Azeban;3227452 a dit :
J'aime beaucoup quand on n'a l'avis que d'un seul côté, c'est toujours idéal pour se faire un avis objectif.
Par ailleurs, si Mélenchon n'a pas envie de répondre à un journal, c'est son droit le plus strict. Hollande avait bien refusé de répondre au Figaro, mais là ça choquait moins les gens, parce que le Front de Gauche c'est des sales extrémistes alors que le PS c'est des gentils centre-gauchiens.
Chacun a le droit de refuser de répondre à un journaliste.
Mais quand on refuse au journaliste le droit d'enquêter en l'assimilant à "un sale petit espion", on change de monde. On quitte La France pour Cuba, pays si cher au coeur de Mélenchon...
La réaction de Renaud Revel, le rédacteur en chef média à L'Express :
«Qu’est-ce que vous faites encore là, sale petit espion ? Ça fait trois jours que vous m’espionnez, rentrez à Paris écrire vos saloperies dans votre journal fasciste. Fichez-moi le camp, dégagez ! »
C’est en ces termes ourlés de courtoisie que le délicieux Jean-Luc Mélenchon s’en est pris une nouvelle fois à un journaliste, en l’occurrence un journaliste de l’Express parti à sa rencontre. On pourrait épiloguer à l’envie sur les raptus à répétition de cet olibrius, mais à quoi bon? Jean-Luc Mélenchon est à la politique ce qu’est l’alcool aux accrocs du comptoir: un verre ça va, deux verres bonjour les dégâts. C’est à croire que « bouffer » du journaliste participe de son adrénaline. Me refusant à pousser plus loin l’expertise médicale de l’intéressé, je vous livre seulement la réaction courroucée de la Société des journalistes de l’Express.
La Société des journalistes de L’Express condamne avec la plus grande fermeté la dernière agression verbale de Jean-Luc Mélenchon à l’encontre d’un membre de notre rédaction.
Le député européen a encore franchi la ligne rouge du débat démocratique pour revêtir les oripeaux de petit procureur stalinien. Par deux fois, les 23 et 26 mai, en pleine campagne électorale dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais, le leader du Front de gauche s’en est pris à l’envoyé spécial de L’Express en le traitant de « sale petit espion » et en qualifiant notre hebdomadaire de « journal fasciste ». Dans une logorrhée nauséabonde, le candidat continue de lancer des invectives contre la presse en général et contre L’Express en particulier, à qui il reproche finalement d’être libres. Libres de l’interroger sur son programme, libres de le faire réagir sur les déclarations de ses adversaires, libres d’informer en toute impartialité, quoiqu’il en dise, et libres de considérer que ses outrances ne grandissent pas son combat politique.
Jour après jour, il vocifère contre les médias, n’hésitant pas à mettre en cause l’honneur et la déontologie de notre profession. La rédaction de L’Express, le journal de Jean-Jacques Servan-Schreiber, de Françoise Giroud, de François Mauriac, d’Albert Camus, de Raymond Aron… n’a aucune leçon à recevoir de Monsieur Mélenchon. L’histoire de notre titre, dont nous sommes collectivement les héritiers et les garants, nous place à mille lieues de telles calomnies.
La Société des journalistes de L’Express sera à l’avenir particulièrement attentive aux déclarations de Jean-Luc Mélenchon et donnera à ses propos diffamatoires les suites judiciaires appropriées. La liberté de la presse est un bien trop précieux pour laisser les intimidations de quiconque l’empêcher de s’exercer.