@Helzephya
Allez je tente l'exercice !
A la base, faire faire des petitous à tes sousous, ça passe par "prêter" tes sousous à quelqu'un pour qu'il te le rende, avec des petits en bonus.
Pourquoi il doit te donner des petits en bonus ?
Ben parce que sinon, quel est l'intérêt de lui prêter tes sousous ?
Ce qui m'amène à la règle ARCHI fondamentale selon laquelle, en finance, "la rémunération est la contrepartie du risque".
En effet en prêtant tes sous, tu prends le risque de ne jamais les revoir donc pour accepter de prendre ce risque, tu exiges une contrepartie plus ou moins importante.
TOUT part de là en finance : risque et niveau de contrepartie (=rémunération) associé, sachant que le but est de réussir à trouver le meilleur équilibre Bénéfice/Risque, soit un max de bénéfice pour un minimum de risque.
Quand tu vois une rémunération pourrie et un risque élevé, fuis car ce n'est pas logique !
En revanche, quand tu vois une rémunération élevée et un risque fort, sur le papier c'est "honnête" mais là c'est à toi de voir si tu es "prudent.e" ou pas. Chacun a ce qu'on appelle un niveau "d'aversion au risque" en fonction de son niveau de prudence, et c'est personnel.
Un autre paramètre à prendre en compte c'est la durée d'immobilisation de l'argent (= si tu peux le récupérer vite et sans frais) : si l'argent est récupérable super facilement, c'est cool pour toi mais pas cool pour la personne a qui tu as prêté qui peut devoir tout te rendre pile au moment où ça ne l'arrange pas. Du coup, la "contrepartie" que tu vas pouvoir toucher en échange de ton argent sera plus faible. A l'inverse, si l'argent est bloqué pendant longtemps, c'est pas cool pour toi donc tu peux demander des contreparties plus importantes.
Et ensuite, ben il y a des tas de placements possibles qui ont chacun leur ratio Bénéfice/Risque/Disponibilité : à toi de choisir ceux qui te correspondent le mieux.
En général on considère que les livrets (A, LDD , LEP...) c'est le risque 0 car il y a 0% de chance de perte en capital, et c'est dispo tout de suite.
Du coup en ce moment, le rendement à 3% est considéré comme le niveau de renta du risque 0/dispo immédiate, donc si on te propose un placement avec du risque et/ou des sommes bloquées avec un rendement à 3% ou moins, ben c'est naze.
Rq : Le LEP a un rendement actuel à 6% avec 0 de risque, mais il est réservé à certaines personnes et avec un plafond, donc on ne peut pas vraiment considérer que 6% c'est le rendement associé au risque 0.
Rq 2 : le livret A aussi est plafonné, donc parfois on considère que le livret A ne peut pas non plus servir de référence pour le rendement associé au risque 0, mais je trouve que souvent c'est quand même un bon ordre de grandeur.
Juste au dessus des livrets, il y a les "comptes à terme" qui sont proposés par les banques. En gros tu prêtes de l'argent à une banque pour un période donnée (courte souvent, genre 1 ou 2 ans), et tu touches des intérêts en échange, avec un contrat qui te garantit le capital (donc 0 risque). En ce moment, le rendement des comptes à terme est autour de 3,5 à 4%, ce qui est toujours inférieur à l'inflation, mais supérieur au livret A, sauf qu'il y a un peu de frais.
Ensuite il y a des placements un peu plus risqués qu'on appelle les obligations.
En gros, c'est de la dette de pays et quand tu achètes une obligation, la pays te verse régulièrement des intérêts et à la fin d'une période déterminée à l'avance (2 à 10 ans généralement), le pays te rembourse la somme que tu lui as prêté au début. Comme c'est très rare que les états soient en faillite, on considère que les obligations ont des risques faibles. Afin d'évaluer le "risque" associé à chaque pays, il y a des agences de notation qui publient des avis.
AAA = risque très faible et CCC = risque très élevé sur le fait de ne jamais revoir son argent car le pays est presque en faillite.
En ce moment la dette des Etats Unis à 10ans (niveau de risque AAA évalué par les agences de notation) se balade entre 4,5% et 5% alors que la dette française à 10ans (niveau de risque AA, donc davantage risqué que les états unis) est à 3,3%, ce qui n'est pas très rationnel.
Et ensuite il y a les actions.
En très simplifié, les actions ce sont des petits bouts d'entreprises et la différence avec les obligations, c'est que l'entreprise te verse régulièrement la part du bénéfice associée à ta fraction de propriété de l'entreprise (= dividendes) mais ne te rembourse jamais la somme que tu lui as dépensée au début : c'est toi qui décide quand tu veux vendre, et potentiellement ce n'est pas l'entreprise qui va te racheter ce morceau de dette mais quelqu'un d'autre. Ici le niveau de risque dépend beaucoup de l'entreprise et peut être très important, mais la rentabilité est plus importante aussi.
Ce sont les actions qui peuvent être mises dans un compte-titre ou un PEA qui ne sont que des "véhicules administratifs" dans lesquels tu places tes actions et qui vont conditionner combien d'impôts tu vas payer sur les dividendes. De mémoire le PEA est moins imposé que le compte-titre, mais il est plafonné, et ce qui est important c'est de bien se souvenir que ce sont des actions qu'on met dedans.
Et enfin il y a les assurances vie, qui sont un mélange d'actions et d'obligations dans des proportions variables (parfois 10% d'actions et 90% d'obligations, parfois 90% d'actions et 10% d'obligations) et qui sont commercialisées par les banques. Les différents contrats jouent sur la durée et la répartition du % en actions et obligations.
Dans ce cas, au lieu de choisir toi-même à quel pays tu prêtes et à quelle entreprise tu prêtes et de gérer "en direct", tu donnes ton argent à la banque qui joue le rôle d'intermédiaire et choisit pour toi en prenant ce qu'elle pense être le mieux. C'est opaque et tu n'as pas ton avis à donner sur les choix de la banque, d'où l'importance d'ouvrir son AV dans une banque en qui on a confiance et qui a les mêmes "convictions" que nous. Souvent les sommes sont bloquées sur plusieurs années.
Voilà pour cette petite initiation. J'espère que ça te parait plus clair
Ce qu'il faut bien retenir c'est les différents type de placements existants, et de bien faire la différence entre un type de placement (= la nature de ton investissement), et le truc administratif et fiscal qui va avec (PEA, compte-titre etc...).
La base, c'est déjà de savoir dans quoi investir et pour quel ratio Bénéfice/Risque/Disponibilité, avant d'essayer d'optimiser la manière d'investir (PEA, compte-titre etc...), même si parfois quand il y a une niche fiscale, ça peut complètement faire pencher une balance en faveur d'un truc qui n'était pas sexy au départ mais qui le devient grâce aux exonérations.
Et le truc important : la rémunération est la contrepartie du risque, donc si tu vois un truc ultra rentable, c'est probablement ultra risqué !
Dans un monde parfait, la rémunération serait toujours proportionnelle au risque évalué de façon rationnelle, mais dans les faits il y a souvent de plus ou moins grosses anomalies (cf ci-dessus l'écart de rendement entre la dette française et la dette américaine) avec parfois des trucs ultra risqués et même pas rentables (et des gens qui investissent malgré tout en pensant faire des affaires !
) et des trucs ultra rentables qui s'avèrent - contre toute attente - pas si risqués => Dans ce cas, FONCE !
Et sinon tu peux aller voir un conseiller en patrimoine pour qu'il te présente les différents placements existants, et leur ratio Bénéfice/Risque/Disponibilité.
EDIT : corrections de fautes