Quand mon amie d'enfance m'a envoyé un texto pour me parler de son mémoire, et l'a conclue en me demandant comment j'allais, ça a comme court-circuité un truc.
Parce qu'en fait, j'ai l'impression que ça fait longtemps qu'on m'a pas demandé sincèrement comme ça allait. Pas juste sur le ton de la conversation, non, une vraie question.
Et comme la réponse est à la fois oui et non, tout d'un coup j'ai eu envie de tout lui déballer. Toute l'angoisse du futur, et la peur de pas finir mon mémoire, la peur de me retrouver bientôt à 500Km de chez moi, et le lassitude, et l'angoisse de ne pas trouver de travail plus tard, et l'angoisse de passer à coté de la vie, et les cauchemars toutes les nuit, et cet énorme chagrin, ce désarroi d'être rester si longtemps avec mon ex, qui était un manipulateur, un type violent qui a abusé de moi, et la sensation que je pourrais jamais aimer maintenant, que je suis comme un jouet avec un ressort cassé à l'intérieur, et mon frangin à l’hôpital depuis plus d'un an, mes frères jumeaux qui me manque tellement que j'ai l'impression d'avoir perdu des bouts de moi même.
Tous ces trucs dont j'avais pas foncièrement conscience qu'ils étaient là, et qui ont surgit quand elle m'a demandé comment j'allais.