Else Montgomery;3015490 a dit :
La méthode globale est une des pires choses qui est arrivée dans le monde de l'éducation. Ma génération a été sacrifiée par ces pédagogistes qui voulaient tenter de nouvelles expériences.
La méthode globale fonctionne avec 30% des élèves, 70% restent sur le carreau.
Tu défends cette éducation et cette méthode alors que les élèves n'ont jamais été aussi mauvais en grammaire, orthographe, conjugaison. Tu défends cette méthode alors qu'environ 20% d'élèves qui rentrent en 6ème ne savent quasiment pas lire.
Je suis scandalisée que tu puisses défendre ces résultats catastrophiques.
Oh la la la la.
Je laisse parler les autres sur tout le reste mais si tu touches à l'école et à la lecture je ne peux pas ne pas réagir.
Premier point : LA MÉTHODE GLOBALE N'EXISTE PAS. Les conservateurs brandissent ce truc et le mettent sur l'échafaud pour asséner que les enseignants font n'importe quoi et que vraiment il faut revenir aux fondamentaux mais c'est du vent, rien que du vent : la méthode globale n'est pratiquée par personne (à part peut-être deux-trois enseignants illuminés qui sévissent dans l'Education Nationale mais ce sont des grains de sable) tout simplement parce que cette méthode n'est pas compatible avec notre alphabet. C'est une pure légende. Aucun enfant de France n'a appris à lire chaque mot comme une entité isolée.
Preuve que les gens qui fustigent cette méthode ne savent définitivement pas de quoi ils parlent : ils assimilent méthode syllabique, ou méthode analytique comme étant LA solution. Or, léger souci dans l'argumentaire : la méthode analytique n'a justement rien à voir avec la méthode syllabique, elles sont basées sur deux théories opposées et contradictoires.
La méthode analytique propose de détailler tous les éléments d'un texte, du plus global au plus précis (structure de l'écrit, phrases, mots, syllabes, lettres) pour en analyser la structure, comprendre la construction, pour ensuite savoir comment reconstruire le tout. C'est une méthode basée sur le
sens de l'écrit, à tous les niveaux.
La méthode syllabique part de la lettre, du phonème, et propose d'apprendre aux enfants à déchiffrer un code sans jamais le relier au sens qu'il revêt. C'est de la technique pure et dure, évidemment efficace pour beaucoup d'enfants mais qui laisse de côté le sens des choses pour un long moment au profit d'heures et d'heures de solfège qui peut apporter à des confusions et des erreurs notables (a+n ça fait an ? ah, mais pourquoi on lit canard différemment de cantine alors ? et si t ça fait [t], alors pourquoi on entend
dans attention ?)
En plus de ça tu te contredis dans ton discours : si tu dis que cette prétendue méthode globale est efficace pour 30% des enfants, alors c'est bien la preuve que tous les enfants ne réagissent pas de la même manière aux apprentissages. Alors pourquoi tu défends un modèle unique ? C'est absurde.
Je te rappellerai également que les "expériences pédagogiques" que tu décries trouvent bien souvent leur source dans les travaux d'enseignants et pédagogues qui datent de la première moitié du 20ème siècle (Célestin Freinet, Maria Montessori...). Pas vraiment des lubies de hippies, donc.
Enfin, en ce qui concerne les mauvais résultats des élèves d'aujourd'hui dans les savoirs fondamentaux, voilà plusieurs raisons bien plus sensées que la-faute-à-la-méthode-globale :
- désinvestissement de l'Etat dans l'Education Nationale
- manque de moyens financiers et humains
- qui aboutissent à un désinvestissement général, de la part de beaucoup de parents (si l'Etat estime que le maître n'est plus LA personne importante pour le développement d'un enfant, le climat ambiant fait que ce postulat rentre inconsciemment dans la tête de beaucoup)
- multiplication des savoirs (comme l'a dit Haze je crois : le nombre de connaissances que l'on demande aux enfants d'ingurgiter est sans commune mesure avec ce qu'on leur demandait il y a 50 ans)
- multiplication des compétences (un enfant sait mieux se servir d'un ordinateur que beaucoup d'adultes)
- recrudescence de violence dans les établissements scolaires qui empêche les enseignants de mener à bien leur mission éducative
- élargissement du rôle des enseignants à celui d'assistant social, psychologue... dans bien des établissements
- manque de disponibilité psychologique de la part des enfants pour intégrer sereinement les apprentissages, parce qu'ils ont des milliards d'autres choses à penser (séparations des parents de plus en plus fréquentes, chômage de plus en plus élevé, autant de choses qui retentissent sur le quotidien des petits alors qu'ils ne devraient pas avoir à y penser).
Voilà. Si ça peut te faire réfléchir un peu et abandonner ton discours simpliste à l'extrême.