Un nouveau message pour appeler à bien réfléchir avant d'écrire ici ou sur les réseaux sociaux et à bien vous demander dans quel but vous écrivez et quel impact peut avoir votre message.
Je trouve que ça tourne un peu à des réflexions déplacées voire malsaines sous prétexte de défendre une cause juste.
Tout d'abord, je trouve particulièrement paradoxal de s'énerver sur les rédactrices ou ex-rédactrices qui font savoir que cette situation est difficile pour elle en leur rétorquant qu'elles "ramènent tout à des histoires persos" ou que "ça n'a rien à voir" comme ça a pu être fait pour
@Faye @Marie et le tweet de
@Mymy alors même que TOUTE CE BACKLASH est hyper-personnalisé. Oui, il y a certaines personnes sur les réseaux sociaux qui écrivent des messages sur le monde du travail en général, mais la plupart des messages se concentrent sur Madmoizelle et des personnes précises, c'est hyper personnalisant et ensuite, on reproche aux personnes directement concernées de s'exprimer sur des situations personnelles? Faudrait savoir!
Je trouve ça très violent d'ailleurs de dire à
@Faye @Marie et
@Mymy de taire leurs peines par rapport à cette affaire car on s'en fiche et elles devraient laisser les "vraies victimes" parler. Je suis désolée, mais dans le cas de Marie et Mymy, la vague Internet de critiques est un facteur de mal-être au travail évident donc faudrait savoir ce qu'on défend, une notion politique abstraite ou le vrai bien-être des travailleurs? Si c'est le dernier cas, ptete qu'il faudrait arrêter de traiter les rédactrices ou ex-employée de Madmoizelle qui partage leur angoisse et leur malaise comme des personnes qui bloquent notre défense d'une juste cause...
Faut bien réaliser que sur Internet, plein de gens se REJOUISSENT de la situation car le mag ne leur correspond pas politiquement et en rajoutent trois couches. Ya aussi des gens (j'en ai lu qui le disaient ouvertement) qui s'en foutent mais qui trouvent ça assez distrayant d'avoir un bad buzz sur lequel s'indigner. Tout ça forme une énorme boule de stress et de violence qui touche les rédactrices qui essayent de faire leur boulot. Peut-être que pour vous c'est secondaire, mais vous n'êtes pas la cible de ces critiques. Demandez-vous donc bien si vous contribuez à ça ou si vos réactions sont constructives quand vous réagissez sur le sujet.
Ensuite, faudrait savoir ce qui est le vrai problème. Les témoignages sur le management vous choquent et vous envisagez de boycotter? Ok, allez-y! Mais est-ce vraiment la peine d'aller tout disséquer et chercher des détails, et commenter de manière acerbe tous les exemples qui passent? C'est quoi le vrai but derrière en faisant ça?
Par exemple :
Attendez, il s'est passé ça un jour ?!?
Si c'est vrai, c'est. Si. MALSAIN
C'est quoi le but de ce message et d'exiger des comptes dessus? Jouer au voyeurisme à essayer de savoir la vie perso des gens? Qui on est pour décider qu'un truc est malsain dans une boite et une relation personnelle dont on ne connait rien du tout? Pourquoi commenter là-dessus? C'est le genre de trucs dont on bitche entre salariés excédés, par entre inconnus qui ne sont pas concernés par la situation, ça n'a aucun intérêt politique et ça ne concerne pas le grand public.
Sérieusement, plus je lis sur ce truc, plus j'ai l'impression que pour les commentateurs c'est aussi grave que les révélations de Mediapart sur François de Rugy et qu'on a autant le droit d'avoir des infos car c'est d'intérêt public. Mais non, MadmoiZelle est un petit média privé, c'est pas non plus un média d'influence comme le Monde, ce qui se passe en coulisses n'a qu'un impact limité sur la vie publique, faut arrêter de considérer toutes ces infos croustillantes comme d''intérêt général! Oui, on peut être déçu quand on s'y investit, oui, c'est un média qui a quand même une certaine influence dans certains domaines, mais stop à traiter ça comme un scandale d'Etat!
Les anciennes rédactrices qui ont témoigné trouvent peut-être du soulagement à ce qu'il y ait un énorme buzz autour de problèmes jamais réglés et qui les ont marqués, mais rien ne dit que ce soit le cas de tout le monde. La dernière fois déjà, au moins une ex-employée avait été embarquée dans le truc contre son gré par les justiciers d'Internet, et cette fois, Clémence a dit qu'à la base, elle n'avait pas l'intention que ses problèmes soient étalés en place publique. Donc en continuant à personnaliser le truc, je sais pas trop quel est le but, parce qu'en tout cas, je ne vois pas trop qui ça aide, à part peut-être donner aux anciennes rédactrices le sentiment d'être soutenues mais dans ce cas faudrait ptete se contenter de leur passer du soutien, non? Si le but c'est de "couler le mag", je sais pas trop ce que ça sert honnêtement, à part un vague sens de la justice archaïque puisque ya quand même des salariés derrière
Je trouve d'ailleurs qu'on voit d'ailleurs assez bien les personnes qui cherchent un combat constructif et celles qui ne le cherchent pas sur Twitter. Certaines personnes rebondissent sur le buzz pour parler des conditions de travail dans le web tandis que d'autres se focalisent sur des détails de l'affaire MadmoiZelle et disent "oh la la, regardez, je vous l'avais bien dit, c'est tout nul ce mag!". Le tweet de Sophie Riche est pour moi un bon exemple de personne qui traite vraiment la question politiquement et pas de manière personnalisée puisqu'elle utilise ce buzz pour réfléchir au monde du travail en général.
Par contre, un peu HS mais en lisant tous les messages de gens en freelance type journalisme ou du web qui réagissent sur Internet, je me dis qu'effectivement, ils doivent évoluer dans un milieu très particulier à répéter qu'on peut pas être potes avec ses collègues ou ce genre de choses. Heureusement qu'on peut être potes avec ses collègues et leur raconter des trucs persos. Le travail est un des endroits où on passe le plus de temps éveillé, c'est là où la plupart des gens rencontrent leurs conjoints et beaucoup de leurs amis, encore heureux qu'on peut y lier de vraies relations! Imaginer le travail comme un espace aseptisé ou on devrait tous se comporter comme des robots les uns avec les autres est assez irréaliste.
Mais c'est vrai qu'il faut être dans un milieu un minimum cadré pour que ces relations aient moins de risques de dériver, et que ça n'a pas forcément l'air d'être le cas dans les milieux type start-up. J'imagine donc que tous les conseils de ce type sont liés à des désillusions de gens qui ont vécu dans un environnement où on brouille énormément les genres.
Après aussi, on peut dire "ton patron n'est pas ton ami", mais il ne faut pas non plus en déduire que toute situation qui déborderait de ce cadre serait malsaine et grave. Dans la grande majorité des PME, les patrons travaillent avec leurs enfants/frères et soeurs/conjoints/amis, parce qu'ils savent exactement ce qu'ils valent et ils leur font confiance. Il n'y a rien d'anormal à travailler avec des proches, mais il faut simplement apprendre à gérer ces relations particulières et complexes. Il y a même des diplômes pour apprendre à gérer ce type d'environnement de travail. Et là, effectivement, la formation est essentielle, comme elle l'est pour apprendre à manager!
Bref, vous voulez défendre les travailleurs? Intéressez-vous aux problèmes de bien-être au travail, rapprochez-vous d'un syndicat de journaliste ou d'autres métiers du web et du freelance pour comprendre les enjeux, lisez sur le sujet du droit du travail et faites des analyses à partir de là, mais n'allez pas disséquer tout et n'importe quoi en exigeant des comptes sur des détails plutôt persos...