Votre conversation sur l'échec me perturbe complètement, j'ai l'impression de ne pas comprendre.
Je suis quelqu'un qui peut dire "j'ai peur de l'échec", parce qu'effectivement, le 1er que j'ai vécu a été hyper douloureux. Mais ce n'était que d'ordre sentimental. Je crois que la réussite ou les échecs dépendent de l'importance que chacun donne à ça, et au sens de sa vie.
Par exemple, je n'ai jamais vécu de vrais échecs dans ma vie, ni d'énormes réussites non plus, mais je m'en sors pas mal aux yeux des gens. Par contre, j'ai vécu des coups durs, (que je ne considère pas comme des échecs), et c'est là que j'ai grandi et que j'ai appris (comme le dit
Shield, dans le sens où les échecs sont plus formateurs que les réussites).
Mais par ex, aux yeux des gens, je suis quelqu'un qui réussit bien, qui, scolairement, dans ma vie professionnelle, n'a jamais rien raté. Il parait même que j'ai de l'ambition.Sauf que moi, je ne le ressens pas du tout comme ça, je me laisse porter, j'aime ce que je fais, mais ça ne m'apporte pas un immense plaisir non plus "de réussir". Car je n'ai pas l'impression de m'accomplir en tant que personne, d'être "quelqu'un" à travers mes études (idée qu'on me renvoie souvent en pleine tête), je me sentirais beaucoup plus riches si j'étais une personne "intéressante", "cultivée" et surtout "appréciée" aux yeux des gens, si j'arrivais à être une personne agréable dont on recherche la compagnie.
Par ex, quand j'ai eu une mention que je voulais, j'ai été très heureuse, parce que je la voulais vraiment (j'y avais accordé de l'importance) mais c'est passé assez rapidement. De même que pour mon master 2, j'étais contente de l'avoir eu, mais ça me fait rien de particulier en fait, parce que ce n'est pas ce qui compte le plus pour moi.
Bien-sûr, si j'avais raté j'aurais été déçue, évidemment, mais ça n'a pas été le cas.
(C'est comme s'il y avait deux pans de ma vie, le scolaire, que je trouve "normal", "obligatoire", dans lequel je m'épanouie mais qui ne m'a jamais posé de problèmes particuliers, et le personnel, que je trouve mille fois plus difficile à réaliser.)
Par contre, je vis très mal mes échecs affectifs, notamment amicaux, vraiment. D'avoir raté des choses avec les gens, d'être passée à côté de certaines choses.
Depuis 5 ans, je me suis consacrée à mes études, je m'en suis bien sortie, mais ce sont toujours les gens qui me le rappellent, moi, au fond, je m'en fous. Mais paradoxalement, j'ai mis de côté ma vie personnelle, affective, relationnelle, mes propres envies, et là, je le vis comme un immense échec, parce que, selon mes propres possibilités, c'est plus difficile pour moi de "réussir" ce pan de ma vie, contrairement à la vie scolaire, qui, malgré mon abnégation, ne me demandent pas réellement d'efforts en fait, parce que c'est la continuité de ce qu'on fait depuis tout petit. (l'école).
Je ne sais pas si c'est très clair, mais pour moi la notion d'échecs et de réussite dépendent réellement de qui nous sommes et des possibilités intrinsèques que nous avons en nous-mêmes.
On peut considérer que je suis une personne qui réussit, personnellement, ce n'est pas du tout la vision que j'ai de moi, car je n'ai pas l'impression d'avoir réussi ce qui subjectivement me tient à coeur et est important pour moi.
Mais après, je trouve les échecs hyper durs à vivre, et je comprends qu'on les redoute et qu'on fasse en sorte de ne pas les vivre. Cet effort pour les éviter permet de ne pas passer à côté de la vie (c'est là où je ne te suis pas totalement
Shield), parce qu'on apprend de nos efforts aussi. (après, je ne considère pas les échecs comme des "coups durs", donc pour moi on apprend toujours de la vie et on ne passe pas à côté d'elle quand on vit des coups durs, mais peut-être que ce que vous appelez "échecs" c'est ce que j'appelle "coups durs", sauf que pour moi "coups durs" c'est quelque chose qui nous tombe dessus, alors qu'un "échec", il y a toujours une part d'action de notre part.)
Bref, je crois que la notion d'échec c'est super subjectif, et qu'on ne réagit pas tous de la même façon selon leur type.