Si ma mère n'était pas ma mère, je pourrais définitivement pas la blairer. J'ai toujours eu de très bonnes relations avec ma mère, mais après le décès de mon père, elle a perdu plus de 10kg et moi j'en ai pris 10, nous faisons 1m53 toutes les deux. Elle développe peu à peu un culte de la maigreur, ne jure plus que par ses 48 kg, se trouve encore flasque, trop grosse, des hanches trop développées alors qu'elle n'a littéralement plus que la peau sur les os... Du coup, les remarques fusent, pas foncièrement méchantes, mais maladroites. Encore tantôt, elle a essayé un chemisier et m'a regardé en disant qu'il était "extensible" donc j'arriverais certainement à le mettre... C'est vexant. Après le Nouvel An, j'ai perdu 3 kg, je lui ai annoncé fièrement, tout ce qu'elle a trouvé à dire c'est "bah encore heureux, tu ressemblais à un dindon en revenant de ton séjour". Je sais que ce n'est pas méchant, enfin je crois. Si ma mère était une pote, je lui dirais clairement que ses remarques sont celles d'une connasse obnubilée par son apparence. En attendant, je me tais, je me renferme, je rumine, je complexe et j'ai le cafard. En 24 ans, c'est la première fois que je verse une larme car je suis mal dans ma peau. Du coup, je culpabilise, car je m'interdis de pleurer pour une chose aussi futile et ne dédie mes larmes qu'à mon père. C'est vraiment pas la grande joie cette semaine. C'est génial.