@Roppongi, si ça doit te faire te sentir aussi mal, je pense que tu devrais arrêter de chercher à contrer ton ressenti.
Le fond du problème, c'est d'essayer d'être parfaitement raccord sur tous les plans avec ses convictions. Alors que personnellement, j'estime qu'on ne doit rien à personne
Par exemple, ça n'est pas parce qu'on est féministe, qu'on a un devoir d'exemplarité envers le reste du monde, et qu'on doit systématiquement penser, ressentir et agir conformément aux principes féministes. Si développer des convictions doit équivaloir à un lavage de cerveau ou me maintenir dans un état de dissonance cognitive permanent, alors je préfère encore ne pas en adopter et rester telle que mon vécu m'a construite, avec ma personnalité, ses failles et ses aspérités. Mon point de vue tient aussi sans doute à ma façon de concevoir l'engagement idéologique : aucune idée, aussi noble soit-elle, ne vaut la peine que je m'efface derrière elle, ou que je brutalise (y compris symboliquement) les autres en son nom.
Ça te fait sans doute une belle jambe
mais à mon humble avis, tu n'as pas à culpabiliser du malaise que t'inspirent ces filles : déjà parce que lutter contre aggrave les choses, ensuite parce que tu ne leur fait aucun mal (d'ailleurs ironiquement, telles que tu décris les choses, j'ai l'impression que ton aversion est plus palpable précisément quand tu t'astreins à les en épargner) et enfin parce qu'on a tous le droit d'avoir des "limites" dans notre dévouement aux convictions que l'on défend. Ça ne nous rend pas moins sincères, et à mes yeux, c'est une preuve d'humanité