Bon... Cette semaine ça ne va pas trop et je crois que j'ai besoin d'y réfléchir et de poser mes idées à plat.
Après un premier mois très difficile j'ai réussi à trouver un point qu'équilibre avec les élèves et j'ai pris beaucoup de plaisir à enseigner. Mais depuis la dernière rentrée de ces vacances de Noël c'est très dur. J'ai passé mes vacances à travailler pour des dossiers de recherche pour la fac. Ca m'a pris beaucoup de temps, ça m'a beaucoup préoccupé. Pourtant je me suis rendue compte à quel point ça me manquait et à quel point j'étais beaucoup plus détendue que par rapport à mes cours au collège.
Et là, au collège, je perds confiance et espoir. Je me rends compte qu'enseigner me "mange" une partie de ce que je suis, mon énergie, et éteint quelque chose en moi. J'adore être avec les élèves, c'est très gratifiant. Mais je n'ai pourtant pas l'impression d'être moi-même. Je suis mangée par les stress, l'angoisse de mal faire, la pression que je ressens face aux problème de discipline. Enseigner me demande une énergie que j'ai du mal à trouver ailleurs. Ça me prend tellement de temps que je n'arrive pas à "trouver" cette énergie dans d'autres activités. Je ne lis plus; je n'écris plus, je ne vais plus au cinéma, je ne fais plus toutes ces choses qui étaient essentielles à ma vie. Ce n'est pas qu'une question de temps bien-sûr, mais aussi d'envie, de volonté, de choix. J'ai attaché des oeillières autour de mes yeux pour ne voir que ça et là je crève à petit feu. J'ai des plaques partout sur le corps, je perds mes cheveux. Je ne vois plus personne. Je m'étends ici sur des choses qui ne sont pas liées à l'enseignement, pardon, mais tout ça à commencé quand j'ai eu en juillet les résultats du capes. Je ne comprends pas : pourquoi enseigner remet tout en question ? J'ai l'impression de jouer ma vie pour vingt ans, trente, quarante ans. Je me dis alors "ce sont les premières années, ça va passer" mais je me demande alors si ça vaut le coup de passer plusieurs années en sachant que je ne vais penser qu'à ça et me mettre dans des états pas possible.
L'une des questions qui me revient sans cesse est peut-être vraiment bête : est-ce qu'on peut-être prof (je pense au collège particulièrement) quand on est quelqu'un d’introverti pour qui le contact avec les autres demande une énergie supplémentaire ? Est-ce que c'est la lutte qui se passe en moi mon introversion quand je suis en classe qui m'épuise ? Quand je parle d'introversion, je ne parle pas de timidité ou de retrait, mais quelque chose comme dans le MBTI, cette capacité à pour gagner ou perdre de l'énergie au contact des autres.
Je vois tous mes collègues qui ne se posent pas autant de questions (même quand j'en parle avec eux, même quand je leur demande de se rappeler leurs souvenir de stagiaire..), je me demande si ce n'est pas naturels chez certains de se sentir comme un poisson dans l'eau dans leur classe. Et ce n'est pas mon cas.
Mais je sais aussi qu'il me faut parfois du temps pour m'adapter aux choses, que je manque viscéralement de confiance en moi et que mes doutes et mes remises en questions sont mon lot quotidien.
Pardon pour ce post très décousu...