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Je condamne les gens qui versent dans l'autodiagnostic avec deux détails mais les gens qui se mettent des œillères et refusent de se questionner sur un éventuel trouble, quel qu'il soit, sur le thème de "naaaan, mais c'est juste des modes sur les réseaux et ça ne m'avancerais à rien", je ne trouve pas ça très sain non plus.
Mais je suis de l'école "regardons les problèmes en face pour trouver les bonnes solutions"
Alors déjà, et c'est un premier désaccord avec certains de mes confrères psychiatres : je considère que la psychiatrie doit être une spécialité médicale comme les autres. De ce fait, le diagnostic en psychiatrie n'est pour moi ni plus ni moins important que le diagnostic dans les autres spécialités. Je tiens au diagnostic, mais je pense qu'il faut aussi savoir dire aux gens qu'ils n'ont pas de pathologie, même quand ils viennent nous consulter avec un problème. Il faut aussi savoir dire aux gens qu'ils n'ont pas besoin de médicament (et pourtant, j'ai un diplôme de pharmacologie, j'adore ça, mais savoir manier les médocs ça veut aussi dire savoir ne pas les donner n'importe comment).
Et donc pour moi non, le diagnostic psy n'a pas d'autre rôle à jouer que celui de savoir comment traiter le problème diagnostiqué. Comme un diagnostic non-psy, quoi. Et re-donc en effet non, je considère que le patient n'est pas défini par son diagnostic.
(Comme je le dis souvent à mes internes...la proportion de cons dans la population générale est la même que la proportion de cons parmi les patients on peut être dépressif ET être un connard, sans lien avec sa dépression)
Par ailleurs je suis totalement d'accord avec toi et je le dis beaucoup à mes patients : guérir d'une dépression ou d'un trouble anxieux, ça ne veut pas dire être heureux tout le temps ou ne plus jamais être angoissé. Ça ne serait pas humain. La colère, l'angoisse, la tristesse, l'insomnie aussi qui va avec : c'est normal, dans le cours de la vie. Ce n'est pas de la psychiatrie.
Ça se voit très bien en psychiatrie de liaison, quand on est appelés par des confrères oncologues par exemple parce que "ça fait 3 jours que la patiente pleure, on voudrait une évaluation psychiatrique". Mais Michel...tu lui as annoncé un cancer agressif, tu penses pas que c'est un peu normal qu'elle pleure ??
Tout ça pour dire que oui, il y a une intolérance globale aux émotions négatives, qui sont pourtant aussi normales que les émotions positives !
@Alpha ça me fait penser à "la dictature du bonheur" dont on parle souvent, que ce soit au travail (tiens donc!) ou dans la vie en général.
J'ai aussi remarqué une tendance à la déshumanisation de certains médecins (pas tous, hein) qui voient uniquement par le prisme médical et je trouve que c'est parfois un peu extrême...
(parfois doublé d'un déni, ou d'une peur de reconnaître que parfois "ils ne savent pas" - certains professionnels pensant que s'ils ne trouvent rien "c'est forcément le patient qui ment ou qui s'imagine des choses"... au lieu de demander à une autre personne de vérifier... (j'ai failli mourir de ce genre de comportement).
Je trouve votre conversation super intéressante !
J’ai totalement bloqué tous les contenus sur les neuroatypies sur les réseaux justement parce que je ne supportais plus tous ces trucs où les gens vont se définir à 100% autour d’une neuroatypie. Ok la neuroatypie va affecter beaucoup de choses mais pas tout, et il y a beaucoup de comportements communs à tout le monde ou de comportements propres au caractère de la personne et pas son diag
Et les gens qui justifient d’être des connards parce que « oui mais j’ai un TSA » jpp
D’un autre côté la conversation me fait aussi douter sur mon propre diag haha je me demande si j’ai subi de l’effet Barnum, mais en même temps je suis en ce moment une thérapie qui m’aide énormément donc dans tous les cas je me dis que ce n’est pas inutile - et mon psy m’a énormément rassurée justement en me disant que le tsa n’est pas un trait de caractère, on peut être empathique et attentif aux autres avec un tsa tout comme on peut être un connard ou n’avoir aucun talent et être tsa (bon le connard il ne l’a pas dit mais je crois l’avoir deviné )
Mais je crois que je fais une sorte de rejet dans le sens où maintenant quand quelqu’un dit être TSA je vais avoir super peur de faire face a un con qui se sert de son diag pour justifier sa connerie (mais ça serait plutôt un je m’en veux de penser ça qu’un je ne supporte pas)
Et ce que vous dites sur la tristesse et l’angoisse juste merci (not me qui ai noté des trucs pour en parler avec mon psy haha tellement je trouve ça intéressant)
@Jester. pour en rajouter sur le fait qu'aujourd'hui tout trait atypique devient un trouble : dès que quelqu'un a une passion un peu forte ou atypique, on qualifie ça d'intérêt spécifique (on = les gens sur les réseaux et même certains psy que je connais), sans vérifier le reste. Mais on peut plus avoir des intérêts un peu "niche" ? Faut être apathique et s'intéresser mollement aux fringues pour les filles et au foot pour les mecs pour être considéré neurotypique ?
Idem pour les particularités senso, on oublie que tout le monde en a dans une certaine mesure. Le nombre de fois où quand j'explique ce que c'est le TSA on me dit "bah alors je dois être autiste parce que je supporte pas le bruit des voisins/les fringues synthétiques/les champignons/... (insérez ici n'importe quoi de plutôt commun)"
@Kirjava j'ai vu passer des vidéos américaines montrant des mecs en train de se comporter comme des connards, et ben ça rate pas dans les commentaires y a toujours quelqu'un qui dit "on peut rien lui reprocher, je pense qu'il est autiste". Même si c'était le cas, merci de ne pas s'en servir pour excuser des comportements violents
(oui je devrais arrêter de regarder ces vidéos et surtout de lire les commentaires)
Alors c'est simple, les neurotypiques sont parfaitement à l'aise socialement en toute situation, comprennent instinctivement les codes sociaux et ne les remettent jamais en question, ne se demandent jamais s'ils on dit ou fait quelque chose de bizarre, n'ont que des intérêts très consensuels, sont indifférents sensoriellement, pensent une chose après l'autre sans dévier du sujet, ... etc etc
Alors c'est simple, les neurotypiques sont parfaitement à l'aise socialement en toute situation, comprennent instinctivement les codes sociaux et ne les remettent jamais en question, ne se demandent jamais s'ils on dit ou fait quelque chose de bizarre, n'ont que des intérêts très consensuels, sont indifférents sensoriellement, pensent une chose après l'autre sans dévier du sujet, ... etc etc
@Kristeva Mais il me semble que quand on parle d'intérêt spécifique, on parle pas forcément du contenu mais aussi de l'intensité, non ?
Je ne suis pas du tout spécialiste mais je pose la question parce que ton exemple du foot m'a rappelé un truc.
Dans le lycée où je bosse il y a un élève (je ne l'ai jamais eu en cours) qui s'intéresse au foot, donc en termes de contenu c'est assez banal pour un garçon de 16 ans, mais lui si tu lui donnes un numéro il est capable de te citer je crois tous les joueurs européens qui le portent sur leur maillot (enfin je sais pas quel est son degré d'exactitude, mais d'après mes collègues et ses camarades c'est assez impressionnant).
En tout cas je ne prétends pas du tout que ce garçon a un trouble ou est neuroatypique d'une manière ou d'une autre, mais si c'était moi sa prof (ou l'infirmière scolaire, ou ses parents, ou autre), je pense que. c'est sa manière de se passionner pour ce truc, plus que le centre d'intérêt en lui-même, qui m'interpellerait et pourrait susciter certaines questions.
Toute cette discussion me fait penser à une discussion que j'ai eu avec ma mère l'autre jour. Elle me montre une vidéo Arte sur Facebook d'une personne qui raconte comment elle avait fini par apprendre qu'elle était pas bipolaire ou dépressive mais autiste et elle (ma mère) me demande de la regarder et me dis "alors tu te reconnais pas ?"
Bah j'ai pas été convaincue.
Il y a quelques années, j'ai été diagnostiquée dyspraxique par une neuropsychiatre et son diagnostic (couplé avec une maladie chronique) m'ont valu de toucher l'AAH. Peut-être que je suis vraiment sur le spectre mais d'un côté, mon diagnostic de dyspraxie avait montré que j'avais mis en place des stratégies de compensation et de camouflage que ça avait expliqué pourquoi on avait rien vu et si je suis sur le spectre, j'ai fait pareil.
Je touche déjà l'AAH jusqu'en 2026 alors qu'est-ce qu'un diagnostic pour TSA m'apporterait de plus ?
Ma mère me dit que c'est histoire de comprendre pourquoi j'ai du mal à m'adapter pleinement à la société, de mettre des mots dessus. Mais moi, je le vois déjà que je suis différente.
Et puis, il y a pas besoin des TSA ou une maladie mentale pour se rendre compte qu'une partie de la population sera pas totalement adapté à notre société.
C'est le cas si t'es très timide ou très introvertie car le monde est fait pour les gens qui arrivent à s'imposer et à prendre leur place. Bien sûr, c'est possible de se faire sa place quand on est l'inverse de ça mais ça sera plus dur.
Dans un monde où la plupart des gens bossent à partir de 8h-9h, ça va être plus difficile si tu souffres d'insomnie, etc ...
Ce que je veux dire par là, c'est qu'il y a pas besoin d'avoir un diagnostic pour se rendre compte que la société n'est pas adapté à tous. Bien sûr, il y a des gens qui vont plus souffrir que d'autre de cette différence.
J'ai trouvé une brochure (qui a l'air sérieuse) et honnêtement pour chaque critère, je peux trouver un contre-argument