Louis Ferdinand Céline, deux clowns pour une catastrophe.
Je l'attendais. Je l'ai vu et c'est bien (heureusement)autre chose qu'un biopic. D'abord, le comédien Denis Lavant qui habite l'horrible Céline de manière magistrale, chantre de l'antisémitisme. Ecrivain génial, encensé, il fallait oser lui donner la parole par les temps qui courent. le film analyse les rapports de séduction et de domination à l'intérieur du monde artistique et littéraire. L'antisémitisme de Céline nait de la déception, d'un besoin de tomber bien bas, contradiction totale pour un homme d'esprit, cet homme du roman parlant et populaire comme Céline. Le talent littéraire devrait-il empêcher de professer des idéologies immondes ? Difficile d'être aussi vulgaire que la pensée de Céline. Il peut accepter d'un grand génie qu'il soit méchant par impatience et exaspération face à l'humanité. Par contre, la bêtise de Céline dans son écriture pamphlétaire dérange notre raison et la vision que l'on a de l'artiste.
Milton Hindus jeune universitaire tonifurère visite Céline en 1948, il est juif. L'angle d'attaque du film c'est le face à face entre Céline et l'étudiant. Un homme existe par ses relations : Céline n'est pas singulier tout seul. Il est aux abois, en danger de mort lorsque l'intellectuel juif vient comme sa seule planche de salut. Milton veut le faire désespérément parler de son style, ce qui exaspère Céline et le révèle aussi bien drôle que cruel, bienveillant que odieux.