Au vu de tout ce que j’ai pu lire sur Twitter et ailleurs, je pense que j’ai ma réponse concernant mes interrogations sur le fort taux de turnover chez Madmoizelle. En gros, quand on ne veut plus de toi (parce que t’es trop « vieille », parce que t’es dépassée, parce que t’es un peu trop rebelle, parce que t’as fait ton temps, parce que ta tête ne revient soudain plus au patron, etc etc), on te dégage sans préambule, avec parfois des motifs de licenciement complètement inventés. (Vous avez eu de la « chance » de n’avoir aucun contentieux aux Prud’hommes, très franchement. Avec des salarié-es moins jeunes, moins malléables, plus conscient-es de leurs droits, ça ne se serait sans doute pas passé comme ça).
Combien de départs de rédactrices pour « se consacrer à leurs nouveaux projets » cachent en fait des licenciements abusifs ?
C’est hallucinant mais en fait, ça ne m’étonne même pas. Le monde du travail est une jungle. Je crois que je ne connais aucune boîte « saine », comme si le travail et les liens hiérarchiques qui en découlent, et la violence inhérente à tout ça rendaient les gens toxiques et violents en retour.
Mais d’apprendre (sur l’Instagram de Clémence) qu’elle a dû prendre des anxiolytiques ces derniers mois, qu’elle n’a pas été consultée pour l’article qui annonce son licenciement, que sa boîte mail a été désactivée du jour au lendemain, qu’apparemment elle n’assurait plus ses missions depuis plusieurs mois alors même qu’elle était encore en poste (Mymy assurant « l’intérim »)... Je spécule, bien sur, je ne saurais jamais ce qui s’est passé, mais ça me fait penser à une forme insidieuse de harcèlement, une sorte de mise au placard avant le prononcé de la sanction. Au final, peut être que le licenciement était justifié, je n’en sais rien, mais dans la 1ère version de l’article il était quand même question de « désaccords pro et perso » et de « différends ». Or, des désaccords personnels et plus globalement une mauvaise entente entre employeur et salarié-e ne peuvent jamais justifier un licenciement. Ce n’est absolument pas une cause réelle et sérieuse.
Tout ça ne signifie pas que l’ambiance chez Madmoizelle est horrible ou que toutes les rédactrices sont de pauvres victimes sous emprise, non. Je n’en sais rien, encore une fois c’est pure spéculation, mais je pense que ça peut être une super expérience... jusqu’à ce que, pour une raison x ou y, on décide qu’on ne veut plus de toi.
Un peu comme partout, vous me direz. Mais avec un management à la « copain-copine », + l’investissement personnel qui est demandé aux rédactrices, la pilule doit être d’autant plus dure à avaler. En gros, tu peux te donner corps et âme à un boulot auquel tu crois profondément, pendant des années, (sensibiliser le grand public au féminisme, c’est quand même pas rien) puis te faire téj sans préavis comme si tu n’étais personne. J’imagine même pas la violence du truc.
Bref, ce ne serait pas la première fois qu’une boîte qui vend du rêve à première vue cache en réalité des pratiques managériales bien dégueulasses. Classic shit.