions, parce que j'étais responsable de mon physique, comme si je me laissais aller..
De toute façon j'étais vraiment moche. Maintenant les gens ne me montrent pas du doigt, mais je ne suis pas jolie non plus. Je pense souvent que tout doit être tellement plus simple pour les filles jolies, parce que durant ces années, les gens se basent beaucoup sur le physique. d'un autre côté ça m'a appris pas mal de choses, et je ne serais pas ce que je suis si j'avais été belle, donc voilà. Je suis comme ça, et c'est tout. Je sais que je pourrai sans doute m'arranger, être plus attirante. Mais j'ai pas des moyens illimités, puis j'en ai marre, je crois que j'ai abandonné l'idée de faire partie de ces filles jolies, décomplexées, qui s'habillent pour être attirantes.
Pourtant j'ai quand même pas mal eu de propositions de garçons. Mais j'ai toujours rejetée, ou fait en sorte, plus ou moins inconsciemment que ça échoue. Je ne suis pas prête. Je m'en plaint, mais en même temps je suis méfiante et timide.
Pour ma famille,
je suis la fille au caractère de cochon. L'égoiste, bien differente de ma soeur, tellement gentille. Pourtant je l'ai souvent trouvé bien plus hypocrite de moi, mais bon. J'ai abandonné l'idée de me faire valoir à ma juste valeur devant mes parents. J'accepte les remarques de ma mère, je n'essaye plus de la faire changer d'avis.
Pour l'égoisme, ma méchanceté, ce genre de remarques m'ont souvent brisé le coeur. Mais je commence à être adulte, et à laisser ça derriere moi, sans avoir réussi à la combattre. Je peux enfin le fuir, c'est tout.
J'étais aussi celle qui ressemble à ma tante, que toute ma famille déteste, et moi encore plus.
Enfin, pour tous, il y a aussi celle de la fille qui n'est pas sensible. Ça peut paraitre paradoxal avec ce que j'ai dit précédemment. Je ne pleure pratiquement jamais devant les gens, je ne montre pas ce que je ressens. Pourtant je suis quelqu'un de très sensible. Je peux avoir les larmes aux yeux en regardant un documentaire. Mais je ne le montre pas, j'essaye de paraitre forte.


Voilà, j'ai la flemme de me relire, donc j'espere que ça n'est pas trop indigeste.
 
A

AnonymousUser

Guest
(madmoizelle_N : Ici, tu donnes au contraire l'image d'une fille très intelligente et sûre d'elle. Ca m'étonne que tes collègues pensent ça de toi)

quelles ont été (sont) tes différentes identités ?
L'intello, de la primaire au lycée.
La fille girly, en études sup'
La geekette, maintenant.
Comment les as-tu vécues ?
L'intello : très mal. Ca me flattait pas du tout parce que c'était dit de façon très péjorative. J'ai beaucoup souffert, ça m'a éloignée de plein de choses de plein de rencontres. Je trouve ça horrible de faire payer à quelqun son assiduité, son sérieux. C'était de la jalousie stupide d'adolescent.

La fille girly : j'adore! Je suis le cliché de la fille en jupe, avec des fleurs, qui ne jure que par Glamour et Cosmo, qui se maquille tout le temps, qui se repoudre le nez, qui sent toujours bon, qu'a des dizaines de produits de beauté. C'est archi vrai. Les mecs adorent et ceux qui me cotoient savent très bien que je suis pas du tout superficielle.

La geekette : oui je fais de l'informatique, oui je veux travailler là dedans, mais non j'en fais pas le soir, c'est pas du tout une vocation, j'ai pas Linux sur mon PC et j'utilise IE et pas Firefox. Je tolère cette étiquette mais y a des limites C'est très réducteur de dire informaticien=geek. Y en a beaucoup ok, mais pas tous!
Ont-elles eu sur toi une quelconque influence (positive ou négative, facteur d'épanouissement dans un domaine, ou au contraire facteur d'inhibition) ? Tu t'en es servi ?

L'image de l'intello a eu une influence très négative. Mes copines à l'époque m'ont une à une abandonnée par peur d'être mal vue. Je leur en veux toujours.
Celle de fille très fille plait et me plait. Elle s'est révélée à un moment de ma vie où je m'épanouissais enfin physiquement et socialement.
Celle de geekette, je m'en fiche. Elle ne m'a pas empêchée de rencontrer des personnes complètement imperméables à l'informatique. Je m'en amuse moi même finalement.
Les as-tu intégrées à ta personnalité ?
Oui, en partie. J'aime ma féminité et j'use et en abuse, surtout que j'évolue dans un milieu très masculin. Le reste, non.
T'en es-tu détachée ? - Si oui de quelle façon ? - Si non, elles te pèsent ou tu t'en fiches ?
L'image de l'intello je m'en suis détachée presque complètement. Mes études touchent à leur fin, ça n'a plus aucun sens. J'ai appris petit à petit à vivre avec. Il y a quelques mois en Italie, les études étant très accessibles et le niveau plus bas qu'en France, j'ai de nouveau était considérée comme une élève brillante (alors que franchement non). Ca m'a amusée parce que c'était dit gentiment
Estimais-tu qu'elles étaient justifiées ?
J'étais une adolescente très sérieuse, qui se réfugiait dans le travail, qui n'était rassurée que si elle avait des bonnes notes. Je n'avais que ça pour me démarquer des autres. J'étais pas jolie, ni drôle, ni populaire. Mais je ne parlais pas que des cours, je ne méprisais pas les cancres ou que sais-je encore; Donc non c'était injustifié.
Enfin : quelles sont les étiquettes que tu te colles toi-même sur la tronche ?
Je crois que je ne m'en colle plus.
De quelle façon en tires-tu du bon ?
Toutes ces étiquettes qui se sont décollées de moi, me prouvent que j'ai changé. Dans le bon sens.
 

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