Je peux me défouler, c'est vrai ? Personne ne m'en voudra si je le fais ?
Allez.
Mon père est le stéréotype du connard machiste, raciste, islamophobe, qui jusqu'à il n'y a pas si longtemps encore avait sa carte du FN dans son portefeuille et allait à leurs meetings.
Quand j'étais gosse, je me souviens qu'une fois j'étais devenue amie avec des enfants gitans. Alors que je jouais avec eux, il est venu me chercher pour me dire que je n'avais pas le droit de jouer avec ces enfants, sans m'expliquer pourquoi. J'ai compris en grandissant.
Il me répétait souvent que je n'avais pas intérêt à lui ramener un "raton" ou un "manouche" comme il les appelait. Imaginez sa tête quand je suis revenue, des années plus tard, au bras d'unE métisse.
Mais continuons.
Avant le décès de ma grand-mère, ma mère était forte. Pas en surpoids, mais bien en chair quoi. Elle était magnifique. Je me souviens qu'il lui faisait toujours des remarques sur son poids, sur la façon dont elle faisait à manger, qu'il lui claquait les fesses quand elle passait à sa portée comme si elle était un animal.
Je me souviens aussi qu'ils ne prenaient pas la peine de se cacher ou d'être silencieux quand ils copulaient (c'est bien la seule chose pour laquelle j'en veux encore à ma mère). Un jours j'avais prit mon courage à deux mains (imaginez ma gêne, j'étais jeune pour parler de "ça" avec mes parents) et je leur avait demandé poliment d'être plus discrets. Et là pour la première fois c'est parti en sucette. Il m'a dit des choses immondes, qu'il était chez lui (sous-entendu, moi pas), qu'il faisait ce qu'il voulait, et il a terminé en disant que si ma mère et lui divorçaient ce serait de ma faute.
Je n'ai plus ré-abordé le sujet, et c'est à cette période que j'ai commencé à m'auto-mutiler. A neuf ans.
Plus tard j'ai atteint ma puberté, et là ça a été le festival.
Je suis devenue une pute à ses yeux, et il ne se gênait pas pour me le dire. Tout le temps. Tout les jours.
Je craignait l'heure du repas, car je savais que c'était l'unique moment de la journée au cours duquel je ne pouvais pas l'éviter.
Et à chaque fois ça ne manquait pas : j'étais une pute, une merde, inutile, tout juste bonne à me faire troncher par tout les mecs du collège, une salope qui ne ferait jamais rien de sa vie, et j'en passe.
Au cours de mon année de cinquième, j'ai eu quelques difficultés au niveau scolaire. J'envoyais paître mes professeurs, j'avais des moins bonnes notes que celles auxquelles mes parents étaient habitués (sous-entendu, j'avais 11 de moyenne). A la fin de mon deuxième trimestre, il m'avait mit des "paliers" à franchir pratiquement insurmontables. Je devais par exemple passer de 9 de moyenne en SVT à 13 en un trimestre, alors que j'avais cette matière en horreur, et je vous passe le "sermon" (la mise au pilori plutôt) auquel j'ai eu droit. Je n'ai pas tenu mes engagements et à la fin de l'année, en plus d'avoir levée la main sur moi, il m'a privée de télé, de console, d'ordinateur, de musique (radio et mp3), de sortie et... d'anniversaire. Et il a prononcée la phrase qui a absolument tout changé dans mon esprit : "T'es ma fille et pourtant je peux pas te blairer."
Voilà. C'est à cet instant précis que mon père est mort pour moi.
J'ai remontée ma moyenne l'année suivante, et je me souviens qu'il se pavanait, en vantant ses méthodes d'éducations comme si c'était "grâce" à lui que mes notes étaient remontées, ce qui ne l'empêchait pas lorsqu'il était ivre notamment de continuer ses humiliations.
Je me souviens qu'une fois, lors d'un dîner avec une amie de ma mère et son mari, il avait recommencé sa litanie habituelle. J'ai fondue en larmes dans le restaurent et ma mère a du me ramener chez moi.
Arrivée au lycée (en première précisément) j'ai fais une grosse, très grosse dépression. Mon premier amour m'avait quittée pour ma meilleure amie (et pour moi qui n'accorde pas facilement ma confiance, ça a été une très grosse chute, d'autant que tout ceux que je pensais être mes amis m'ont tourné le dos en même temps). Je suis devenue anorexique, alcoolique (j'avais besoin de ma gorgée de gin pour me réveiller à 6h du matin puis je buvais à chaque pause des alcools plus ou moins forts pour me maintenir à un état d’ébriété suffisamment stable) et accroc à la morphine.
A cette époque de ma vie il a été immonde avec moi. Il me répétait que j'étais faible, inutile, que les gens comme moi ne méritaient pas de vivre.
Le jour où il a découvert que je me mutilais, il m'a attrapée par mes cheveux et traînée tout le long du couloir sous les yeux de ma mère et de mon petit frère (qui avait 11 ans à l'époque). Il m'a même mit son 44 dans les mains en me disant "Bha vas-y, suicide toi puisque t'en as envie."
Le lendemain il était redevenu tout gentil et mielleux avec moi en me disant qu'il avait fait ça pour mon bien. Le bon petit pervers narcissique que voilà.
Puis un jour j'en ai eu assez. Je lui ai répondu pour la première fois de ma vie. Je lui ai balancées ses quatre vérités. Je lui ai dit combien je le haïssais de tout mon être. Je lui ai répété mot pour mot ce qu'il m'avait dit quand j'étais en cinquième.
"T'es mon père, et pourtant je peux pas te blairer."
Le lendemain, il est venu, et m'a donné 20€ pour se faire pardonner. J'ai acheté mon premier paquet de cigarettes avec.
Mon frère m'a dit qu'il l'avait vu pleurer.
Aujourd'hui il fait plus attention avec moi. Je crois qu'il a compris que j'avais arrêté d'être sa chose.
Il arrive encore à ma mère de le défendre, d'essayer d'adoucir mon point de vue sur lui. J'essaie de lui faire comprendre qu'elle serait bien plus heureuse sans lui. Sans ce type qui la traite comme son esclave. Qui est jaloux à n'en plus finir. Qui la surveille, l'enferme, l'empêche de s'épanouir.
Je n'ai jamais été aussi libre que depuis que j'ai cessé de compter sur lui.
Mon frère l'a bien compris, il sait. Contrairement à moi il n'aura pas eu besoin de passer par toutes ces étapes, même si je pense que cet homme l'aura marqué à vie.
Quant à moi je vais mieux. Je passe plus de temps chez mon copain que chez mes parents (je n'arrive même plus à appeler cet endroit "chez moi" alors que j'y ai grandit...) et pour le coup, je pense pouvoir dire que je n'ai jamais été aussi libre de ma vie !
Je sais qu'il y a peu de chances qu'il tombe sur ce topic. Mais bon dieu, j'espère de tout mon cœur, de toute mon âme, que les hasards du destin feront qu'il lira ça et qu'il se rendra compte d'à quel point il a bousillée ma vie et mon estime de moi.
Merci d'avoir ouvert ce sujet, j'espère que je ne vais pas déprimer les personnes qui me liront ^^'
Bonne soirée/journée/après-midi/que sait-je !
Allez.
Mon père est le stéréotype du connard machiste, raciste, islamophobe, qui jusqu'à il n'y a pas si longtemps encore avait sa carte du FN dans son portefeuille et allait à leurs meetings.
Quand j'étais gosse, je me souviens qu'une fois j'étais devenue amie avec des enfants gitans. Alors que je jouais avec eux, il est venu me chercher pour me dire que je n'avais pas le droit de jouer avec ces enfants, sans m'expliquer pourquoi. J'ai compris en grandissant.
Il me répétait souvent que je n'avais pas intérêt à lui ramener un "raton" ou un "manouche" comme il les appelait. Imaginez sa tête quand je suis revenue, des années plus tard, au bras d'unE métisse.
Mais continuons.
Avant le décès de ma grand-mère, ma mère était forte. Pas en surpoids, mais bien en chair quoi. Elle était magnifique. Je me souviens qu'il lui faisait toujours des remarques sur son poids, sur la façon dont elle faisait à manger, qu'il lui claquait les fesses quand elle passait à sa portée comme si elle était un animal.
Je me souviens aussi qu'ils ne prenaient pas la peine de se cacher ou d'être silencieux quand ils copulaient (c'est bien la seule chose pour laquelle j'en veux encore à ma mère). Un jours j'avais prit mon courage à deux mains (imaginez ma gêne, j'étais jeune pour parler de "ça" avec mes parents) et je leur avait demandé poliment d'être plus discrets. Et là pour la première fois c'est parti en sucette. Il m'a dit des choses immondes, qu'il était chez lui (sous-entendu, moi pas), qu'il faisait ce qu'il voulait, et il a terminé en disant que si ma mère et lui divorçaient ce serait de ma faute.
Je n'ai plus ré-abordé le sujet, et c'est à cette période que j'ai commencé à m'auto-mutiler. A neuf ans.
Plus tard j'ai atteint ma puberté, et là ça a été le festival.
Je suis devenue une pute à ses yeux, et il ne se gênait pas pour me le dire. Tout le temps. Tout les jours.
Je craignait l'heure du repas, car je savais que c'était l'unique moment de la journée au cours duquel je ne pouvais pas l'éviter.
Et à chaque fois ça ne manquait pas : j'étais une pute, une merde, inutile, tout juste bonne à me faire troncher par tout les mecs du collège, une salope qui ne ferait jamais rien de sa vie, et j'en passe.
Au cours de mon année de cinquième, j'ai eu quelques difficultés au niveau scolaire. J'envoyais paître mes professeurs, j'avais des moins bonnes notes que celles auxquelles mes parents étaient habitués (sous-entendu, j'avais 11 de moyenne). A la fin de mon deuxième trimestre, il m'avait mit des "paliers" à franchir pratiquement insurmontables. Je devais par exemple passer de 9 de moyenne en SVT à 13 en un trimestre, alors que j'avais cette matière en horreur, et je vous passe le "sermon" (la mise au pilori plutôt) auquel j'ai eu droit. Je n'ai pas tenu mes engagements et à la fin de l'année, en plus d'avoir levée la main sur moi, il m'a privée de télé, de console, d'ordinateur, de musique (radio et mp3), de sortie et... d'anniversaire. Et il a prononcée la phrase qui a absolument tout changé dans mon esprit : "T'es ma fille et pourtant je peux pas te blairer."
Voilà. C'est à cet instant précis que mon père est mort pour moi.
J'ai remontée ma moyenne l'année suivante, et je me souviens qu'il se pavanait, en vantant ses méthodes d'éducations comme si c'était "grâce" à lui que mes notes étaient remontées, ce qui ne l'empêchait pas lorsqu'il était ivre notamment de continuer ses humiliations.
Je me souviens qu'une fois, lors d'un dîner avec une amie de ma mère et son mari, il avait recommencé sa litanie habituelle. J'ai fondue en larmes dans le restaurent et ma mère a du me ramener chez moi.
Arrivée au lycée (en première précisément) j'ai fais une grosse, très grosse dépression. Mon premier amour m'avait quittée pour ma meilleure amie (et pour moi qui n'accorde pas facilement ma confiance, ça a été une très grosse chute, d'autant que tout ceux que je pensais être mes amis m'ont tourné le dos en même temps). Je suis devenue anorexique, alcoolique (j'avais besoin de ma gorgée de gin pour me réveiller à 6h du matin puis je buvais à chaque pause des alcools plus ou moins forts pour me maintenir à un état d’ébriété suffisamment stable) et accroc à la morphine.
A cette époque de ma vie il a été immonde avec moi. Il me répétait que j'étais faible, inutile, que les gens comme moi ne méritaient pas de vivre.
Le jour où il a découvert que je me mutilais, il m'a attrapée par mes cheveux et traînée tout le long du couloir sous les yeux de ma mère et de mon petit frère (qui avait 11 ans à l'époque). Il m'a même mit son 44 dans les mains en me disant "Bha vas-y, suicide toi puisque t'en as envie."
Le lendemain il était redevenu tout gentil et mielleux avec moi en me disant qu'il avait fait ça pour mon bien. Le bon petit pervers narcissique que voilà.
Puis un jour j'en ai eu assez. Je lui ai répondu pour la première fois de ma vie. Je lui ai balancées ses quatre vérités. Je lui ai dit combien je le haïssais de tout mon être. Je lui ai répété mot pour mot ce qu'il m'avait dit quand j'étais en cinquième.
"T'es mon père, et pourtant je peux pas te blairer."
Le lendemain, il est venu, et m'a donné 20€ pour se faire pardonner. J'ai acheté mon premier paquet de cigarettes avec.
Mon frère m'a dit qu'il l'avait vu pleurer.
Aujourd'hui il fait plus attention avec moi. Je crois qu'il a compris que j'avais arrêté d'être sa chose.
Il arrive encore à ma mère de le défendre, d'essayer d'adoucir mon point de vue sur lui. J'essaie de lui faire comprendre qu'elle serait bien plus heureuse sans lui. Sans ce type qui la traite comme son esclave. Qui est jaloux à n'en plus finir. Qui la surveille, l'enferme, l'empêche de s'épanouir.
Je n'ai jamais été aussi libre que depuis que j'ai cessé de compter sur lui.
Mon frère l'a bien compris, il sait. Contrairement à moi il n'aura pas eu besoin de passer par toutes ces étapes, même si je pense que cet homme l'aura marqué à vie.
Quant à moi je vais mieux. Je passe plus de temps chez mon copain que chez mes parents (je n'arrive même plus à appeler cet endroit "chez moi" alors que j'y ai grandit...) et pour le coup, je pense pouvoir dire que je n'ai jamais été aussi libre de ma vie !
Je sais qu'il y a peu de chances qu'il tombe sur ce topic. Mais bon dieu, j'espère de tout mon cœur, de toute mon âme, que les hasards du destin feront qu'il lira ça et qu'il se rendra compte d'à quel point il a bousillée ma vie et mon estime de moi.
Merci d'avoir ouvert ce sujet, j'espère que je ne vais pas déprimer les personnes qui me liront ^^'
Bonne soirée/journée/après-midi/que sait-je !